mardi 25 octobre 2016

La mondialisation de la prostitution.

Un beau matin d’automne, nous quittons notre maison et notre campagne en voiture pour nous rendre dans une grande ville portuaire de France. Une heure trente plus tard, nous nous garons devant le local d'une association catholique qui va à la rencontre des personnes vivant dans et de la rue. Nous ouvrons portes et fenêtres, vidons la boîte aux lettres, trions le courrier, faisons un peu de ménage dedans et dehors. Avec des gants jetables, nous ramassons sur le trottoir de notre devant de porte préservatifs usagés, canettes en alu, papiers de bonbons et de gâteaux, lingettes pour nettoyer les bébés.


A midi trente nous refermons le local pour nous rendre au restaurant le plus proche. Nous traversons un parc municipal où se trouve une petite cabane en bois remplie d'étagères sur lesquelles des passants déposent des livres dont ils n'ont plus usage. "Tout ce qui n'est pas donné est perdu" dit une affiche. Nous y laissons trois cartes de visite de notre association. Pendant le repas, la responsable du restaurant vient plusieurs fois nous parler. Elle sait qui nous sommes et pourquoi nous sommes là. Elle nous dit qu'elle entend beaucoup de critiques dans son resto à l'égard des jeunes femmes qui se prostituent dans le quartier. Elles sont trop bruyantes, envahissantes, peu discrètes, provocatrices. Sur un côté de la place il y a une école maternelle et sur l'autre côté une école primaire. Elles sont encore là "au travail" le matin à huit heures, quand les jeunes mamans emmènent leurs enfants à la garderie. « Le mécontentement gagne du terrain » nous dit-elle.


Le repas terminé, nous regagnons notre local. Nous consultons et rangeons livres, dvd et cd concernant la prostitution. Nous téléphonons et rédigeons des courriers. En milieu d'après-midi, nous nous accordons une heure de pause pour marcher en ville.Nous nous rendons dans un bar dont la propriétaire connaît notre association. Elle a pour clientes des femmes de tout âge et de toute nationalité qui se prostituent dans les ruelles du quartier. Elle nous interpelle et nous fait part de ses observations. « Il y a toujours autant de prostituées malgré la nouvelle loi qui punit le client. Il faut s’attaquer aux proxénètes »; elle nous indique l’hôtel où ils séjournent en toute tranquillité. Nous l’écoutons. Puis, nos consommations terminées, nous regagnons le local de l’association. Il est 17h30. C’est une belle journée ensoleillée d’automne. Je reste dehors devant l’entrée, au soleil.

Un vieux monsieur qui marche sur le trottoir m’accoste. Il me demande si je suis prêtre. Je lui dis non mais que s’il veut se confesser je l’écouterai avec bienveillance. Il sourit. Son visage est malicieux et lumineux. Il est du quartier. Il connaît le but de notre association. Il me dit combien il trouve ces femmes belles et jeunes. Mais, ajoute-t-il, « Aujourd’hui je ne peux plus aller avec elles. Il me faudrait du Viagra et j’ai peur pour mon cœur ! » Il me raconte les maisons closes de sa jeunesse. Je lui parle de mon enfance et de mon adolescence à 21 kms d’une très grande base militaire américaine de l’OTAN, bordée de bars remplis de prostituées. Notre discussion terminée nous nous saluons. Il repart à pieds vers le parc municipal.

Il est maintenant 18h. Quelques jeunes femmes arrivent et se préparent. Elles changent de tenues vestimentaires derrière une murette, des voitures, un camion. Elles mettent leurs vêtements de ville dans des poches en plastique qu’elles dissimulent ici et là. A partir de 19 heures une vague plus importante encore arrive. A partir de 20h elles sont en place dans le quartier jusqu’au lendemain matin 8h.

Par équipes de deux, nous partons à leur rencontre; tantôt bien reçus, tantôt rejetés. Selon les endroits, nous découvrons des roumaines, bulgares, ukrainiennes, kosovares, gitanes, turques. Rares sont les françaises. Il y a des rues avec une forte présence de jeunes, voire très jeunes africaines. Lorsque nous leur demandons leur âge, elles nous répondent toujours par des âges au-dessus de 18 ans. Il nous arrive d’en douter.


