vendredi 31 juillet 2015

C'est pire qu'avant?

Peut-être pas mais c'est pas mieux!

Avant c'était bien vu de quitter l'Allemagne de l'Est communiste.
C'était bien vu de dénoncer l'inhumanité du mur de Berlin.
Avant c'était bien vu de quitter le Viêt-Nam communiste et de nombreux pays ont accueilli les "Boat people" sans problème.

Depuis la fin du communisme, la chute du mur de Berlin, des femmes et des hommes fuient les zones de guerre, de non-droits, de misère et cherchent à rejoindre le monde libre par tous les moyens mais ils se heurtent à une multiplication de murs et de barrières électroniques: à la frontière entre le Mexique et les USA, au Sud de l'Espagne, à Calais et demain en Hongrie.
Et ne parlons pas de la multiplication des murs dans les territoires occupés par l'armée israélienne.

J'aimerais que monte de partout la même indignation contre le mauvais sort fait aujourd'hui à des femmes et des hommes qui, comme hier, cherchent tout simplement à sauver leur peau.

 
1979
 
 
 
2015


mardi 28 juillet 2015

Incendies: avant c'était pire.

C'est après la seconde guerre mondiale que les départements des Landes, de la Gironde et du Lot-et-Garonne mettent en place les pompiers forestiers tels que nous les connaissons aujourd'hui. Ils seront au début "mécanisés" avec des surplus de l'Armée américaine du débarquement: des jeeps, des Dodge et des GMC. Aujourd'hui la caserne DFCI de Casteljaloux, Lot-et-Garonne, est équipée de jeeps Land Rover et de camions tout terrain porteurs d'eau de marque Mercédes.

 Le corps des sapeurs pompiers forestiers a été créé par le décret du 25 mai 1947. Il est chargé de la lutte contre les incendies et de la surveillance du massif forestier landais.

Depuis le terrible incendie de 1949 qui fit 82 morts, de nombreuses casernes de pompiers ont été construites, des centaines de kilomètres de pistes forestières ont été aménagées en pare-feu, des points d'eau ont été installés pour permettre de remplir rapidement et autant de fois qu'il faut les véhicules de lutte contre le feu sans avoir à parcourir de longues distances pour se ravitailler. Des tours de guet ont été construites pour surveiller le massif forestier. (18 dans le département des Landes). Dans les périodes à risques 39 guetteurs se relayaient à leur sommet pour donner l'alerte dès la moindre fumée repérée. Les liaisons radios entre toutes les tours permettaient une triangulation précise du départ de feu. En juillet 2004 un guetteur est retrouvé mort foudroyé au pied d'une tour de guet. Depuis elles ont été équipées de caméras de vidéo-surveillance.

Dès 1967, la France s'est dotée de bombardiers d'eau de différents types et de différentes marques, la plus connue étant celle des Canadairs. La flotte comprend aujourd'hui 26 bombardiers d'eau basés à Marignane commune française située dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La région Aquitaine souhaite qu'en période de crise un ou plusieurs Canadairs soient basés à l'aéroport de Bordeaux Mérignac. Pour raccourcir le délai d'intervention.

 
 
 
Avant la seconde guerre mondiale les associations syndicales de Défense des Forêts Contre les Incendies regroupaient des propriétaires forestiers et des sylviculteurs. Elles assuraient seules la prévention et la lutte contre le feux de forêt avec des moyens dérisoires comme on peut le voir sur la photo ci-dessus. Il n'y avait pas alors de pompiers forestiers professionnels. La commune de Vielle-Soubiran, près de Labastide d'Armagnac, était divisée en quartier. Dans chaque quartier il y avait un chef de feu bénévole, en général un homme d'expérience,  avec une dizaine d'hommes bénévoles sous ses ordres. En période critique, ils surveillaient la forêt et, au moindre départ de feu accidentel (la foudre par exemple) ou criminel, ils intervenaient immédiatement en coupant la cime de jeunes pins à la hache, les utilisant ensuite pour frapper au sol les flammes, les étouffer et les empêcher de prendre de l'ampleur. Si le feu leur échappait la situation devenait vite incontrôlable. Il y a eu jusqu'en 1949 de très grands incendies causant des dégâts très importants avec parfois hélas morts d'hommes.
 
Depuis la mise en place des moyens de lutte modernes nous n'avons plus subi d'incendies aussi catastrophiques que ceux d'avant les années cinquante.


Pour en savoir plus:

http://www.feudeforet.org/francais/qui/

http://www.prevention2000.org/cat_nat/risques/feu/chevrou/gironde.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt_des_Landes

http://www.landes.chambagri.fr/fileadmin/documents_CA40/Internet/foret/historique-foret_landes.pdf

http://mediaforest.net/p158-l-histoire-du-massif-des-landes-de-gascogne.html

http://www.cap-sciences.net/upload/DCO_foret_des_Landes_.pdf

C'est bien long à lire mais je vous invite à lire le lien suivant:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_des_grands_incendies

Il est intéressant aussi de lire ou relire François Mauriac. Dans plusieurs de ses livres la forêt landaise girondine y est décrite admirablement, non seulement cette nature particulière mais les êtres humains qui l'habitent et subissent son influence.

lundi 20 juillet 2015

La guerre.

La guerre d'Afghanistan a perdu la paix.
La guerre d'Irak a perdu la paix.
La guerre de Syrie a perdu la paix.
La guerre de Libye a perdu la paix.

mercredi 15 juillet 2015

Revue de blogs. (2)

Après une longue période de sommeil, Euterpe a réactivé son blog. Il est consacré à des portraits de femmes étonnantes qui ont marqué l'Histoire. Mais que les femmes et les hommes ont oublié au fil du temps. Euterpe corrige ce travers humain et va à la recherche des femmes perdues de nos mémoires trop souvent sélectives et toujours prêtes à ne retenir que "les grands hommes". Son blog s'appelle "Les aventures d'Euterpe" : http://lesaventuresdeuterpe.blogspot.fr/

"Les petits papiers de Nadezda" est un petit blog nous dit son auteure. Mais il n'est pas si petit que ça. Il est fait de très belles photos et de textes courts pleins de sens.
http://lespetitspapiersdenadezda.blogspot.fr/

Quant au blog d'Ismène il s'appelle "Le vent dans les steppes". Et comme son nom ne l'indique pas il nous emmène dans l'univers des livres. Ismène est bibliothécaire.
http://leventdanslessteppes.blogspot.fr/

Et pour terminer cette courte revue de Blogs, celui de FA# que j'ai eu le plaisir de rencontrer pour de vrai plusieurs fois. FA parce que ce sont les initiales de son prénom et de son nom, le dièse et le FA en référence a sa passion pour la musique classique. Son blog de jeune grand mère est atypique: https://blogfadiese.wordpress.com/

lundi 13 juillet 2015

Un monde nouveau.

A la fin de sa vie mon grand-père paternel trouvait le monde dans lequel il vivait très bien. Vraiment très bien. Et c’était sincère.

Il était né en 1894 dans un monde sans sécurité sociale, sans assurances chômages, maladies, tempêtes, foudre, dégâts des eaux etc…etc… Sans eau potable au robinet, sans électricité, sans chauffage central. Sans automobiles. Il avait vécu dans un monde où (jusqu’en 1961) la tuberculose tuait riches et pauvres. Il avait vécu deux guerres mondiales où étaient morts des êtres chers. Il avait connu des gouvernements d’une grand instabilité. Bref pour lui "il n’y avait pas photo" : le monde d’aujourd’hui était mieux que celui d’hier.

 Il ne fallait pas lui parler de « la Belle époque » ni de Napoléon qu’il appelait « le boucher de l’Europe. »

Aujourd'hui nombreux sont ceux qui pensent qu'il faut changer de système économique, de système politique.

 Je reconnais que changer de système si l’homme ne change pas n’est pas la solution miracle surtout si nous avons en  mémoire les erreurs tragiques commises par les hommes en la matière. Mais pourtant des changements de systèmes il y en a eu tout au long de notre histoire. Que nous le voulions ou non. Le système scolaire d’aujourd’hui est bien loin de celui du temps des rois. Le système des poids et mesure n'est plus celui du Moyen Age. L’agriculture d’aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec celle de mon enfance. Le capitalisme d’aujourd’hui n’est plus celui de ses débuts. Le système de santé n’est plus celui du temps de mon grand-père. Il y a eu par le passé des changements de systèmes politiques "renversants".

C’est vrai que l’homme est prétentieux et qu’il se prend souvent pour Dieu. Mais ce sont souvent ses inventions qui bouleversent le monde. Ce sont souvent les hommes qui bouleversent les systèmes . L’imprimerie a changé le monde; le moteur des voitures, des avions, des fusées a changé le monde. Internet et les télés par satellites changent le monde. Les ordinateurs changent le monde.

La seconde guerre mondiale a changé le monde. Aujourd'hui le monde des accords de Yalta est terminé.

Un nouveau monde est en train de naître. J’aimerais que l’accouchement soit sans douleurs même si ce n’est pas le cas pour le moment. Et sans troisième guerre mondiale.




dimanche 12 juillet 2015

Revue de blogs.(1)

Que chacun de nous soit de gauche ou de droite, catho ou pas, néo conservateur ou néo marxiste, les évènements s’enchaînent depuis la fin du communisme russe. Et à chaque évènement qui se produit nos schémas de pensées traditionnels sont bousculés. Je suppose que d’ici la fin de l’été nous y verrons plus clair. Peut-être même avant? La construction européenne change de nature. Est-ce que nous vivons la fin du « couple » franco allemand? Est-ce que l’on va avec la Grèce vers un divorce par » consentement mutuel du plus fort »? Est-ce que l’Europe de demain sera une Europe autour de l’Allemagne réunifiée? Et la situation internationale quel poids elle aura sur l’Europe de demain?


Posté par Mi♭ le Samedi 4 juillet 2015 Á 9:35
Le poids ou le regard de l’Amérique : celle du Sud, celle de la théologie de la Libération où le peuple entier et non seulement les « élites », sont « élus » au sens biblique. Intéressant de voir l’Eglise « grecque » opter pour l’Europe, celle qui va sur ses 70 ans mais qui est bien loin toutefois des projets des 4 fondateurs :
Jean Monnet (1888-1979) : l’initiateur de l’organisation économique de la CECA.
Robert Schuman (1886-1963) : le penseur de l’Europe communautaire source de paix.
Konrad Adenauer (1876-1967) : l’Europe, la bouée nécessaire pour l’Allemagne.
Alcide De Gasperi (1881-1954) : pour qui le renouveau de l’Italie passait par l’Europe.
En ce temps là on n’avait pas peur d’avoir une âme et de tout faire pour rendre impossible la guerre. On s’est assoupi, hélas, sur les « succès » économiques et on a oublié les idéaux et donc l’aspect politique. Le replis nationaliste et les intérêts égoïstes des lobbys, gangrènent hélas cette belle et bonne intuition / institution, l’argent est détourné, gaspillé souvent, notamment dans le Sud…


Posté par Mi♭ le Mardi 7 juillet 2015 Á 10:26
Quand la prospérité économique permet de disposer d’un accès aux épargnes abondantes pour un très faible coût, voire à un taux négatif, on voit tout de suite combien le placement, ou la spéculation sur la dette Grecque, devient une affaire juteuse car le taux d’intérêt demandé « aux pays à risques », comme la Grèce, est de 15%. On peut vite imaginer le désastre que cela entraîne : emprunter toujours plus pour ne payer que les « intérêts de la dette. » et partant faire croître cette dette. La belle aubaine, se faire de la laine sur le dos des pauvres !!! Oh, les créanciers de la Grèce jusqu’à présent ont été gentils ; ils ont même déjà annulé 250 Mds d’€ de dette. Mais en réalité le système qui régit ces mouvements de fonds a fait que 220 Mds d’€ ont été aussitôt versés aux banques créancières, en majorité allemandes, mais aussi françaises et même italiennes. Conclusion comme toujours, pour qu’il y ait des riches il faut des pauvres car ce sont ceux-ci qui enrichissent les riches pendant qu’ils deviennent toujours plus pauvres. C’est un système déjà rencontré avec les pays du tiers-monde ; nos pseudos aides d’Etats à Etats, ne sont que des effets d’annonce qui en réalité rendent toujours plus esclaves ceux qui reçoivent « nos » aides et qui très souvent les placent dans l’achat d’armes inutiles. Non les riches ne payent pas les pensions ou les salaires des grecs. Ils s’assurent un bon taux de rendement et un commerce fleurissant pour leur industrie.. Le système est pervers il n’est plus conforme à l’idéal du 9 mai 1950 basé sur le principe du plus riche qui aide le plus pauvre (CECA). La France a été la première à briser cet idéal en refusant par référendum en 2005 la Constitution d’une UE plus fraternelle, celle où l’argent sert à élever et non à écraser le plus faible !

