mardi 26 avril 2016

La cathédrale de Bazas.

Du 11 au 23 avril 2016, le Centre François Mauriac de Malagar et l'association Octavie ont mis en place une exposition sur la foi dans la vie et l'oeuvre de François Mauriac au sein des locaux de l'Office de tourisme de Casteljaloux. L'entrée était libre et gratuite. En voici un extrait:

 "Les cathédrales sont vivantes. Nous passons et elles demeurent. La cathédrale de Bazas est vivante, elle aussi, comme ses soeurs illustres de Paris, d'Amiens ou de Chartres. Ecoutez-la ce soir, cette aïeule: elle a  une histoire à vous raconter, son histoire et votre histoire que vous ne connaissez pas.

En ce temps-là, la France était aussi grande que l'est aujourd'hui la planète: il fallait plus de temps pour aller de Bazas à Bordeaux qu'aujourd'hui de Paris à New-York. Aussi les Bazadais de ces époques-là demeuraient-ils à Bazas. Ce que leurs descendants vont rechercher au loin, ils le trouvaient à l'ombre de leur cathédrale et dans cette campagne bazadaise si diverse et qui a des visages contrastés. Dans mon enfance, quand je quittais la grande lande d'où ma famille est venue du côté de Villandraut et de Saint-Symphorien et qu'après des heures de chaos sur les routes défoncées je pénétrais dans le bazadais riant,  un autre pays se révélait à moi. Mais même le langage différait d'un coin du Bazadais à l'autre. Que de mots du patois landais qu'on parlait chez nous, à Saint-Symphorien, demeuraient incompris à Langon.

Votre cathédrale est le témoin vivant de ce petit monde provincial disparu, plus cultivé, plus vraiment civilisé que le nôtre s'il n'était pas meilleur. Ô! non. Il n'était pas meilleur. La férocité humaine, cela seul ne change pas. Votre cathédrale vous dira, peut-être, tout ce qu'elle a souffert de la part des hommes au cours des siècles: Dieu sait si elle a été insultée, mutilée. Mais peut-être vous dira-t-elle aussi qu'aux pires injures des hommes et du temps, elle a survécu, comme elle survit, comme elle survivra à notre abandon. Ce qu'elle va vous raconter ce soir, elle continuera de le raconter aux étoiles si jamais les derniers Bazadais l'abandonnaient, si elle demeurait seule à rêver au-dessus des maisons mortes.

Mais cela n'arrivera pas. Et même il me plaît d'imaginer qu'un jour viendra, où les hommes mourront de tristesse dans les alvéoles de béton des grandes villes où ils s'entassent aujourd'hui, où ils n'en pourront plus de respirer les relents de mazout, d'être assourdis par les moteurs qui auront envahi peu à peu, non seulement tous les chemins de terre, mais toutes les routes du ciel. Alors ils se souviendront des maisons abandonnées autour de la cathédrale éternellement vivante. Ce sera le retour des enfants prodigues, et les vieilles provinces ressusciteront. La cathédrale de Bazas attendra cette heure sans impatience car un siècle est pour elle comme un jour. Mais la fête de ce soir lui donne l'avant-goût de la joie qui fera tressaillir ses vieilles pierres, quand le temps sera venu du grand retour, et que, chassés des banlieues empestées, tous ses enfants embarqueront de nouveau sur l'antique vaisseau ancré depuis tant de siècles dans les douces collines du Bazadais.

François Mauriac.

La cathédrale de Bazas est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le lundi 25 avril à 11h, de nombreux ouvriers s'activaient à sa restauration à l'intérieur et à l'extérieur.

"Perdre la foi ce serait perdre le monde..."





jardin de la cathédrale



mercredi 20 avril 2016

François Mauriac, l'ami du Christ.

Tel était le titre de la conférence donnée par Monseigneur Hubert Herbreteau à la chapelle des Cordeliers de Casteljaloux le mardi 19 avril 2016 à 20h30. Voici deux extraits des notes que j'ai prises au cours de cette soirée à laquelle 43 personnes ont assisté.

 
 "Seigneur, ayez pitié des fous et des folles! Ô créateur! peut-il exister des monstres aux yeux de Celui-là Seul qui sait pourquoi ils existent, comment ils sont faits et comment ils auraient pu ne pas se faire." (Charles Beaudelaire)

"Heureux les coeurs purs. Ils seront débarassés de la colère, de la haine, de la jalousie, des passions, des regrets, des rancoeurs, des reproches aux uns et aux autres; ils connaîtront la paix intérieure et la plénitude de l'âme enfin libre d'aimer pour de vrai."
 