Nous communiquons souvent en Anglais car beaucoup de ces jeunes femmes parlent peu le Français. Nous essayons de leur faire connaître l’association catholique qui nous emmène vers elles, nous leur parlons également d’autres organismes qui peuvent les aider pour apprendre le Français ou pour accéder à des soins médicaux. La principale difficulté de cette démarche vient du fait que ces jeunes femmes sont constamment déplacées et que d’une fois à l’autre nous ne rencontrons pas les mêmes personnes : manifestement elles ne se prostituent pas de leur plein gré.

Nous espérons néanmoins témoigner d’un regard d’humanité et de bienveillance à leur égard car le sort qui leur est fait est inhumain.

« La prostitution n’est pas le plus vieux métier du monde mais le plus vieil esclavage du monde. »




dimanche 23 octobre 2016

Conseils au prochain président.


N 'ayez pas de prétentions déraisonnables , mais pensez à être raisonnables.

Fuyez le mal avec horreur , attachez vous au bien . Soyez unis les uns aux autres par l'affection fraternelle , rivalisez de respect les uns pour les autres .

Ayez la joie de l'espérance, tenez bon dans l'épreuve.

Partagez avec ceux qui sont dans le besoin , pratiquez l'hospitalité avec empressement . Bénissez ceux qui vous persécutent;souhaitez leur du bien , et non pas du mal . Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie , pleurez avec ceux qui pleurent . Soyez bien d'accord les uns avec les autres ; n'ayez pas le goût des grandeurs , mais laissez vous attirer par ce qui est humble . Ne vous fiez pas à votre propre jugement . Ne rendez à personne le mal pour le mal , appliquez vous à bien agir aux yeux de tous les hommes . Autant que possible , pour ce qui dépend de vous , vivez en paix avec tous les hommes .

Ne vous faites pas justice vous mêmes , mais laissez agir la colère de Dieu .

Car l'écriture dit : « C'est à moi de faire justice , c'est moi qui rendrai à chacun ce qui lui revient , dit le Seigneur . Mais si ton ennemi a faim , donne lui à manger ; s'il a soif , donne lui à boire ; en agissant ainsi, tu entasseras sur sa tête des charbons ardents » .

Ne te laisse pas vaincre par le mal , mais sois vainqueur du mal par le bien .

Bien entendu les lectrices et les lecteurs de ce blog auront identifié l’auteur de ces extraits bibliques.


mardi 18 octobre 2016

Que la lumière soit!

« Supposez qu’un tumulte s’élève de la rue à propos de n’importe quoi, d’un réverbère, mettons, que maintes personnes influentes désirent démolir. Un moine, vêtu de gris, qui est l’esprit du Moyen Âge, est sollicité sur la question et il commence par dire, à la manière aride des scolastiques : « Considérons tout d’abord, mes frères, la valeur de la lumière. Si la lumière est en soi bonne… » A ce moment-là, on le jette à terre, ce qui est assez compréhensible. Tout le monde se précipite sur le réverbère, qui se retrouve par terre au bout de dix minutes, et chacun s’en va en félicitant son prochain de ne pas manquer de sens pratique. Mais, avec le temps, les choses ne se résolvent pas aussi facilement. Certains ont démoli le réverbère parce qu’ils voulaient la lumière électrique; d’autres parce qu’ils voulaient de la vieille ferraille; d’autres encore parce qu’ils voulaient l’obscurité, pour dissimuler leurs mauvaises actions. Certains pensaient qu’il ne suffisait pas d’un réverbère, d’autres qu’il était de trop; certains se comportèrent ainsi parce qu’ils voulaient détruire le matériel municipal; d’autres parce qu’ils voulaient casser quelque chose. Et c’est la guerre dans les ténèbres, personne ne sachant qui il frappe. Ainsi, progressivement et inévitablement, aujourd’hui, demain ou le jour suivant, la conviction reviendra que le moine avait raison après tout, et que tout dépend de ce qu’est la philosophie de la lumière. Seulement, ce dont nous aurions pu discuter sous la lampe à gaz, il nous faut en discuter à présent dans l’obscurité. »

Source: le commentaire de clivestaple sur le blog de Koz



dimanche 16 octobre 2016

Le réveil des nationalismes?