Source: http://rome-vatican.blogs.la-croix.com/pourquoi-la-grece-interesse-aussi-le-pape-francois/2015/07/02/

Guillaume de Prémare 11 juillet 2015 at 18 h 34 min
Quelle est la question au cœur de toute cette affaire et de ce billet – au-delà de la Grèce ? C’est celle d’un changement de système, d’un changement structurel. Nous savons que la question d’une éventuelle alternative structurelle pour l’Union européenne est en fait très liée à la question d’une éventuelle alternative économique globale. Ici, nos opinions sont fragiles parce que le « système » nouveau qui pourrait se substituer à l’ancien n’apparaît pas clairement ; et que la critique d’un « système » n’offre pas automatiquement une solution. D’autant moins que, comme le souligne ce billet, la parabole du bon grain et de l’ivraie s’applique par excellence en politique. Puisque nos opinions – aussi légitimes soient-elles – sont fragiles, il faut aussi essayer de s’appuyer sur autre chose que nos opinions. Pour avancer, je pense que nous pouvons nous appuyer sur la solidité du pape François. Sa pensée est, à mon avis, le socle d’un renouvellement de notre réflexion commune. Voici ce qu’il a affirmé hier avec force hier en Bolivie : « J’insiste, disons-le sans peur : nous voulons un changement, un changement réel, un changement de structures. On ne peut plus supporter ce système. » Si le pape y va si fort dans son discours aux mouvements populaires, c’est parce qu’il reconnait dans le système économique actuel ce qu’il nomme une « dictature subtile ». Il appelle même à « une résistance active au système idolâtrique qui exclut, dégrade et tue », à « une alternative humaine à la globalisation qui exclut ». Mais il reconnaît lui-même, avec humilité, qu’il n’a pas de baguette magique et qu’un changement de « structure » ne saurait être le fruit d’un processus de court-terme lié à une conquête de pouvoir : « Nous avons appris douloureusement qu’un changement de structures qui n’est pas accompagné d’une conversion sincère des attitudes et du cœur finit tôt ou tard par se bureaucratiser, par se corrompre et par succomber. Voilà pourquoi me plaît tant l’image du processus, où la passion de semer, d’arroser sereinement ce que d’autres verront fleurir, remplace l’obsession d’occuper tous les espaces de pouvoir disponibles et de voir des résultats immédiats. » Je pense que ce sont nos « obsessions » qui sont ici fortement remises en cause. Le pape a déjà développé cette idée des « processus » dans Evangelii Gaudium, distinguant le « temps » et « l’espace », appelant à travailler sur le « temps » des « processus » plutôt que de chercher à « occuper tous les espaces de pouvoirs », ce qui, selon lui, « rend fou ». Et il ajoute dans EG : « Le temps ordonne les espaces ». C’est la clé… Depuis le début de cet incroyable pontificat, il y a trois documents majeurs qui abordent la question systémique : Evangelii Gaudium ; Laudato si’ et ce discours aux mouvements populaires, prononcé hier. Je pense que nous pouvons y trouver la feuille de route de la vocation sociale et politique des catholiques, laquelle est partageable à tous. Ces trois documents sont à étudier en profondeur. Si nous le faisons, si nous acceptons de remettre en cause nos opinions fragiles, si nous partageons une recherche sincère de la vérité, je suis convaincu que nous délaisserons petit à petit nos « obsessions » et que nous verrons progressivement se dessiner un chemin.

