jeudi 31 décembre 2015

Regard sur notre époque.

"L'humanité, vous l'aurez remarqué, multiplie désormais avec une grande ingéniosité les moyens d'éviter de se parler. (...) Au lieu de retrouver mes amis, je déposais des mises à jour ironiques et enjouées sur Facebook, histoire de montrer à tout le monde que ma vie était bien remplie. Il faut croire que ces messages plaisaient puisque j'avais désormais plus de soixante-dix amis sur mon compte, parfaits inconnus pour la plupart. Mais quant aux contacts de type tête-à-tête - on boit un café et on se met au courant des dernières - j'en avais apparemment perdu jusqu'au souvenir."

Page 36

"Tu te rends compte que s'il y a une chose qui insupporte les gens de mon âge, c'est bien que les gens du vôtre leur fassent des sermons? Regarde le monde autour de toi. Ce monde-là, c'est vous qui nous l'avez légué. Vous croyez qu'on peut se payer le luxe d'avoir des principes? J'en ai marre d'entendre dire que ma génération a perdu ses repères, qu'elle est matérialiste, qu'elle n'a plus de projet politique. Tu sais pourquoi on est là? Vas-y, au hasard. Ben oui, c'est parce que nous nous avez élevés comme ça. Pour vous, nous sommes peut-être la génération Thatcher, mais ce qu'on voit nous, nous, c'est que c'est vous qui l'avez élue, et réélue, et qui avait élu après elle des gens qui marchaient sur ses traces. C'est la faute de votre éducation si nous sommes des zombies consuméristes. Vous avez bazardé toutes les autres valeurs, non? Le christianisme, rien à foutre. La responsabilité collective, on voit où ça mène. Produire, fabriquer? C'est bon pour les losers. Ouais, on n'a qu'à aller les chercher en Asie; ils vont tout faire à notre place et on n'aura plus qu'à rester le cul devant la télé pour voir le monde partir en vrille, le tout sur grand écran et avec la HD, bien sûr."

Page 62 de "La vie très privée de Mr Sim" de Jonathan Coe.



mercredi 30 décembre 2015

Croire ou ne pas croire...

"C’est un événement intime et je n’envisageais pas de le rendre public. Mais les turbulences de notre époque m’ont fait sentir l’urgence de parler de la foi d’une façon honnête et, je l’espère, humble. Aujourd’hui, nous sommes sous la menace d’êtres violents qui se réclament de la foi mais n’en sont que des caricatures grimaçantes. Ils l’utilisent pour expulser leur violence par le terrorisme. Par ailleurs, la foi est aussi défigurée par ceux qui la rejettent, comme s’il s’agissait d’un archaïsme, comme si croire n’était pas moderne… Je voulais rompre avec ces images-là : oui, l’humanité fait des progrès en sciences, en technique, mais elle ne fait pas de progrès en morale. Croire cela après Auschwitz ou Hiroshima, c’est se bander les yeux. Les terrains sur lesquels il n’y a pas de progrès ne sont justement pas les terrains du savoir. Car croire n’est pas savoir. Pascal le disait merveilleusement : « Dieu ne relève pas de la raison, mais du cœur. »"

Source:



samedi 26 décembre 2015

Noël 2015.

Nos ennemis ont respecté la trêve de Noël. Il n'y a pas eu d'attentats chez nous.

Nos ennemis n'ont pas de missiles pour abattre nos avions de guerre. Ils n'ont pas de missiles longue porté pour atteindre notre pays. Ils n'ont pas de sous-marins pour couler nos navires en Méditerranée. Ils n'ont pas de navires et de péniches de débarquement pour nos envahir. Ils n'ont pas d'avions de guerre pour nous bombarder.

Mais leur façon de nous faire la guerre nous fait mal physiquement, moralement, économiquement, politiquement. Beaucoup d'innocents meurent chez nous et chez eux. Les guerres modernes font beaucoup de victimes civiles.

Nos ennemis n'ont pas de services secrets pour les renseigner sur nous. Mais ils n'en ont pas besoin. Il leur suffit de regarder sur le satellite ou sur internet nos chaînes d'infos en continue. Minutes après minutes, heures après heures, jours après jours, ils peuvent voir et mesurer les conséquences de leurs actes meurtriers contre nous.

Nous avons la bombe atomique mais elle ne nous protège pas plus de nos ennemis d'aujourd'hui que la ligne Maginot n'a protégé nos parents de leurs ennemis de l'époque.

Si nous voulons retrouver la paix il va bien falloir tout de même à un moment ou à un autre préparer la paix non?



Le point de vue  de Lucien Converset, prêtre, sur le lien suivant:

lundi 14 décembre 2015

De l'information.


"Il reste à dire que l’information s’oppose enfin à l’information, soit à nos premières ou précédentes connaissances qui, agglutinées ou sédimentées en nous, résistent efficacement à se voir supplantées. Chaque organisme ne tolère qu’une dose limitée d’informations, au-delà desquelles il se referme comme une huître – particulièrement avec l’effet de l’âge, peu propice aux ménages et aux renouvellements. Combien de gens sur les grands sujets moraux, philosophiques ou politiques ont leur religion à jamais arrêtée ? On ne les fera plus sortir de là. La forme de nos informations durcit au fil du temps comme nos cartilages ou nos artères, et nous sommes en permanence menacés de ne détenir qu’une culture périmée, ou obsolète : nos chères connaissances, si difficiles à acquérir, font désormais obstacle aux autres."

Source:

http://media.blogs.la-croix.com/vicieux-cameleon-intellectuel/2015/12/09/





mercredi 9 décembre 2015

A voté! A pas voté?

1.Le nombre d’inscrits sur les listes électorales est de + ou – 45 millions. Le nombre de non inscrits est entre 5 et 6 millions. Le total des non-inscrits, des bulletins blancs et nuls, des personnes qui n’ont pas voté représente 57% du corps électoral possible. Cela signifie que le PS, l’UMP, le Font National pèsent chacun  + ou – 15% du corps électoral maximum possible. Difficile alors de dégager une majorité pour gouverner. Notre système politique peut-il alors continuer à fonctionner ainsi encore longtemps ou non?

