dimanche 30 novembre 2014

Partir pour survivre.

"La misère est une arme de destruction massive." Lilian Thuram.

Pour ce qui est de l’immigration ma conviction, et j’accepte qu’on ne la partage pas du tout, c’est qu’elle est aussi difficile à contrôler que les nuages qui traversent le ciel de France. Depuis la nuit des temps les femmes et les hommes bougent. L’Histoire de notre pays en témoigne depuis la nuit des temps . Depuis un peu  avant 1914 nous avons reçu des révolutionnaires russes en échec, puis des russes blancs, des Polonais, des anarchistes d’Europe centrale, des Yougoslaves, des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des Indochinois, des Pieds-Noirs, des Harkis, des Maliens. Et j’en oublie probablement. Les guerres « locales » depuis la fin de la guerre froide multiplient les déplacements de population. La misère pousse à partir pour survivre. Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, il y aurait plus de onze millions de personnes dans des camps en attente d’aller quelque part. Le plus grand camp au monde ayant…453 277 réfugiés. L'Immigration 0 ,  je n’y crois pas une minute. Tant qu'on n'aura pas détruit la misère, des femmes, des hommes, des enfants partiront de chez eux pour survivre.

vendredi 28 novembre 2014

Un peu, beaucoup, pas du tout?


 
Dernièrement, à la fin d'une réunion à laquelle je participais, la discussion a « glissé » sur le problème des devoirs à la maison des enfants qui sont encore en primaire. Voici ce que j'ai dit:

« Dans mon métier d'instit, j'ai vu des parents qui s'en sortaient très bien avec les devoirs des enfants et d'autres pas du tout et d'autres enfin avec des hauts et des bas.         

J'ai remarqué que dans certaines familles où la mère ne travaillait pas, c'était parfois très très bien!         
J'ai vu une mère faire avec ses cinq garçons pratiquement une école "parallèle".         

J'ai vu aussi un couple de jeunes parents qui travaillaient tous les deux s'en sortir très bien. Le soir, quand ils rentraient tous à la maison, pas de télé mais devoirs tous ensemble jusqu'à l'heure d'aller au lit, sans pression aucune, en prenant le temps d'être ensemble et de faire ensemble.

Je me souviens d'un repas du soir où j'avais été invité chez eux. L'ordi portable était sur la table où nous mangions et, pendant le repas, nous avons échangé sur nos journées respectives mais nous avons aussi fait un peu d'anglais sur l'ordi connecté à un site internet approprié. Cela demande bien sûr de ne pas être épuisé par son travail, d'être capable de mettre en place un tel climat "culturel", cela demande du savoir faire et du temps. Là, dans ce cas précis, le temps a été pris sur du temps télé, playstation, Gameboy.

J'ai vu aussi, quand j'étais instit, des enfants et des parents en souffrance. Les devoirs devenaient un champ de bataille, un calvaire, un chemin de croix. Pour des raisons diverses et variées. Le stress des parents de ne pas faire comme il faut. Le stress que leur enfant ne réussisse pas à l'école et dans la vie. Rappelons que si, effectivement, réussir à l'école aide à réussir dans la vie on peut aussi réussir à l'école et rater complètement sa vie. Tout comme on peut fort heureusement ne pas réussir à l'école et réussir dans la vie. J'ai été aussi le témoin de comportements d'enfants qui compliquent le moment "devoirs à la maison". Par exemple le petit garçon qui fait trainer trainer trainer les choses: il savoure! Il a sa maman pour lui tout seul, à sa disposition. Et même  plus : il a pouvoir sur elle! Il va en "jouer"! Je me souviens aussi de quelques adorables petites filles qui prenaient un malin plaisir à exaspérer leur mère. Leur comportement semblait dire: “Tu n'as pas été là de toute la journée pour t'occuper de moi et bien on va rattraper le temps perdu!!!” Et ça dure et ça dure et ça en devient exaspérant et tout le monde finit sur les charbons ardents.         

Je pense que trente à quarante minutes par soir suffisent pour les enfants du primaire. Si ça se passe bien on peut prolonger. Mais si ça se passe  mal, il vaut mieux éviter les "prolongations". Je pense enfin que si c'est trop difficile pour les parents de faire faire les devoirs du soir à leurs enfants, il ne faut pas hésiter à passer par un médiateur. Je connais des familles où on paye quelqu'un le soir pour s'occuper des enfants après l'école. Et il n'y a pas que des familles riches qui font ça. Des couples aux revenus modestes le font aussi. Je sais aussi qu'il y a des parents qui se regroupent pour mettre en place dans le cadre associatif une aide aux devoirs de leurs enfants. Les familles d'aujourd'hui sont « atomisées ». Il n'y a pas toujours les grands parents, les oncles, les tantes pour aider à l'éducation des jeunes enfants. Il nous faut inventer dès à présent l'avenir. Faire ensemble et avec les autres, ne pas rester seul et en souffrance,  permet de trouver des solutions aux problèmes des devoirs à la maison quand ça se passe mal.         
Il est interdit d'interdire.
 
« C'est bien parce que l'interdiction est renouvelée régulièrement par l'Education nationale que l'interdiction des devoirs à la maison à l'école primaire pose problème. "Il reste interdit dans l'enseignement élémentaire de donner des travaux écrits à exécuter à la maison ou en étude", écrit par exemple une instruction de 1971. Pourtant la pratique est absolument généralisée. »

Source:



Pour en savoir plus.


Consulter les site suivants:






 
 
 






vendredi 21 novembre 2014

Une tradition blessée.

"Abdelwahab Meddeb :

 « La situation n’est pas bonne. Elle se dégrade de jour en jour. Une idéologie, l’intégrisme diffus, est en train de façonner le sujet islamique, grâce notamment à l’adaptation spectaculaire de son message à la télévision satellitaire. »

« Une tradition blessée, qui a peur de se sentir destituée »

« Le point de départ, c’est la naissance à la fin des années 1920 du mouvement des Frères musulmans, avec pour projet de créer d’une manière polémique, forte, violente, une identité alternative par rapport à l’identité hégémonique de l’Occident. Ils refusent cette assimilation entre modernité et occidentalisation. C’est la réaction d’une tradition blessée, qui a peur de se sentir destituée. Or l’entrée dans la modernité nécessite un travail de deuil et engendre la douleur de la séparation. »"

Source: http://paris-international.blogs.la-croix.com/le-leg-precieux-dabdelwahab-meddeb-pour-un-islam-des-lumieres/2014/11/07/

dimanche 16 novembre 2014

Fin de l'agriculture familiale=faim?

Le Jeudi 13 novembre 2014, le cinéma « Le Plaza » de Marmande a projeté le film d’Irja Martens « Nourrir les villes, un enjeu pour demain. »

L’équipe locale de Marmande du CCFD Terre Solidaire a animé le débat qui a suivi la projection du film et avait invité pour se faire des producteurs locaux. Un maraîcher, un éleveur de vaches bazadaises, une éleveuse de chèvres, une productrice de spiruline.

Voici quelques notes prises pendant la projection du film et pendant le débat:
1, Tous les ans dans le monde 200 000 000 de personnes quittent la campagne pour aller vivre en ville.
2, Tous les ans nous perdons 10 000 000 d’ha de terres cultivables dans le monde.
3, Mais 70% de la production agricole mondiale est encore faite par des petits paysans sur un modèle agricole familial.
4, Aucune ville dans le monde n’est en auto-suffisance alimentaire. Elles dépendent toutes des campagnes, campagnes avec de moins en moins d’agriculteurs et de terres labourables.
5, Il y a 70 ans, en France, 80% de la population vivait à la campagne et 20 % en ville. Aujourd’hui c’est le contraire. Et c’est plus ou moins pareil un peu partout dans le monde.


Pendant le débat, une personne dans la salle a pris la parole et a rappelé qu’actuellement le monde n’a qu’un mois de réserve alimentaire. Et que nous ne sommes pas à l’abri d’un manque de blé qui peut survenir à tout moment. Il a posé à nous tous la question suivante: que va-t-il se passer en 2050 si la population de notre planète atteint les 9 milliards d’êtres humains annoncés?

Personnellement je me suis demandé si nous n’étions pas en train d’assister à la disparition du modèle familial d’agriculture qui a nourri le monde pendant des millénaires?

Mais qu’en pensez-vous?

 
 
 
Source photos: Google Images.

mardi 11 novembre 2014

Le capitalisme a mis le turbo.

 Je ne suis jamais allé en fac. Je ne connais rien à l’économie. Je fonctionne sur un principe appris d’un vieux militant communiste: dépenser moins qu'on ne gagne. En lisant « Lumière du Monde », le livre d’entretien entre Benoît XVI et un journaliste allemand, j’ai relevé deux expressions du pape retraité: il parle de la médiocrité de la société de rapacité et il parle de turbo-capitalisme. Né en 1953, j’ai l’impression que nos conditions de vie se sont améliorées depuis mon enfance et qu’on vit mieux aujourd’hui qu’avant. Se faire soigner les dents, les yeux, se faire opérer, s’habiller, se chauffer, travailler, se promener, se divertir, se loger, étudier, c’est mieux qu’avant. Je voyage peu et principalement en France. Toutes les communes ont leur salle des fêtes, de jolies mairies, de jolies écoles, des stades, des piscines, de beaux cimetières, de belles églises, de beaux lotissements, des ponts magnifiques etc…etc… Il y a eu 70 ans de paix et ça se voit. Je suis baba devant la richesse de nos ports de plaisance et de nos parkings de grandes surfaces, grandes surfaces véritables cavernes d’Ali Baba. Mais lorsque je discute dans la ville où j’habite avec les responsables des restos du coeur, du secours populaire et du secours catholique, ils me tiennent tous le même discours: nous avons de plus en plus de personnes qui viennent nous voir et certaines sont réellement en grandes difficultés. Dans mon enfance 80% des Français vivaient à la campagne et 20 en ville. Aujourd’hui c’est le contraire et on voit de plus en plus de personnes sans toit, sans jardin, sans clapier, sans poulailler, en survie grâce aux associations citées ci-dessus. Mon sentiment c’est que tant qu’il y a eu un bloc communiste la construction européenne s’est faite avec l’aide américaine pour présenter une Europe vitrine d’un capitalisme « tempéré ». Depuis la fin de la guerre froide c’est la guerre chaude un peut partout avec une fuite en avant dans une succession de conflits avec des effets dominos d’un conflit à l’autre et un turbo-capitalisme qui détricote le code du travail sous prétexte que dans le cadre de la mondialisation il nous faut être « compétitif ». La révolution française a mis les paysans, les ouvriers, les artisans en grandes difficultés. La loi Le Chapelier leur a interdit de se grouper, de s’organiser. Il a fallu attendre 100 ans pour que soient autorisés les syndicats puis attendre 100 de plus pour que les luttes syndicales permettent un niveau de vie correct à celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. La mondialisation nous met en difficultés, abolit l’ordre mondial mis en place au sortir de la seconde guerre mondiale. Et pour l’instant nous n’arrivons pas à nous organiser au niveau mondial pour résister et faire autrement. J’espère que l’accélération du temps à laquelle nous assistons accélérera aussi les réactions aux mauvais côtés des changements en cours. Pour l’instant nous subissons les dérives d’un système économique mondial qui échappe à tout contrôle. Et le turbo capitalisme porte à nouveau en lui la guerre comme le ciel porte les nuages.

dimanche 9 novembre 2014

Il faudrait...

"Il faudrait que toujours il y ait une jeune fille dans la vie d'un jeune chrétien, s'il n'est point élu pour le Sacerdoce. (...) Une d'elles, que tu ne connais pas encore, ô mon ami, est vouée à ton salut. Elle entrera dans ta vie, afin que se lève au fond de toi une lueur d'aube, et que ta destinée ressemble à un hiver fleuri soudain de brusques lilas. (...) Va au-devant d'elles et ne crains pas de souffrir. Il faut que notre jeunesse apprenne à aimer sans être aimée. Pour ne jamais blesser un cœur, il faut soi-même avoir été blessé. La jeune fille par qui tu souffres accomplit le bien en toi. Ses dédains donnent à ton regard une ardeur triste qui va attirer vers toi une autre enfant, celle que Dieu, de toute éternité, t'avait choisie."

François Mauriac, "Les Nuits de Paris."

 
Source photo: Google Images.
Une lueur d'aube.

mercredi 5 novembre 2014

Quand l'être aimé s'en va.

Christian Bobin.
 

"Reste l'amour qui nous enlève de tout, sans nous sauver de rien. La solitude est en nous comme une lame, profondément enfoncée dans les chairs. On ne pourrait nous l'enlever sans nous tuer aussitôt. L'amour ne révoque pas la solitude. Il la parfait. Il lui ouvre tout l'espace pour brûler. L'amour n'est rien de plus que cette brûlure, comme au blanc d'une flamme. Une éclaircie dans le sang. Une lumière dans le souffle. Rien de plus. Et pourtant il me semble que tout une vie serait légère, penchée sur ce rien. Légère, limpide : l'amour n'assombrit pas ce qu'il aime. Il ne l'assombrit pas parce qu'il ne cherche pas à le prendre. Il le touche sans le prendre. Il le laisse aller et venir. Il le regarde s'éloigner, d'un pas si fin qu'on ne l'entend pas mourir : éloge du peu, louange du faible. L'amour s'en vient, l'amour s'en va. Toujours à son heure, jamais à la vôtre."

"Éloge du rien" de Christian Bobin 

dimanche 2 novembre 2014

Sivens.



"Le projet du barrage de Sivens se révèle être un

savant mélange de conflits d’intérêts, d’alliances

politiciennes et d’agrobusiness. Un précédent barrage,

celui de Fourogue, promu par le conseil général du

Tarn, illustre toutes les dérives de cette gestion locale."

Lire la suite sur le lien suivant:

https://dl.dropboxusercontent.com/u/146963/Barrage-Sivens.pdf



Source photo: Google Images.