Source:http://www.koztoujours.fr/grece-le-triomphe-de-la-democratie#comment-78347

samedi 11 juillet 2015

Je sais... Je sais pas...

Je sais que je ne vis pas dans un monde de Bisounours. Je sais que le monde n'est pas et n'est pas prêt d'être comme j'aimerais qu'il soit. Je sais que je ne suis qu'un grain de sable de la blogosphère. Je ne sais pas au moment où j'écris ces lignes ce qu'il va advenir de la Grèce. J'espère que l'Europe fera mieux qu'en Iran, en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye. Je rêve d'un monde où l'argent ne serait pas Roi mais serviteur. Je rêve d'un monde où tout le monde serait convaincu que l'argent se prête sans intérêt. Oui je sais je suis un rêveur. Et nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours... Mais rêver de beaux rêves c'est bon pour le moral...

Un peu d'Histoire pour rêver à un monde meilleur:

"En 1745, il est demandé au pape Benoît XIV si la ville de Vérone peut emprunter à 4%. En réponse, dans l’encyclique Vix pervenit, le pape rappelle que l’usure est interdite quel que soit son taux : dans un contrat de mutuum (prêt de consommation) on ne peut pas exiger de récupérer plus d’argent qu’on en a prêté, même une somme modeste, à cause même de ce prêt. Cet enseignement est traditionnel car l’argent n’est pas productif en soi ; il ne peut pas être loué (il est fongible) et donc on ne peut, sans injustice, récupérer plus qu’on a prêté car on n’a pas travaillé pour cela. L’argumentation lie la propriété et le travail : si on n’est plus propriétaire de l’argent qu’on a prêté on ne peut pas le faire travailler pour soi."
Lire la suite....

mardi 7 juillet 2015

Les Grecs les Grecs ...

Ce n’est pas aux Grecs dans leur ensemble à rembourser des dettes dont certains d’entre eux ne sont pas responsables. Tout comme nous n’avions pas à « sauver » les banques françaises lorsque certaines se sont retrouvées en grandes difficultés pour des raisons dont ni vous ni moi n’étions responsables. Bien entendu on ne doit pas dépenser plus qu’on ne gagne, bien entendu on doit rembourser quand on emprunte mais on ne doit pas répartir les dettes faites par quelques uns sur l’ensemble d’une population et nous n’avons pas ni en Grèce ni en France à payer les erreurs de gestion de quelques personnes.

Petit souvenir historique: http://www.ina.fr/video/I00012536 Aujourd’hui ce n’est pas l’Europe l’Europe qui ferait bondir De Gaulle sur sa chaise mais la Grèce la Grèce. Comme un train peut en cacher un autre , la Grèce présente sur tous les médias y compris internet occulte d’autres débats qui ne se font pas . Par exemple fallait-il "lâcher" le shah d’Iran? aller en Afghanistan? en Irak? en Libye? le bilan de tout ça est-il globalement positif? Nous n’en discutons pas ou peu. Quel va être le prochain pays déstabilisé? l’Algérie? la Tunisie? l’Egypte? l’Italie? Nous n’en discutons pas ou peu. L’Europe aujourd’hui c’est qui? c’est quoi? Pour terminer par un dernier clin d’œil historique, l’Europe c’est combien de divisions?

Le point de vue de François d'Alançon sur son blog du journal La Croix "Vu du Monde" :
http://monde.blogs.la-croix.com/grece-les-consequences-geopolitiques-dune-sortie-de-la-zone-euro/2015/06/30/

Rappel sur la crise économique du Mexique en 1982:
http://cadtm.org/La-crise-de-la-dette-mexicaine-et

lundi 6 juillet 2015

De Charles Péguy.

"L'exercice du suffrage universel en France est devenu un débordement de vice inouï. Exactement comme le nationalisme barbare, exactement comme l'antisémitisme barbare, exactement comme un certain antimilitarisme, comme un certain colonialisme, comme l'africanisme, comme le surmenage industriel, comme la prostitution, comme la syphilis, comme les courses, comme et autant que tous les parlementarismes, le parlementarisme électoral est une maladie. (...) L'exercice du suffrage universel en France est devenu, sauf de rares et nobles exceptions, un jeu de mensonge, un abus de force, un enseignement de vice, une maladie sociale, un enseignement d'injustice."

