mardi 28 juin 2016

Soyons fous et créatifs.

Flo a écrit sur le blog de Koz :
"Les ponts sont meilleurs que les murs."
Je suis entièrement d'accord avec elle. Et les frontières ouvertes meilleures que les frontières fermées. Et la sécurité sociale et la retraite meilleures que leur absence. Des idées folles comme celles là j’aimerais bien que nous en ayons à nouveau dans les années à venir. Par exemple donner 700 euros par mois à tout le monde, une prime de 3000 euros par an à tout le monde. Cet argent existe déjà. Il n’est point besoin de le prendre aux riches. C’est l’argent que la Banque centrale européenne donne aux banques tous les ans pour en faire l’usage que l’on sait. C’est l’argent des guerres que nous menons de par le monde depuis la guerre d’Afghanistan et celles qui ont suivi. Nous le ferons sans aucun doute … après la prochaine catastrophe mondiale?


vendredi 24 juin 2016

The times they are a changing.

ll m’est arrivé plusieurs fois par le passé de poser autour de moi les questions suivantes: l’Europe peut-elle imploser comme l’ex-URSS, l’ex Yougoslavie? Se balkaniser? La France peut-elle se libaniser?

Je ne savais pas alors ce qu’il allait se passer. 

Je sentais dans mon métier d’instit, dans les assos dont je faisais et je fais encore partie un malaise. Sur l’identité européenne, sur l’identité française. 

J’ai par exemple travaillé plus de dix ans dans un village du Lot-et-Garonne qui a voté à plus de 67% contre Maastrich. Ce village n’est pas très loin du village natal de Renaud Jean, premier député communiste du 47. Au moment de la mise en place du Marché commun il avait alors affirmé « Cela sera la Saint Barthélémy des petits paysans français. » 

Dans notre pays beaucoup de femmes et d’hommes politiques de gauche et de droite ont souvent accusé l’Europe de tout ce qui n’allait pas dans notre pays. Il semblerait qu’il en ait été de même dans d’autres pays. 

Je ne sais pas ce qui va se passer dans les jours, les semaines et les mois à venir. Le ciment anticommuniste de la construction européenne n’est plus d’actualité. Le ciment recherche de la paix de la construction européenne me semble toujours d’actualité. 

Je n’aime pas tous les scénarios catastrophes qui sont faits en ce moment parce que les Anglais veulent sortir de l’Europe. L’Europe n’est pas une secte que je sache. Je n’aime pas non plus le réveil des nationalismes. 

Alors demain vivrons nous dans un monde ouvert ou dans un monde fermé? 

God save U.E. God bless us. 

mercredi 15 juin 2016

La guerre est un moyen de gouvernement.