2.Pendant longtemps le ciment des diverses composantes de la droite a été l’anti-communisme. Anti-communisme qui était aussi une ligne de fracture au sein des socialistes et de certaines composantes de l’extrême gauche. La fin du communisme soviétique a mis fin à tout cela. Le Gaullisme n’a pas d’équivalent dans d’autres pays d’Europe. La fin du Gaullisme historique a modifié les équilibres politiques de notre pays. La 5 ième République sans De Gaulle peut-elle continuer d’exister encore bien longtemps?

3.Il n’y a pas dans notre pays de parti centriste de masse. Il n’y a pas non plus de parti démocrate chrétien de masse. Alors que va-t-il se passer dans les années à venir?

4. Voici maintenant un extrait d'un livre que je n'ai pas lu:


"Nous avons souvent traité du bonheur comme s'il dépendait de facteurs matériels - la nourriture, l'hygiène ou la richesse. Et pourtant, le plus souvent, il est d'abord lié à nos attentes. Or, si notre situation s'améliore, nos attentes augmentent, ce qui ne rend pas les hommes plus satisfaits que leurs ancêtres.... Le capitalisme et le consumérisme, à la différence des systèmes religieux et idéologiques précédents, qui nous invitaient à nous satisfaire de notre condition, nous répètent que nous devons sans cesse en vouloir plus. Quels sont nos grands mythes actuels ? On pourrait citer Dieu, les Etats-Unis ou Apple.... Mais le mythe du "consumérisme" romantique, selon lequel il suffit d'acheter quelque chose pour résoudre ses problèmes, est sans doute l'un des plus puissants qu'Homo sapiens ait jamais inventé. De plus en plus d'hommes croient en cette histoire basique.
Cela peut être une nouvelle voiture, un cours de yoga, une place de cinéma, mais c'est toujours quelque chose que vous consommez. Acheter devient même une activité politique : on boycotte tel produit, venu de tel endroit, fabriqué par telle société, et on manifeste sa position citoyenne. Ce mythe du consumérisme transcende toutes les frontières. Peu importe que vous soyez chrétien, juif, musulman ou hindou, que vous viviez en France, en Israël ou en Chine."
Yuval Noah Harari dans
"Sapiens , une brève histoire de l'humanité".




mardi 1 décembre 2015

Faut-il avoir peur ?

"(...) Tout le monde a un avis à donner, tous les experts se précipitent, les micros se tendent, les réseaux sociaux bruissent d’analyses, de coups de gueule, de témoignages poignants, de théories farfelues, d’encouragements poétiques. (...)"

"(...) Je n’ai pas la naïveté de penser que l’islam est une clef universelle qui ouvre la serrure de tous nos questionnements angoissés ; mais enfin, il faut que chacun s’y mette dans son domaine : la géopolitique, l’histoire, la sociologie, la psychiatrie mais aussi la théologie musulmane. Car mon domaine, l’islam, n’est sans doute pas le moins opaque. (...)"

"(...) La vraie question, c’est : faut-il avoir peur ? L’islam, avec son milliard de croyants, en veut-il vraiment à notre mode de vie et à la paix dans le monde ? On comprend que la réponse à cette question soit vitale. J’imagine aussi que certains, parmi nous sans doute ce soir, ne se posent déjà plus la question et écartent d’une main rageuse toutes les finasseries de spécialistes dans mon genre. À quoi bon ? Est-ce que l’islam ne vient pas de révéler son vrai visage ?

Je comprends cette envie d’aller vite, de frapper fort, de ne pas faire nécessairement dans la dentelle. Mais je crois aussi que si nous ne voulons pas ressembler à Daech, alors, passée l’émotion légitime, il faut réfléchir, prendre le temps de comprendre. Or justement, l’islam semble, de ce point de vue, bien difficile à comprendre. (...)"


Source:

http://www.eglise-catholique-algerie.org/au-service-des-autres/au-service-du-savoir/publications-et-documentations/85-dossier-comprendre-l-islam/995-comprendre-l-islam-ou-plutot-pourquoi-on-n-y-comprend-rien


Colibri, source photo: Google Images.


dimanche 29 novembre 2015

Le 24 septembre 2015 sur la route de la transhumance.

Le 24 septembre 2015, nous avions décidé de nous retrouver , nous membres de l'équipe locale du CCFD Terre Solidaire de Casteljaloux , à 15h à Allons pour voir arriver le troupeau de brebis de Stéphane Irréberri de retour des Pyrénées. Nous avions invité le Secours Catholique, le Secours Populaire, la Croix Rouge à se joindre à nous. Mais une fois sur place, nous étions si nombreux, probablement entre 1000 et 2000 personnes, que nous avons eu de mal à nous retrouver dans la foule, à nous parler, nous rencontrer, échanger. Tout comme nous avons eu du mal à parler avec le berger. Une grande foule de parents avec leurs enfants, de grands parents avec leurs petits enfants, le mitraillaient de photos et de questions. Hier en fin d'après-midi, Stéphane Irréberri, nous a accueilli chez lui à Aillas très gentiment. Je vous propose donc d'aller à sa rencontre sur le lien suivant:

http://www.laroutedelatranshumance.com/

Hier en fin d'après-midi à Aillas:






jeudi 26 novembre 2015

Notes de lecture.

"Si nous avions un vrai système d'éducation, on y donnerait des cours d'auto-défense intellectuelle."
(Noam Chomsky)

"Douter de tout ou tout croire sont deux solutions également commodes qui, l'une comme l'autre, nous dispensent de réfléchir. " (Raymond Poincaré)

"Le sommeil de la raison engendre des monstres." (Francisco de Goya)

"Bien sûr, le peuple ne veut pas la guerre. C'est naturel et on le comprend. Mais après tout, ce sont les dirigeants du pays qui décident des politiques. Qu'il s'agisse d'une démocratie, d'une dictature fasciste, d'un parlement ou d'une dictature communiste, il sera toujours facile d'amener le peuple à suivre. Qu'il ait ou non droit de parole, le peuple peut toujours être amené à penser comme ses dirigeants. C'est facile. Il suffit de lui dire qu'il est attaqué, de dénoncer le manque de patriotisme des pacifistes et d'assurer qu'ils mettent le pays en danger, quel que soit le pays." (Hermann Goëring, durant son procès à Nuremberg)

Quelques liens maintenant:

http://lecouac.org/

https://www.ababord.org/

http://cqfd-journal.org/

Source: "Petit cours d'auto-défense intellectuelle" de Normand Baillargeon chez LUX Editeur.

http://www.fichier-pdf.fr/2014/08/15/ebook-petit-cours-d-autodefense-intellectuelle/














samedi 21 novembre 2015

Qui est Jean Marie Muller?

Jean Marie Muller est Membre-fondateur du Mouvement pour une Alternative Non Violente. Le MAN. Il est lauréat 2013 du Prix International de la Fondation Indienne Jmanalal Bajaj pour la promotion des valeurs gandhiennes. Une sorte de prix Nobel de la Paix organisé par l'Inde.

L'Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde.

En 2014, l'économie indienne est la septième du monde.

Les Indiens s'intéressent aux travaux de Jean Marie Muller et reconnaissent l'intérêt de ses écrits.

Mais nul n'est prophète en son pays. Chez nous Jean Marie Muller est peu connu.

Pour en savoir plus:

http://www.jean-marie-muller.fr/




 

mardi 17 novembre 2015

La guerre jusqu'où? jusqu'à quand?

ENTRETIEN avec François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies.

Pour le spécialiste de géopolitique, il ne faut pas laisser croire aux opinions publiques qu’on peut trouver des réponses simples et rapides à des conflits qui mêlent religion, territoire et dynasties. Pour lui, le Moyen-Orient est au début de sa guerre de Trente ans.

Lire la suite sur le lien suivant:

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Quelles-vont-etre-les-consequences-geopolitiques-des-attentats-de-Paris-2015-11-14-1380350


dimanche 15 novembre 2015

Ne jamais désespérer de la paix.

Communiqué de la Présidence de l'ACI à tous les membres
Nous sommes sans voix…
Et pourtant nous ne pouvons-nous taire devant ces nouvelles nombreuses victimes de la violence sans limite à Paris, mortes, blessés ou sorties vivantes de ce vendredi noir.

Nous les portons dans nos pensées, nos prières, avec leurs familles, leurs amis : elles sont nos proches, nos sœurs, nos frères…

Nous condamnons cette violence, celle faite à ces morts et ces blessés innocents et à leurs familles, et celle faite envers des jeunes transformés en bourreaux, à Paris, à Beyrouth ou ailleurs.

Dans nos locaux parisiens, nous accueillons l’association Coexister : ces jeunes, juifs, musulmans, chrétiens, agnostiques ou athées, crient « Nous sommes unis », invitant à ne pas tomber dans le piège de la division et de la peur.

Gardons nos esprits en éveil, restons vigilants, sans naïveté.

Au milieu de la nuit, restons des veilleurs obstinés : « Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? » Isaïe 43,19

Nombreux sont ceux qui à Paris, cette nuit, ont ouvert leurs portes pour accueillir ceux qui ne pouvaient rentrer chez eux, ont offert de donner leur sang, sans compter les taxis qui ont décidé de transporter les personnes gratuitement…

Nombreux sont les médecins, les infirmiers, les secouristes, qui sont revenus spontanément travailler dans les hôpitaux…

Nombreux sont les policiers, les militaires, les pompiers, qui se sont engagés sans retenue…

Nombreux sont les mots de soutien, les solidarités, manifestés à travers le monde, de la part des responsables mais aussi de la part de nos frères en humanité….


« Lorsque les lumières d’un pays deviennent noires, le reste du monde les allume pour lui » #NousSommesUnis

Ayons chacun à cœur de réconforter, accompagner, se souciant des enfants, d’un ami, un frère, une sœur, un voisin. Restons des artisans de Paix, de ceux qui construisent des ponts et non des murs…



« N’ayons pas peur », vivons !



Reprenant l’appel de nos Evêques : « Nous savons que le mal n’aura pas le dernier mot… », la recherche obstinée de la justice et de la paix, sans violence, du dialogue envers et contre tout, sont et resteront notre réponse avec encore plus de détermination.


Hélène MERCIER, Présidente de l’ACI

Yves CAHEN, Vice-Président de l’ACI

Novembre 2015





samedi 14 novembre 2015

COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'ARCHEVECHE DE BESANCON

Message de Mgr Jean-Luc Bouilleret, archevêque de Besançon suite aux attaques terroristes à Paris du vendredi 13 novembre 2015 :

Après les attaques de janvier dernier, après l’attentat de cette semaine à Beyrouth et tant d’autres au long de ces derniers mois, notamment en Turquie et dans d’autres pays d’Orient et d’Afrique, notre pays connaît à nouveau la douleur du deuil et doit faire face à la barbarie propagée par des groupes fanatiques.

Ce matin, je prie et j’invite les catholiques du diocèse de Besançon à prier pour celles et ceux qui ont été tués hier et pour leurs familles, pour les blessés et pour leurs proches, pour ceux qui s’activent pour venir à leur secours, pour les forces de l’ordre soumises à une redoutable tension, pour nos gouvernants et pour notre pays afin qu’ensemble nous demeurions dans l’unité et la paix des cœurs.

Je demande aux paroisses du diocèse de Besançon de faire de cette journée et celle de demain dimanche des journées de deuil et de prière.

Dimanche 15 novembre à 16h30, je présiderai la messe à l’Eglise Saint Pierre de Besançon à l’intention des victimes de la nuit dernière et de leurs proches et à l’intention de notre pays ; le glas de la cathédrale sonnera aujourd’hui samedi 14 novembre à 12h.

Face à la violence des hommes, puissions-nous recevoir la grâce d’un cœur ferme et sans haine. Que la modération, la tempérance et la maîtrise dont tous ont fait preuve jusqu’à présent se confirment dans les semaines et les mois qui viennent ; que personne ne se laisse aller à l’affolement ou à la haine. Demandons la grâce d’être des artisans de paix. Nous ne devons jamais désespérer de la paix, si on construit la justice.

samedi 7 novembre 2015

Mourir entouré d'Amour.