Source: "Vie et mort de Péguy" de René Johannet, page 111, aux éditions Flammarion, 1950.

dimanche 5 juillet 2015

Cherche la paix et suis là.

Mercredi 1er juillet 2015, départ en mini-bus de la place de l'Eglise de Casteljaloux à 9h30. Nous sommes 11 enfants, 2 prêtres, 6 grands-parents, un parent. Direction l'abbaye du Rivet située près de Langon. Arrivée sur place à 10h30. Nous y retrouvons deux adultes et trois adolescents venus de Cancon, Lot-et-Garonne, pour passer la journée avec nous. Messe à 11 heure célébrée par le père Gérard Cousin et le père Jean-Pierre Teudjou dans la chapelle très dépouillée et très lumineuse de l'abbaye. Trois enfants se sont partagés la lecture du Psaume du jour.

Midi, pique-nique sous les arbres centenaires du parc de l'abbaye. Ces arbres magnifiques nous ont raconté un peu de l'histoire du site millénaire où nous étions. Existence de vestiges d'un monastère probablement bénédictin qui remonterait à Charlemagne. En 1264, une Bulle du Pape Urbain IV prend le Rivet sous sa protection et l’exempte de la juridiction de l’évêque de Bazas. Eprouvée par la Guerre de Cent Ans, l’abbaye ne compte plus que cinq religieux en 1478. En 1593,  les troupes protestantes pénétrèrent dans l’abbaye, mutilèrent les moines, pillèrent, démolirent, mirent le feu et laissèrent la communauté dans la misère et les ruines. En 1702, sous Louis XIV, il ne restait qu’un moine sur place.  Le XVIIIe siècle est marqué par la construction et l’ornementation de l’abbaye au goût baroque du temps. Ce fut une époque prospère. En 1779, l’abbé sera Charles Benjamin Leclerc de Buffon, frère cadet du célèbre naturaliste. Grâce à lui, de beaux arbres furent plantés dont il reste encore quelques témoins aujourd’hui. A la Révolution, il ne restait que 2 moines. Devenu bien national, le monastère fut vendu le 30 mars 1791 .  Le 25 mars 1885, le Rivet devint la propriété de la famille TAMIZE qui s’employa à restaurer le monastère. Puis, en 1938-1939, les moniales cisterciennes (1) de Blagnac (Haute-Garonne)  s’installèrent au Rivet. Les années de guerre furent très difficiles, les sœurs travaillèrent très dur, menèrent une vie très pauvre pour faire face à tous les frais. Aujourd'hui 15 religieuses vivent à l'abbaye du Rivet. Source de ces informations:

http://abbayesaintemariedurivet.com/index.php
 
A 13h30, à l'ombre d'un grand cèdre, jeux de devinettes avec "Au large", jeu de société éducatif pour faciliter l'enseignement du catéchisme de l'Eglise Catholique. A 14h15 nous rejoignons les sœurs dans la chapelle pour la prière du milieu de jour. Elles chantent les psaumes accompagnées par l'une d'entre elles à la cithare. Lorsque c'est terminé un enfant nous dit: "Quelle belle musique, la sœur a une voix d'ange."

A 14h30, Sœur Agnès nous a reçu dans une salle de réunion. Elle a demandé aux enfants : " Où êtes-vous?"  Les enfants lui ont répondu: " Dans une abbaye."
Sœur Agnès: "Que fait-on ici?"
Les enfants: "De la prière, du silence, du travail."
Sœur Agnès: "Oui effectivement nous prions, nous faisons silence et nous travaillons mais nous ne faisons pas que cela. Nous nous nous lavons, nous mangeons, nous vivons ensemble ici jour et nuit. Et nous apprenons à vivre ensemble alors que nous sommes toutes très différentes les unes des autres. Nous apprenons à régler nos conflits avec nous-mêmes et avec les autres, nous apprenons à dépasser nos incompréhensions et à construire la paix en nous et avec les autres. Nous témoignons de notre foi dans une paix possible entre les êtres humains dans l'amour de Dieu."