"La guerre n’est pas une catastrophe, c’est un moyen de gouvernement. L’état capitaliste ne connaît pas les hommes qui cherchent ce que nous appelons le bonheur, les hommes dont le propre est d’être ce qu’ils sont, les hommes en chair et en os ; il ne connaît qu’une matière première pour produire du capital.
Pour produire du capital, il a à certains moments, besoin de la guerre, comme un menuisier a besoin d’un rabot, il se sert de la guerre. L’enfant, les yeux bleus, la mère, le père, la joie, le bonheur, l’amour, la paix, l’ombre des arbres, la fraîcheur du vent, la course sautelante des eaux, il ne connaît pas. (...) Il n’a de lois que pour le sang et pour l’or. Dans l’état capitaliste, ceux qui jouissent ne jouissent que de sang et d’or. (...) L’état capitaliste nous cache gentiment le chemin de l’abattoir (...).
Je préfère vivre. Je préfère vivre et tuer la guerre, et tuer l’état capitaliste (...) je ne veux pas me sacrifier. Je n’ai besoin du sacrifice de personne.
Je te reconnais, Deveudeux, qui as été tué à côté de moi devant la batterie de l’hôpital, en attaquant le fort de Vaux. Ne t’inquiète pas, je te vois. Ton front est là bas sur cette colline posé sur le feuillage des yeues, ta bouche est dans ce vallon. Ton oeil qui ne bouge plus se remplit de poussière dans les sables du torrent. Ton corps crevé, tes mains entortillées dans tes entrailles, est quelque part là bas sous l’ombre, comme sous la capote que nous avions jetée sur toi parce que tu étais trop terrible à voir et que nous étions obligés de rester près de toi, car la mitrailleuse égalisait le trou d’obus au ras des crêtes. (...)
Je te reconnais, Jolivet, qui as été tué à côté de moi devant la batterie de l’hôpital en attaquant le fort de Vaux. Je ne te vois pas car ton visage a été d’un seul coup raboté, et j’avais des copeaux de ta chair sur mes mains, mais j’entends, de ta bouche inhumaine, ce gémissement qui se gonfle et puis se tait. (...)
Je ne peux pas oublier que vous avez été des hommes vivants et que vous êtes morts, qu’on vous a tués au grand moment où vous cherchiez votre bonheur, et qu’on vous a tués pour rien, qu’on vous a engagés par force et par mensonge dans des actions où votre intérêt n’était pas. Vous dont j’ai connu l’amitié, le rire et la joie, je ne peux pas oublier que les dirigeants de la guerre ne vous considéraient que comme du matériel. Vous dont j’ai vu le sang, vous dont j’ai vu la pourriture, vous qui êtes devenus de la terre, vous qui êtes devenus des billets de banque dans la poche des capitalistes, je ne peux pas oublier la période de votre transformation où l’on vous a hâchés pour changer votre chair sereine en or et sang dont le régime avait besoin.
Et vous avez gagné. Car vos visages sont dans toutes les brumes, vos voix dans toutes les saisons, vos gémissements dans toutes les nuits, vos corps gonflent la terre comme le corps des monstres gonfle la mer. Je ne peux pas oublier. Je ne peux pas pardonner. Votre présence farouche nous défend la pitié. Même pour nos amis, s’ils oublient.(...)
Je refuse d’obéir. "


Jean Giono.


"Je ne peux pas oublier", Refus d’obéissance. Edition La Pléïade.
Extraits de Refus d’obéissance, que Jean Giono a publié en 1934.


Giono est allé en prison (à Marseille) pour ce texte et pour son refus de partir à la guerre, en 1939.

Il avait été soldat en première ligne en 14/18.

 

samedi 11 juin 2016

Bref très bref...

Bref, très bref compte rendu  de l'assemblée générale de l'association Le  Journal Paroissial :

http://www.jplaprel.fr/

"Actuellement la production alimentaire mondiale peut nourrir 12 milliards d'êtres humains. La moitié de ce qui est produit est jeté.

L'Amour est une ressource infinie, inépuisable. C'est pas l'Amour du prochain que nous trouverons les solutions aux problèmes d'aujourd'hui et de demain."

Paroles prononcées par Hervé, 52 ans, ingénieur agronome en activité, membre d'une fraternité franciscaine. 

 

vendredi 10 juin 2016

Aujourd'hui.

"Aujourd'hui c'est tout l'un ou l'autre: ou bien nous sommes réduits  à penser uniquement à nous-mêmes et à notre survie en éliminant tout autre considération, ou  bien nous devons renoncer à tout  désir personnel et nous abandonner. Pour moi cet abandon n'équivaut pas à la résignation, à une mort lente, il consiste à apporter tout le soutien que je pourrai là où il plaira à Dieu de me placer, au lieu de sombrer dans le chagrin et l'amertume."

Etty Hillesum, Journal 1941-1943, page 171 du livre de poche aux Editions du Seuil.




mardi 7 juin 2016

L'action compation en baisse à la bourse du coeur.


« A ceux qui se demandent quel sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les bouddhistes appellent la maitri et qui est assez proche, au fond, de l'agapé des chrétiens. Aujourd'hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. A petits pas. Insidieusement. Or, avec la compassion, c'est le bonheur de vivre qui s'en va. Disons même la gaieté.
  

Nos rires deviennent tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos "fêtes" sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l'époque cachait une sécheresse de coeur et une stérilité de l'esprit. La gaieté véritable, celle que nous sommes en train de perdre, c'est celle de l'aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous "engagent". Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens. »
  

Paroles partagées par Jean-Claude Guillebaud en conférence l'année dernière à Briec-de-l'Odet (29).



Source : 58eme lettre de l'asso Ephata Quimper. Lettre de Juin 2016.


dimanche 5 juin 2016

Quand mes yeux...

Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.