Madame D… a soixante dix huit ans. Elle vit, avec son mari, dans une très jolie maison de campagne proche de Nantes. Ils l’ont construite ensemble. Ensemble, ils ont élevé quatre enfants, tout en travaillant dur tous les deux. Ils ont onze petits enfants. Des épreuves, tout au long de leur cinquante de vie de couple, ils en ont eu. Des pertes d’êtres chers, des enfants malades, des accidents de voiture, des amis morts soudainement, des soucis de travail etc…etc… Ils y ont toujours fait face avec dignité et courage; avec la conviction que ce qui excuse Dieu c’est qu’il n’existe pas. Ils ont toujours vécu en s’appliquant le proverbe anglais « never explain, never complain ». Aussi tout l’entourage familial a été surpris lorsqu’il y a deux ans et demie Madame D… a commencé à se plaindre. Elle avait des douleurs sans raisons dans les bras, les épaules, elle avait des crises de larmes incontrôlées et incontrôlables. Les examens médicaux ont commencé. Effets secondaires de traitements médicaux? Non. Dépression nerveuse? Non. Début de démence sénile? Non. Tumeur au cerveau? Non. Tout cela a pris du temps. Finalement au bout d’un an le diagnostic est tombé: maladie de Charcot. Et Madame D… a consulté internet pour tout savoir sur cette terrible maladie. Elle nous a dit alors « Pourquoi j’ai attrapé ça? Personne a jamais eu ça dans ma famille? Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir ça? » Aujourd’hui elle ne peut plus parler. Elle a une machine pour l’aider à respirer la nuit. Elle ne peut presque plus avaler, déglutir. Elle est intacte intellectuellement. Elle s’exprime par textos ou avec une ardoise Valéda. Elle va chez le kiné tous les deux jours. Elle va chez l’orthophoniste deux fois par semaine. Tous les quinze jours, elle rencontre l’équipe médicale qui la suit. Sur son ardoise Valéda elle leur a écrit: « Je ne veux pas mourir aidez-moi à vivre encore un peu ». Depuis cet été, elle perd un kilo par mois. Ils lui proposent une petite intervention chirurgicale pour lui mettre en place une sonde gastrique afin qu’elle ne meure pas de faim et de soif. Le week-end dernier Madame D… a demandé à nous rencontrer. Nous lui avons emmené ses deux derniers petits enfants. Le plus jeune est très affectueux. Il a longuement joué avec sa grand-mère. Il a fini par s’endormir sur elle. Elle était heureuse. Dans sa famille, dans l’équipe médicale qui la suit, personne ne la considère comme un déchet. Toute le monde s'efforce de l'aider à faire face à la déchéance physique propre à cette maladie.  Elle est entourée de l’affection des siens. Tous essayent d’étirer le temps qu’il reste à passer ensemble. Tous essayent de lui faciliter sa fin de vie en la repoussant à demain, après-demain. Elle ne demande pas à mourir dans la dignité. Elle demande à vivre encore un peu sa fin de vie avec celles et ceux qu’elle aime. Elle souhaite mourir dans son lit entourée des siens.  Le week-end dernier son visage était beau, lumineux. Une vie intense débordait de ses beaux yeux bleus remplis d’amour pour nous. L’après-midi n’a pas du tout été triste. Avec son ardoise Valéda, elle n’a pas cessé de nous poser des questions et d’écouter nos réponses. Elle nous a demandé de revenir.

mardi 3 novembre 2015

Toussaint 2015

L'église est blanche au milieu des prés,
La mère est droite au milieu des tombes,
Le père tient son béret entre ses doigts.
 
"Vierge Sainte, je remets mon fils entre vos mains"
   Elle récite la prière d'autrefois,
Il se détourne, il ne veut pas pleurer, il s'en va.
   Son coeur est plein de peine,
    Le cimetière est plein de fleurs
    Pour ceux qu'on a oubliés
    Et pour ceux qu'on n'oublie pas.
    Chacun y apporte ce qu'il a,
    Qui ses pots, qui ses pas,
   Qui ses pensées, usées comme la pierre
   Qui ses souvenirs tranchants comme un couteau.
 
L'église est blanche au milieu des prés,
La mère est droite au milieu des tombes,
Les enfants jouent au milieu des croix.
 

Jean Louis Massoure

dimanche 1 novembre 2015

Lettre au père.


« (…) tu as travaillé durement toute ta vie, tu as tout sacrifié pour tes enfants, pour moi surtout; en conséquence j'ai « mené la grande vie », j'ai eu liberté entière d'apprendre ce que je voulais, j'ai été préservé des soucis matériels, donc je n'ai pas eu de soucis du tout; tu n'as éxigé aucune reconnaissance en échange, tu connais « la gratitude des enfants », mais tu attendais au moins un peu de prévenance, un signe de sympathie; au lieu de quoi, je t'ai fui depuis toujours (...) »



« Lettre au père » de Franz Kafka, page 10 de la collection Livre de Poche Folio.
 
 


dimanche 25 octobre 2015

Thomas et les abeilles.



"Thomas et les abeilles" de Jean Jacques Fauconnet, une initiation philosophique et spirituelle, aux Editions Salvator, 20€.

samedi 24 octobre 2015

L'Humanité est dans le pétrin.

 « Les lois fondamentales de la stupidité humaine » est un tout petit livre de 71 pages écrit par Carlo M. Cipolla. En voici un extrait:

« L’humanité est dans le pétrin. Ce n’est pas une nouveauté cela dit. Aussi loin que l’on puisse remonter, l’humanité a toujours été dans le pétrin. Le fardeau des soucis et des misères que doivent porter les êtres humains, comme individus ou comme membres de sociétés organisées, est à la base la conséquence de la manière hautement improbable, j’oserais même dire stupide, dont la vie fut vécue dès l’apparition de l’humanité. »

L’auteur développe ensuite plusieurs lois fondamentales pour expliquer les catastrophes où nous nous mettons régulièrement depuis la nuit des temps. Il le fait dans un style professoral, rationnel, mathématique et c'est voulu ainsi bien entendu; tant et si bien que le lecteur s'interroge: c'est du lard ou du cochon? C'est sérieux où l'auteur fait dans la dérision, l'humour noir?