 
Les enfants posent alors à sœur Agnès des questions sur sa tenue vestimentaire et sur sa ceinture en cuir autour de la taille. Elle leur fait un rapide rappel historique sur l'évolution de l'habit des moines et des moniales à travers les siècles. Et leur explique la symbolique de cette tenue: celle d'une servante de Dieu, d'une amie de Dieu, mariée à Dieu.
 
Un enfant: "Qu'est-ce qu'une auréole?
Sœur Agnès: "C'est la beauté, la lumière qui rayonne sur le visage de certaines personnes bonnes."
Un autre enfant: "Pourquoi tout à l'heure il y avait parmi vous une sœur tout en blanc?"
Sœur Agnès: "Elle n'a pas fait ses vœux ." Elle nous explique alors les différentes étapes pour devenir religieuse.
 
Un accompagnateur lui demande si elle veut bien nous dire la journée type d'une sœur de l'abbaye du Rivet.
 
Sœur Agnès: Lever à 4h15. De 4h30 à 5h30 prière toutes ensemble. Puis petit déjeuner suivi d'un temps de lecture et de prière individuelle. 7h Laudes (2). 8h messe. 8h45 Tierce(3). 9h réunion lecture toutes ensemble des chapitres de la règle de Saint Benoît. (4) Et à 9h30 nous partons toutes au travail jusqu'à midi. (En cuisine, à la ferme, aux élevages de poulets et de pintades, au magasin ...) Midi et quart: prière commune. Midi trente: repas. Puis sieste, repos. 14h15 prière commune.  Ensuite nous retournons travailler jusqu'à 17h30, heure de la prière toutes ensemble.  Repas du soir à 18h. A 20h dernier office religieux de la journée. Et à 20h15 nous allons au lit.
 
Un enfant: "Quel est votre rôle à vous ici?"
Sœur Agnès: " Je suis à l'accueil, je fais des confitures, j'anime les rencontres de lecture de la Bible."
Un autre enfant: "Quel est l'instrument de musique que nous avons entendu tout à l'heure?"
Sœur Agnès: " Une cithare". (5)
 
Un accompagnateur a demandé alors de quels moyens d'information disposaient les sœurs.
Sœur Agnès: " Des journaux , d'internet, nous regardons très peu la télé, uniquement des films de temps en temps. L'une d'entre nous, une fois par semaine, nous fait une revue de presse."
 
La dernière question est venue d'un enfant et a fait rire tout le monde: " Mais est-ce que vous avez des vacances?"
Sœur Agnès: "Je suis en vacances toute l'année. (rires à nouveau dans la salle) J'ai une journée de repos une fois par mois. Et une fois par an je fais une retraite."
 
De 15h15 à 15h45 nous avons visité le magasin de l'abbaye qui propose des livres, des BD, des crucifix, des chapelets, des produits de santé à base de plantes, des cartes postales, des anges, des confitures, des boissons aux plantes, des poulets congelés etc...etc... Deux sœurs expérimentaient la nouvelle caisse informatique mise en place le matin même.
 
16h/17h retour à Casteljaloux, la tête et le cœur remplis de souvenirs.
 
Inquire pacem et sequere eam : cherche la paix et suis là. (Saint Benoît, 480/547)
 
 
 
(1) Cistercien, ne: ordre religieux qui applique la règle de Saint Benoît.
 
(2)  Laudes signifie « louanges » en latin. C'est l'office religieux pour le jour qui se lève.
 
(3) Tierce: office religieux de la troisième heure du jour.
 
(4) La règle de saint Benoît est une règle monastique écrite par Benoît de Nursie pour guider ses disciples dans la vie monastique communautaire. Rédigée peut-être entre 530 et 556, elle gouverne en détail la vie monastique (modalités liturgiques, de travail, de détente, etc...)
 
(5) La cithare (du grec ancien κιθάρα / kithara) est un instrument de musique à cordes pincées.