L'internationale communiste, l'internationale socialiste semblent ne plus intéresser grand monde de nos jours. La tendance mondiale actuelle semble être au repli sur soi, à la crainte des autres, au réveil des nationalismes.

Reste le pape François pour affirmer que nous habitons une maison commune. (Le vaisseau spatial Terre)

Reste les Oblats de Marie pour voir le Monde non pas en Nations mais en provinces.

Reste le côté universaliste de la religion catholique pour penser et voir le monde autrement.

Curieuse époque que la nôtre. L'Amour du prochain est en grand danger un peu partout dans le monde. Et le mot camarade bat de l'aile.

Notes de lecture:

http://paris-international.blogs.la-croix.com/en-pologne-de-facebook-a-la-rue-pour-defendre-letat-de-droit/2016/10/15/

http://www.liberation.fr/france/2016/10/13/messieurs-les-eveques-la-republique-vous-remercie_1521811


lundi 10 octobre 2016

Les gros maux de notre époque.

 
Le père Guy Gilbert était à Casteljaloux le 8 octobre au soir pour une conférence sur sa vie passée au service des "loubards" parisiens et pour y célébrer une messe le 9 au matin. Voici quelques uns de ses propos notés par écrit au vol sans magnétophone pour les enregistrer et les retranscrire fidèlement mot pour mot. Le plus choquant ce n'est pas ce que dit le père Guy Gilbert, ni comment il s'exprime, ni le silence de Dieu. Le plus choquant c'est ce que des êtres humains peuvent faire de mal à d'autres êtres humains. Le plus choquant c'est le silence et l'indifférence qui entourent souvent les drames humains. Et les exemples de tout cela ne manquent pas à notre époque.


Quelques phrases pendant la conférence:



" Vous avez des gueules de paysans mais vous n'avez plus de vaches; mais vous avez du bon vin, du Buzet."



"On n'apprend pas le célibat à 13 ans." (Age de son entrée au séminaire d'Alger)


"On n'a pas la même gueule Gérard et moi mais c'est la même Eglise." (Gérard: le père Gérard Cousin)


"On peut applaudir toutes les vieilles qui font vivre l'Eglise."


"Les Clarisses de Nérac c'est des vieilles taupes mais ce sont des saintes.Elles prient pour ce monde qui est catastrophique en ce moment."


"La France est le pays d'Europe le plus détaché de ses racines chrétiennes.Je suis chrétien mais non pratiquant. Mais c'est quoi ce bordel? Nous ne prions plus avec nos enfants et nos petits-enfants.Je ne prends pas l'Islam pour modèle mais eux ils croient en Dieu et ils le disent. Nous non!"


"Nous sommes dans un monde de plus en plus individualiste: chacun pour sa gueule, pour son cul."


Le père Guy Gilbert a évoqué le drame de Nice: "86 morts, 450 blessés. La première personne tuée est une femme arabe de 55 ans. Comment pardonner? Jésus n'a pas pardonné. Il a dit: "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Quand nous ne pouvons pas pardonner, demandons à Dieu de le faire."


A la personne qui lui porte des mouchoirs: "Merci, quand je serai pape, je te prendrai au Vatican".


Il a évoqué aussi sa mère, 15 enfants avec le même père: "Nous avons vécu notre enfance dans une grande pauvreté mais nous avons été aimés."


Il a enchaîné: "Nous ne savons pas dire NON aux jeunes, ils ont pourtant besoin de feux rouges. Jeune éducateur, je me suis parfois battu avec eux, à coups de droite évangélique dans la gueule."


Parlant du divorce: "Le bon divorce c'est quand les parents restent dans le respect mutuel devant les enfants et avec les enfants."