L'idée principale de ce livre c'est qu'un individu stupide est plus dangereux que le plus dangereux des bandits. Et plus il exerce des responsabilités importantes et plus les conséquences de sa stupidité seront désastreuses. Il n'y a aucun exemple précis donné. Personne n'est nommé en particulier. L'auteur reste dans le domaine de la réflexion "philosophique" en quelque sorte. Mais nous pouvons penser à des faits de l'Histoire contemporaine. Par exemple l'aide morale et financière apportée aux glorieux combattants de la liberté afghans, la mise à mort de Saddam Hussein et la diffusion dans le monde entier des images de sa pendaison etc...etc...

Enfin si le stupide c'est le plus souvent l'autre et en particulier celui qui exerce le pouvoir, nous pouvons nous demander à la lecture de ce petit livre ce qu'il y a de stupide en nous et dans nos vies personnelles.

 Le stupide ce n'est pas toujours l'autre.

Pour en savoir plus:

http://www.puf.com/Autres_Collections:Les_lois_fondamentales_de_la_stupidit%C3%A9_humaine_%282%29

mardi 13 octobre 2015

Ne te prive pas d'être heureux.

Muere lentamente quien no viaja,
quien no lee,
quien no oye música,
quien no encuentra gracia en sí mismo.

Muere lentamente
quien destruye su amor própio,
quien no se deja ayudar.

Muere lentamente
quien se transforma en esclavo del hábito
repitiendo todos los días los mismos trayectos,
quien no cambia de marca,
no se atreve a cambiar el color de su vestimenta
o bien no conversa con quien no conoce.

Muere lentamente
quien evita una pasión y su remolino de emociones,
justamente éstas que regresan el brillo a los ojos
y restauran los corazones destrozados.

Muere lentamente
quien no gira el volante cuando está infeliz con
su trabajo, o su amor,
quien no arriesga lo cierto ni lo incierto para ir
atrás de un sueño
quien no se permite, ni siquiera una vez en su vida,
huir de los consejos sensatos...

¡ Vive hoy !
¡ Arriesga hoy !
¡ Hazlo hoy !
¡ No te dejes morir lentamente !
¡ NO TE IMPIDAS SER FELIZ !


Pablo Neruda.

samedi 10 octobre 2015

Le droit de la femme.

Ce texte dans son style, son argumentaire, agacera sans doute les féministes d'aujourd'hui mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il croyait sincèrement à ce qu'il a écrit :

"L'homme a été le problème du XVIII ième siècle, la femme est le problème du XIX ième. Et qui dit la femme, dit l'enfant, c'est-à-dire l'avenir. La question ainsi posée apparaît dans toute sa profondeur. C'est dans la solution de cette question qu'est le suprême apaisement social. Au fond, les hommes dépendent de vous, la femme tient le cœur de l'homme. Devant la loi, elle est mineure, elle est incapable, elle est sans action civile, elle est sans droit politique, elle n'est rien; devant la famille, elle est tout, car elle est la mère. Le foyer domestique est ce qu'elle le fait; elle est dans la maison la maîtresse du bien et du mal; souveraineté compliquée d'oppression. La femme peut tout contre l'homme et rien pour elle. Les lois sont imprudentes de la faire si faible quand elle est si puissante. Reconnaissons cette cette faiblesse et protégeons-la; reconnaissons cette puissance et conseillons-là. Là est le devoir de l'homme; là aussi est sont intérêt. Ce sera là une des grandes gloires de notre siècle: donner pour contrepoids au droit de l'homme le droit de la femme."

Victor Hugo.

lundi 28 septembre 2015

Je l'ai vue!

Je me suis levé cette nuit à 4h04. Privilège de retraité qui peut ne pas dormir la nuit et dormir le jour, privilège de vivre à la campagne loin des pollutions lumineuses des villes, j'ai pu voir l'éclipse de lune. Avant:  une lune blanche, lumineuse et éclairante; une clarté blafarde qui permet de se déplacer sans lumière dans la maison et dehors et un paysage mystérieux, lourd, oppressant. Pendant: la nuit noire s'installe. Tout s'éteint. Le ciel était sans nuage, sans nappe de brouillard. Quand la lune n'est plus là, le ciel est rempli d'étoiles qui brillent plus que d'habitude. Je connais bien peu de noms d'étoiles, je ne sais pas identifier les constellations autres que la grand ourse et la petite ourse. J'ai du mal à lire une carte du ciel: http://www.stelvision.com/carte-ciel/

"Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Lune et les étoiles, dans le ciel tu les as formées claires, précieuses et belles." (Saint François d'Assise)

lundi 21 septembre 2015

Il était une foi.

Monsieur Schwob était alsacien,fonctionnaire de l'ONF, réfugié en Lot-et-Garonne pendant la seconde guerre mondiale . Ses obsèques ont eu lieu à l'Eglise de Casteljaloux le lundi 21 septembre 2015.

C'est à la fin des années 70 que j'ai fait connaissance avec Monsieur Schwob à Casteljaloux. Il indiquait aux secouristes bénévoles les meilleures coupes de vieux pins. Nous allions alors sur ses conseils ramasser les plus belles pignes que nous faisions sécher sur des bâches pour récolter d'excellentes graines de pins. Puis ensuite nous les vendions. Je pense que je ne me trompe pas si j'affirme qu'à l'époque un kg de graines de pin valait entre 15 et 20 euros. L'argent ainsi obtenu a permis aux secouristes et aux pompiers d'acheter du matériel de secours.

Dans les années 80, j'ai fait un peu plus connaissance avec Monsieur Schwob qui a mis son expérience et son savoir faire au service des bénévoles du Comité catholique contre la faim et pour le développement. Nous avons alors récolté des graines de pin pour permettre à Philippe d'Halluin de mettre en place des jardins potagers et des retenues d'eau au Mali.

Les années ont passé. Madame Schwob qui avait été institutrice à Sauméjan et à Pindères est décédée. Pour le CCFD terre solidaire j’ai continué à rencontrer Monsieur Schwob. Il faisait beaucoup de dons à diverses œuvres . Je pense qu'il n'aimerait pas que j'en parle car il faisait le bien sans bruit convaincu que le bruit ne fait pas de bien.

J'ai aimé nos rencontres, nos discussions. J'ai appris qu'il connaissait mon père car ils avaient participé tous deux à d'importants travaux de reboisement sur la commune de Vielle Soubiran après le grand incendie de 1949.

Il faisait face avec bonne humeur et courage aux infirmités dues à la vieillesse. Il aimait vraiment la vie, la forêt, les animaux, les chats et les oiseaux de son jardin qu’il nourrissait. Il aimait les autres. Sa foi en Dieu était très grande.

L'annonce de sa mort nous a peiné et attristé mais Monsieur Schwob n'est pas vraiment mort. Il vient de commencer une nouvelle vie en nous, dans nos cœurs, dans nos souvenirs. Nous avons eu de la chance de pouvoir faire des petits bouts de chemin avec lui. Et s'il y a une vie après la mort il veille désormais sur nous tous. Sa foi lui faisait porter un regard bienveillant sur nous de son vivant puisse-t-il en être de même maintenant qu'il a commencé une nouvelle vie.

Philippe d'Halluin ne peut pas être avec nous aujourd'hui. Il m'a demandé de vous faire part du message suivant:

Par Régine, j'apprends le décès de M. Schwob. Ça me touche beaucoup. Je compte sur toi pour exprimer toute mon amitié à sa famille. Je n'oublie pas ces moments extraordinaires que nous avons passés ensemble à sillonner les bois, récolter les pignes de pins (ou les champignons) à les sécher, les secouer pour récolter les graines et les vendre au profit de la Mission au Mali. Toute cette complicité qu'il y avait entre nous alors. Bon courage à tous . En union de prière avec vous.

Philippe.

"La vraie richesse d'un homme en ce monde se mesure au bien qu'il fait autour de lui".

Cette richesse là Monsieur Schwob l'avait.

mardi 15 septembre 2015

Un monde injuste...

Un monde injuste ne peut pas être pacifique.

« La mémoire douloureuse des deux guerres mondiales et des conflits sanglants de la fin du XX° siècle dans les Balkans occidentaux contribue à accroitre en Albanie  le désir de paix sous toutes ses formes » (...) « Les communautés religieuses jouent un rôle central par rapport à l’aspiration à la paix » (...) « Selon les buts que leurs fidèles tirent de leurs convictions religieuses, elles peuvent soutenir ou saper la paix. Dès lors, une condition pour que la paix soit possible est la paix entre les religions ». (...) « Dans la majorité des religions, on trouve d’abord la quête d’une paix intérieure ». «Le devoir de chacun est de s’opposer à la violence et de travailler à la réconciliation et à une paix durable sur la terre. La nouvelle génération, en particulier, a besoin d’une éducation consciente à la paix qui soit nourrie et inspirée par des sources religieuses ».(...) « Par ailleurs, la recherche de la paix présuppose une lutte constante pour la justice » (...) « Un désir sincère et ardent pour la paix, tant au niveau local que global, signifie un vrai désir de justice. Un monde injuste ne peut pas être pacifique ». (...)  « Nous devons tous contribuer au développement des régions les plus pauvres. La pauvreté demeure la pire catégorie de la violence. Quand des gens, qu’ils soient proches ou éloignés de nous, sont privés des besoins élémentaires à leur survie, il n’est pas étonnant qu’ils se tournent dans d’autres directions et adoptent des croyances religieuses extrêmes dans le but d’accomplir une société juste et de découvrir un sens à la vie et à la mort ». (...) « La paix et la sécurité seront assurées par l’attention envers la justice sociale et le développement des sociétés les plus pauvres de la planète.» (...)  « Le pouvoir de l’amour finalement l’emporte sur l’amour du pouvoir qui détruit la paix. La paix qui est toujours possible ».

 Le pouvoir de l’amour l’emporte sur l’amour du pouvoir .

Mgr Anastasios.

Source: http://paris-international.blogs.la-croix.com/venant-dalbanie-un-argumentaire-pour-la-paix-issue-des-religions/2015/09/08/

mardi 8 septembre 2015

Marcel Légaut.

Quelques brèves citations:

"A l'Eglise Catholique, ma mère et ma croix."

"Il est plus facile de dénoncer et de batailler contre l'injustice et toutes ses séquelles que d'accorder sa vie aux exigences de la justice."

"L'adulte ne doit dire que ce qu'il vit."

"Il est des obéissances qui sont des infidélités."

"On ne sert pas l'Eglise, ni en religion sa communauté en s'y asservissant. Il est une manière de plier qui fait que l'on se casse."

"Le ferment ne travaille la pâte que s'il est enfoui en elle au point d'y disparaître."

dimanche 6 septembre 2015

Si tu veux la paix...

Si tu veux la paix, prépares la paix.

"Les seules solutions au drame syrien et à la fuite des réfugiés passent par la diplomatie. La forme de la crise et son histoire récente imposent d’associer à la négociation les Iraniens et les Russes. Et commandent aussi d’agir sur les rois de l’ambiguïté – les Saoudiens et les Turcs –, trop généreusement présentés dans cette affaire comme nos alliés."

François Ernenwein

Source: http://www.la-croix.com/Editos/Foudres-de-guerre-sur-la-Syrie-2015-09-06-1352832

vendredi 4 septembre 2015

Août 2015?

Août 2015? Non, août 1942!

Mes très chers Frères,

Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.

Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.

Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.


Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.

France, patrie bien aimée, France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine, France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.

Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.

Jules-Géraud Saliège
Archevêque de Toulouse
23 août 1942


A lire dimanche prochain, sans commentaire.

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samedi 29 août 2015

De bonnes raisons d'espérer.

Il y a des jours où les infos télés, radios, presse écrite sont désespérantes. Il y a des jours où les commentaires sur les blogs, les réseaux sociaux sont désespérants.

Heureusement il y a des femmes, des hommes qui ne s'en laissent pas compter et qui oeuvrent sans relâche  pour un monde meilleur.

Faire circuler la parole,  informer sur ce qui se passe réellement sur le terrain, relier les êtres humains et les rives, vivre les mille formes de la rencontre et de l'accueil des êtres humains, c'est ce que font les "Passeurs d'hospitalités". Voir le lien suivant: https://passeursdhospitalites.wordpress.com/


Source photo: Google Images.

dimanche 23 août 2015

Pour le moment c'est la guerre.

Pour le moment c'est la guerre. Une nouvelle forme de guerre nous est faite dont la bombe atomique ne nous protège pas; pas plus que la ligne Maginot ne nous a protégé de la dernière guerre que nous ont faite les Allemands.

Pour le moment les paroles de paix ont peu de chance d'être entendues surtout chez ceux qui nous font la guerre. Mais un jour viendra le temps de la reconstruction, de l'analyse des torts partagés; ce jour-là qui sait peut-être que nous nous souviendrons de Charles Péguy:

"Par la fraternité nous sommes tenus d’arracher à la misère nos frères les hommes. (...) j’espère qu’on s’arrangera toujours ; pourvu qu’il y ait vraiment une cité, c’est-à-dire pourvu qu’il n’y ait aucun homme qui soit banni de la cité, tenu en exil dans la misère économique, tenu dans l’exil économique. (...) Il suffit qu’un seul homme soit tenu sciemment, ou, ce qui revient au même, sciemment laissé dans la misère pour que le pacte civique tout entier soit nul ; aussi longtemps qu’il y a un homme dehors, la porte qui lui est fermée au nez ferme une cité d’injustice et de haine." Et nous enferme dans un monde d'injustice et de haine.

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lundi 17 août 2015

Ici chez nous...

"Je propose à Kristina, mère de deux jeunes enfants et demandeuse d’asile, de profiter un peu du soleil pour sortir un peu avec les petits. Je la vois hésiter : il faut qu’elle demande à son mari.
Sans doute perçoit-elle mon irritation … Mais ce n’est pas ce que je pense, s’empresse-t-elle de m’expliquer : son mari n’est pas un affreux macho désireux de la séquestrer. Il a par ailleurs confiance en moi. Mais il a toujours peur pour elle et les enfants : ses « ennuis », dans leur pays d’origine, ont commencé lorsqu’elle était enceinte de leur aîné. Il a eu peur. Il s’est senti responsable, voire coupable. Depuis lors, il s’inquiète sitôt qu’elle disparaît de sa vue un peu trop longtemps."
 
Lire la suite en cliquant ici.
 
 
Source photo: Google Images.

dimanche 16 août 2015

La Vérité est amère.

Pues amarga la verdad,
Quiero echarla de la boca;
Y si al alma su hiel toca,
Esconderla es necedad.
Sépase, pues libertad
Ha engendrado en mi pereza
La Pobreza.
¿Quién hace al tuerto galán
Y prudente al sin consejo?
¿Quién al avariento viejo
Le sirve de Río Jordán?
¿Quién hace de piedras pan,
Sin ser el Dios verdadero
El Dinero.
¿Quién con su fiereza espanta
El Cetro y Corona al Rey?
¿Quién, careciendo de ley,
Merece nombre de Santa?
¿Quién con la humildad levanta
A los cielos la cabeza?
La Pobreza.
¿Quién los jueces con pasión,
Sin ser ungüento, hace humanos,
Pues untándolos las manos
Los ablanda el corazón?
¿Quién gasta su opilación
Con oro y no con acero?
El Dinero.
¿Quién procura que se aleje
Del suelo la gloria vana?
¿Quién siendo toda Cristiana,
Tiene la cara de hereje?
¿Quién hace que al hombre aqueje
El desprecio y la tristeza?
La Pobreza.
¿Quién la Montaña derriba
Al Valle; la Hermosa al feo?
¿Quién podrá cuanto el deseo,
Aunque imposible, conciba?
¿Y quién lo de abajo arriba
Vuelve en el mundo ligero?
El Dinero.


F. De Quevedo

vendredi 14 août 2015

La poésie est une arme chargée de futur.

Cuando ya nada se espera
personalmente exaltante
mas se palpita y se sigue
más acá de la consciencia.
fieramente existiendo
ciegamente afirmando,
como un pulso que golpea
las tinieblas,
que golpea las tinieblas.

Cuando se miran de frente
los vertiginosos ojos
claros de la muerte,
se dicen las verdades, las bárbaras,
terribles,amorosas crueldades,
amorosas crueldades.

Poesía para el pobre,
poesía necesaria
como el pan de cada día,
como el aire que exigimos
trece veces por minuto,
para ser y en tanto somos
dar un sí que glorifica.

Porque vivimos a golpes
porque apenas sí nos dejan
decir que somos quien somos.
Nuestros cantares no pueden ser
sin pecado un adorno;
estamos tocando el fondo,
estamos tocando el fondo.

Maldigo la poesía
concebida como un lujo
cultural por los neutrales,
que lavándose las manos
se desentienden y evaden,
maldigo la poesía
de quien no toma partido,
partido hasta mancharse.

Hago mias las faltas
siento en mí a cuantos sufren
y canto respirando.
Canto y canto, y cantando
mas allá de mis penas
de mis penas personales
me ensancho, me ensancho.

Quiero dar os vida
provocar nuevos actos
y calculo por eso,
con técnica que puedo
me siento un ingeniero del verso
y un obrero que trabaja
con otros a España,
a España en sus aceros.

No es una poesía
gota a gota pensada,
no es un bello producto
no es un fruto perfecto,
es lo más necesario
lo que no tiene nombre;
son gritos en el cielo
y en la tierra son actos.

Porque vivimos a golpes
porque apenas sí nos dejan
decir que somos quien somos.
Nuestros cantares no pueden ser
sin pecado un adorno;
estamos tocando el fondo,
estamos tocando el fondo.


Gabriel Celaya

mercredi 12 août 2015

De la violence, de la saloperie.

"La saloperie des autres est aussi en nous. Et je ne vois pas d'autres solutions, vraiment aucune autre solution que de rentrer en soi-même et d'extirper de son âme toute cette pourriture. Je ne crois pas que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur que nous n'ayons d'abord corrigé en nous."

Etty Hillesum citée par Jean Vannier, à  lire en cliquant ici.




dimanche 9 août 2015

Mes écureuils.

A la fin des années cinquante, j'ai été l'élève de CP de ma mère, institutrice en classe unique à Lussolle, Landes. Je me souviens d'un automne où un grand de la classe de certificat d'étude nous a emmené un matin un couple de bébés écureuils. Ma mère les a adoptés tout de suite. Ils passaient la journée d'école avec nous; se déplaçant d'un bureau à l'autre, d'un élève à l'autre. Ils trottaient sur nos tables de travail, reniflaient nos encriers. Et quand ils en éprouvaient le besoin, ils dormaient dans nos casiers  ou dans nos cartables. Nous ne faisions pas de bruit pour ne pas les effrayer, pas de gestes brusques non plus. Pas d'agitation intempestive. Au lieu de perturber la classe, ils la pacifiaient. Au lieu de rêvasser et de laisser vagabonder notre imagination, nous les regardions, nous les observions. Pendant plusieurs semaines ils ont enchanté nos journées "studieuses".

Le soir ma mère les ramenait à la maison. Il n'y avait pas la télé chez nous et pas de chauffage-central. Juste une très grande cheminée. Je me couchais plus tôt que les enfants d'aujourd'hui. Avant d'aller au lit, je mettais les deux écureuils dans une boîte à chaussures remplie de vieux chiffons. Je la fermais en mettant le couvercle et je déposais le tout dans un coin de la cheminée, à l'écart du feu qui dans la nuit s'éteignait. Mes écureuils passaient la nuit au chaud.

Il en a été ainsi pendant plusieurs semaines. Je me suis attaché à eux comme les enfants savent s'attacher aux animaux domestiques. Mais les écureuils ne sont pas des animaux domestiques. Un matin, au moment de partir pour l'école, plus d'écureuils dans la boîte à chaussures. Ma mère m'a dit pour calmer mes pleurs qu'ils avaient grandi et qu'ils s'étaient échappés pour vivre en forêt leur vraie vie d'écureuils. A l'époque j'ai accepté cette explication qui m'a apaisé. Mais des années plus tard je me suis demandé si en fait notre chat ne les avait pas tués et si ma mère ne m'avait pas protégé de cette cruauté de la vie animale en me racontant une belle histoire à dormir debout.

Les années ont passé, j'ai oublié cette période de mon enfance puis ma mère est décédée brutalement. Je m'étais préparé à sa mort car je la voyais décliner doucement mais je n'avais pas imaginé que cela irait si vite. Nous habitons aujourd'hui dans une maison entourée d'arbres, d'arbustes, de haies non taillées, c'est une véritable petite forêt vierge aux portes d'une petite ville d'Aquitaine. Le lendemain de la mort de ma mère mon plus jeune fils a trouvé un bébé écureuil tombé du nid au pied d'un de nos arbres. Il était entre la vie et la mort. Il l'a emmené dans sa chambre. Je lui ai raconté ma mère, Lussolle, la boîte à chaussures. Il lui a donné à boire, à manger et j'ai pensé l'écureuil sauvé. Il gambadait allégrement partout. A notre retour des obsèques de ma mère nous l'avons trouvé mort.

Je me suis alors senti à nouveau très mal. C'était comme une deuxième mort de ma mère. Elle me disait définitivement à Dieu.

Le temps a continué de passer. Un couple d'écureuils vit en permanence chez nous depuis plusieurs années maintenant. Tous les ans ils ont des petits. Plusieurs fois par mois je les vois sauter de branches en branches, s'approcher de la maison, des ses noyers, des ses noisetiers. Ils viennent visiter les mangeoires à oiseaux proches des baies vitrées.

Je les regarde, je pense à ma mère, à la vie qui coule de plus en plus vite comme le sable du sablier dont je voudrais pouvoir retenir les grains dans ma main. Le temps s'enfuit inexorablement. Les images du passé s'estompent de ma mémoire. Ainsi que le chagrin de la perte des êtres chers.

Photo: Google Images.

vendredi 7 août 2015

Rien qu'aujourd'hui...


                             




Rien qu'aujourd'hui, je prendrai le plus grand soin de me comporter et d'agir de manière courtoise ; je ne critiquerai personne, je ne prétendrai corriger ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même.
 
Rien qu'aujourd'hui, je serai heureux sur la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde mais également dans celui-ci.
 
Rien qu'aujourd'hui, je ferai une bonne action et n'en parlerai à personne.
 
Rien qu'aujourd'hui, j'accomplirai au moins une chose que je n'ai pas envie de faire, et si on m'offense je ne le manifesterai pas.
 
Rien qu'aujourd'hui, je me plierai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci cèdent à tous mes désirs.
 
Rien qu'aujourd'hui, je n'aurai aucune crainte et tout particulièrement je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire en la bonté.
 
Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures, ce qui ne saurait me décourager, comme si je me croyais obligé de le faire toute ma vie durant. "

Jean XXIII


Source photo: Google Images.
 

    





 


mardi 4 août 2015

Vie et mort de Péguy.

"Péguy représente la vieille France qui meurt. La vieille France paysanne et artisanale, croyante et traditionaliste, douée du sens de l'absolu et du sacré, et en même temps pleine d'inventions personnelles et de sursauts, la France antérieure au régime parlementaire et à la révolution économique."

"Vie et mort de Péguy" de René Johannet, page 253, Flammarion, 1950.



Google Images: calvaire vendéen.
 

lundi 3 août 2015

Souvenirs du printemps 2014.


Seigneur, préservez-moi, préservez ceux que j'aime,
Frères, parents, amis, et mes ennemis même
Dans le mal triomphant,
De jamais voir, Seigneur, l'été sans fleurs vermeilles,
La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,
La maison sans enfants!
O vous dont le travail est joie,
Vous qui n'avez pas d'autre proie
Que les parfums, souffles du ciel;
Vous qui fuyez quand vient décembre,
Vous qui dérobez aux fleurs l'ambre
Pour donner aux hommes le miel.


Victor Hugo.

Les photos sont sur le lien suivant:

http://journaldeclasse.over-blog.com/article-histoire-sans-parole-123636625.html#anchorComment