 

dimanche 17 avril 2016

Nice pas si "nice " que ça.

Texto reçu le samedi 16 avril 2016 à 11h38.

"Y a du boulot à Nice pour ton association (1) avec le nombre de prostituées qu'il y a ! C'est impressionnant on se croirait en Thaïlande. Je suis sous un abri bus et y a un gars qui s'est arrêté un peu plus loin en klaxonnant!... Tellement il y en a il a dû me prendre pour l'une d'entre elles!!! Sur la promenade des Anglais il y en a une tous les 50 mètres . Même en journée."

Isabelle, 34 ans.

(1)http://www.captifs.fr/





jeudi 14 avril 2016

Il y a le feu à la maison France.


  1. Il y a deux points communs entre les gouvernement de François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et François Mitterrand: la crainte que les mouvements sociaux débouchent sur un embrasement général qui balaye tout et tout le monde sur son passage comme la France en a le secret. Les exemples ne manquent pas dans l’Histoire de notre pays. A cette crainte s’en ajoute une autre: la mort d’un ou plusieurs manifestants qui fait perdre les élections suivantes. D’où une "tolérance" à des formes de violences diverses dans notre pays. 
  2. Depuis les années 80 un nombre important de voitures brûlent tous les ans, ainsi que des écoles publiques et privées, ainsi que des installations sportives collectives et 1 à 2 bibliothèques par an. Pourquoi et quel sens faut-il donner à ces faits? Personnellement je ne sais pas. 
  3. Il existe dans notre pays des femmes et des hommes non-violents et des mouvements non-violents. Mais ils sont minoritaires et ont du mal à se faire connaître, re-connaître, entendre. 
  4. Voir liens suivants:   La violence n'est pas une fatalité   et le MAN.






Incendie du Parlement de Rennes.

mercredi 13 avril 2016

Sonia.



Cet après-midi là, nous avons rejoint les bénévoles d'une association au service des personnes qui vivent dans la rue et des personnes en situation de prostitution. Pendant que je suis resté dans le local de l'asso faire du rangement, faire quelques petits bricolages, deux bénévoles sont parties dans la rue rencontrer des jeunes femmes qui s'y prostituent. A leur retour, elles m'ont fait le compte-rendu de leur sortie. Trois jeunes prostituées qui étaient ensemble ont accepté d'échanger avec elles. Une seule des trois parlait un peu français. Aucune des trois ne parlait Anglais. Très rapidement l'une des trois jeunes femmes s'est éloignée du groupe. Mettant de la distance avec les bénévoles de l'asso venus à leur rencontre. Après quelques échanges, celle qui parlait un peu Français a mis fin à la discussion. L'équipe est alors revenue au local faire le bilan de la sortie et réfléchir à cette rencontre et à son déroulement. Comprendre, apprendre, des personnes qui vivent de et dans la rue n'est pas toujours facile. Il ne suffit pas de vouloir bien faire pour bien faire.

Puis est venue l'heure de fermer la permanence. Alors que nous tournions la clé de la porte du local, une toute jeune femme remontait la rue vers nous. Arrivée à notre hauteur, nous avons engagé la discussion avec elle. Nous lui avons proposé un chocolat chaud et un morceau de cake anglais. Elle a dit oui. Nous avons ré-ouvert le local de l'asso. Nous nous sommes installés autour d'une table. Et nous avons partagé avec elle chocolat chaud et gâteau. Elle était très jeune, douce, gentille et très jolie. Elle ne parlait qu'Anglais. Nous comprenions son Anglais. Elle comprenait le nôtre. Elle nous a dit qu'elle venait du Nigéria (1), qu'elle était arrivée en bateau, qu'elle avait 21 ans, qu'elle était en France depuis un mois et demi seulement, qu'elle communiquait avec sa famille avec son téléphone portable. Nous nous sommes présentés. Nous lui avons présenté l'association. Nous lui avons demandé ce que nous pouvions faire pour elle. Elle nous a répondu que la moindre chose que nous pourrions faire pour elle serait une bonne chose. Nous lui avons montré sur un smartphone comment avoir accès à des cours de Français gratuit. Elle avait un tatouage auto-collant comme il s'en trouve autour des malabars. Il représentait une petite fermeture éclair grise sur le dos de sa main droite. J'ai pensé à une de mes petites filles qui aime s'en faire aussi. Elle nous a demandé les heures d'ouverture de l'Eglise très moderne qui se trouve contre "notre" local. Elle nous a demandé de ne pas finir son morceau de cake anglais. Je l'ai ramené à la maison et mis sur le bord de la fenêtre de la cuisine. Tous les matins un rouge-gorge vient le picorer. Je l'observe en pensant à Sonia. Nous reverrons-nous? Ou sera-t-elle déplacée de villes en villes? Pourrons-nous l'aider à quitter la prostitution? Dieu lui donnera-t-il à manger comme il donne à manger aux oiseaux? L' à venir nous le dira.


(1) Le Nigeria ou Nigéria,  République fédérale du Nigeria, est un pays d'Afrique de l'Ouest situé dans le golfe de Guinée. Il est entouré par le Bénin, le Niger, le Tchad et le Cameroun. Avec 181 millions d'habitants, il est le plus peuplé d'Afrique. Très riche en pétrole, un quart seulement de sa population "profite" de cette richesse naturelle. 



jeudi 7 avril 2016

La prière.

18 mai 1942. (...) Les menaces extérieures s'aggravent sans cesse et la terreur s'accroît de jour en jour. J'élève la prière autour de moi comme un mur protecteur plein d'ombre propice, je me retire dans la prière comme dans la cellule d'un couvent et j'en ressors plus concentrée, plus forte, plus "ramassée". Cette retraite dans la cellule bien close de la prière prend pour moi une réalité de plus en plus forte, devient plus simple. Cette concentration intérieure dresse autour de moi de hauts murs entre lesquels je me retrouve et me rassemble, échappant à toutes les dispersions. Je conçois tout à fait qu'il vienne un temps où je resterais des jours et des nuits agenouillée jusqu'à sentir enfin autour de moi l'écran protecteur des murs qui m'empêcheraient de m'éparpiller, de me perdre et de m'anéantir.


Etty Hillesum.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Etty_Hillesum





mardi 5 avril 2016

Questions sans réponses.

Clémenceau disait que la guerre est une chose trop grave pour être laissée entre les mains des militaires. Peut-être que la lutte contre le terrorisme est une chose trop grave pour être laissée aux mains des politiques?

Une armée de métier peut-elle venir à bout du terrorisme? Peut-elle se passer du soutien de la population du pays qu’elle défend? A-t-elle les moyens financiers et matériels de mener à bien les missions qui lui sont confiées? Peut-elle se passer d’un corps de volontaires pour la libérer de certaines tâches de présence dans les gares, dans les rues, dans les aéroports?

 Qui sont aujourd’hui nos alliés? nos amis?

Est-ce que l'Onu fonctionne comme il faut? Est-ce que l'Otan fonctionne comme il faut?

 Est-ce que nos services secrets fonctionnent comme il faut?

Quelle est la ligne conductrice de notre politique étrangère?

Pourquoi des jeunes nous tuent en se tuant?

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans l'éducation de certains enfants chez nous?




vendredi 1 avril 2016

De l'Amour.

L'Amour est une décision consciente.
 
"Vous valez... ce que vaut votre coeur."
 Toute l’histoire de l’humanité est l’histoire du besoin d’aimer et d’être aimé.(...)


Faire place au coeur dans la construction harmonieuse de votre personnalité n’a rien à voir avec la sensiblerie, ni même la sentimentalité. (...)

Le coeur, c’est l’ouverture de tout l’être à l’existence des autres, la capacité de les deviner, de les comprendre. Une telle sensibilité, variée et profonde, rend vulnérable. C’est pourquoi certains sont tentés de s’en défaire en se durcissant.(...)

Aimer, c’est donc essentiellement se donner aux autres. Loin d’être une inclination instinctive, l’amour est une décision consciente de la volonté d’aller vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu’au bout. Cette dépossession de soi, oeuvre de longue haleine, est épuisante et exaltante. Elle est source d’équilibre. Elle est le secret du bonheur.
On ne peut aimer à l’essai. (...)


S’aimer entre homme et femme, entre jeune homme et jeune fille, c’est respecter l’autre dans son corps, son coeur, sa liberté ; c’est le recevoir avec admiration comme un don de Dieu, c’est l’aimer différent, avec l’intention de tout faire pour le rendre heureux et meilleur ; c’est s’unir pour créer une famille. (...)

L’autre doit être aimé pour lui-même, pas comme un objet de plaisir. Un tel amour s’apprend patiemment ; il demande des sacrifices, il est fait pour durer. (...)


De même qu’on ne peut vivre seulement à l’essai, ni mourir à l’essai, on ne peut aimer vraiment à l’essai. Ce serait confondre l’expérience prématurée de la jouissance avec le don de soi dans l’amour lucidement consenti pour toujours. Le problème est de se préparer à ce don de soi, au niveau du coeur et de la volonté.(...)

Jean Paul II