Le père Guy Gilbert a rappelé une récente déclaration du Pape François: "Vous êtes vieux les jeunes, traînant sur le canapé à regarder des horreurs à la télé."


Quelques phrases pendant la messe du dimanche matin:


"Quand est-ce que nous saurons dire Merci?"


"Qu'est-ce que la foi? C'est comme une langue étrangère; si on ne la pratique pas on la perd. Cinquante ans de sacerdoce. Ai-je gardé la foi? Je l'entretiens. La foi s'entretient. Il faut prier pour garder la foi. Dieu nous accorde par moments des sourires. Gardons-les dans notre coeur."


Le père Guy Gilbert nous a accordé de son temps. Il a partagé avec nous son expérience de la vie en tant qu'éducateur et prêtre. Nous l'en remercions.







Pour en savoir plus: https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Gilbert
fr.wikipedia.org
Guy Gilbert en 2009. Données clés Alias Le curé des loubards Le prêtre des loubards Naissance 12 septembre 1935 (81 ans) Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime ...









mardi 4 octobre 2016

Allez hop! Soyons fou un peu.

Je propose le retour à la monarchie, une monarchie constitutionnelle dans le cadre d’un état fédéral résolument tourné vers l’avenir accueillant des femmes et des hommes aux cultures différentes, aux langues différentes, aux religions différentes pour un destin commun librement accepté, dans le respect mutuel nécessaire pour aller de l’avant.

Les progrès de l’informatique sont tels que nous savons combien il y a de caissières de grandes surface dans notre pays, d’avocats, de maçons, de notaires, de plombiers, de chirurgiens, d’aide-soignantes, de médecins, d’infirmières, de chauffeurs de taxis, de dentistes, de charpentiers, de patrons, d’ouvriers etc…etc… Dans chaque catégorie socio-professionnelle l’ordinateur tire au sort des représentants pour gérer le pays avec le roi que nous aurons remis sur le trône.

Je demande s’il vous plaît aux lectrices et lecteurs de ce blog de se moquer de moi avec gentillesse et humour. Merci par avance.

Allez hop! Soyons un peu fou.

Je propose le retour à la monarchie, une monarchie constitutionnelle dans le cadre d’un état fédéral résolument tourné vers l’avenir accueillant des femmes et des hommes aux cultures différentes, aux langues différentes, aux religions différentes pour un destin commun librement accepté, dans le respect mutuel nécessaire pour aller de l’avant.

Les progrès de l’informatique sont tels que nous savons combien il y a de caissières de grandes surface dans notre pays, d’avocats, de maçons, de notaires, de plombiers, de chirurgiens, d’aide-soignantes, de médecins, d’infirmières, de chauffeurs de taxis, de dentistes, de charpentiers, de patrons, d’ouvriers etc…etc… Dans chaque catégorie socio-professionnelle l’ordinateur tire au sort des représentants pour gérer le pays avec le roi que nous aurons remis sur le trône.

Je demande s’il vous plaît aux lectrices et lecteurs de ce blog de se moquer de moi avec gentillesse et humour. Merci par avance.

dimanche 2 octobre 2016

Tout le malheur des hommes.

"Quand je m'y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s'exposent (...) j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre." (Blaise Pascal)

 "Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être: nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable." (Blaise Pascal)

 "D'où vient donc cet écoeurement, ce mal-être qui se loge aussi bien dans la tête, dans la sensibilité, dans les tripes et qui emplit notre bouche de nausée? (...) On ne voit partout que corruption, injustice, odeur de mort. L'amour? Un mensonge vide de sens. La haine habite la planète, et jusque dans mon propre coeur." (Soeur Emmanuelle)

« Que le coeur de l’homme est creux et plein d’ordure. » (Blaise Pascal)

« Je ne connais pas le coeur d’un criminel mais celui d’un honnête homme et ce que j’y vois m’épouvante! » (Joseph de Maistre)

"Les trois démons humains selon les Romains: libido sentiendi, libido sciendi, libido dominandi. L'envie de sentir, l'envie de savoir, l'envie de dominer. " (Soeur Emmanuelle)

« Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci)