mercredi 30 mars 2016

Pour les jeunes sans père et repères.

"Beaucoup de gens ont une vision des choses trop arrêtée, trop figée, et c'est pourquoi ils figent à leur tour leurs enfants par le biais de l'éducation. Ils leur laissent trop peu de liberté de mouvement. Chez nous c'était exactement le contraire. Il me semble que mes parents se sont laissés submerger par la complexité infinie de la vie, et n'ont jamais su faire un choix. Ils ont laissé à leurs enfants une trop grande liberté de mouvement, ils n'ont jamais pu leur donner de points de repères parce qu'eux-mêmes n'en avaient pas trouvé; et ils n'ont pas pu contribuer à notre formation, parce qu'eux-mêmes n'avaient pas trouvé leur forme."

Etty Hillesum, novembre 1941.


dimanche 27 mars 2016

11 novembre 1941 au matin.

"En apparence, bien des semaines ont passé et j'ai vécu un nombre incalculable de choses - et pourtant me revoilà devant le même problème: ce besoin, cette fantaisie ou cette chimère (comme on voudra) de vouloir posséder un seul être pour toute une vie, il faut absolument le réduire en miettes. Ce désir d'absolu, il faut le pulvériser. Et ce ne sera pas un appauvrissement de l'être, mais justement un enrichissement. Une promesse de subtilité, de nuances. Accepter dans les liaisons un commencement et une fin, y voir un fait positif et non une raison de tristesse. Ne pas vouloir s'approprier l'autre, ce qui ne revient d'ailleurs pas à renoncer à lui. Lui laisser une liberté totale, ce qui n'implique nulle résignation. Je commence  à discerner maintenant la nature de ma passion dans mes relations avec Max. C'était le désespoir de sentir l'autre finalement inaccessible qui me portait au comble de l'excitation. Mais je voulais atteindre l'autre de façon probablement erronée. Trop absolue. Et l'absolu n'existe pas. La vie et les rapports humains sont nuancés à l'infini, il n'y a jamais rien d'absolu ou d'objectivement vrai - je le sais, mais encore faut-il que ce savoir vous entre dans le sang, dans la chair et pas seulement dans la tête, il faut le vivre. J'y reviens toujours, et il n'est pas trop d'une vie pour s'y entraîner: la vie telle qu'on l'accepte dans sa philosophie personnelle, on doit la vivre aussi dans son affectivité; c'est le seul sentiment d'harmonie."


samedi 26 mars 2016

Mais qui a dit ça?

Mondialisation de l'indifférence.
Culture du déchet.
Economie qui tue.
Economie sans visage.
Economie dérangée.
Impérialisme de l'argent.
Marché divinisé.

Mais qui a dit ça?
Un cathomunniste?

Les réponses sur le lien suivant:



http://doctrine-sociale.blogs.la-croix.com/une-economie-derangee/2016/03/10/



vendredi 25 mars 2016

Les choses arrivent rarement par hasard.

En début de cette semaine, je vais dans une librairie-papéterie pour faire deux photocopies dont j'ai besoin pour un dossier. Au-dessus de la photocopieuse il y a une mappemonde. Parce que je reste rarement sans parler quand je rencontre quelqu’un, je montre vaguement du doigt le Moyen-Orient sur la carte au jeune homme qui va me faire mes photocopies. Et je lui dis: « C’est compliqué le Moyen-Orient. »

Il arrête de s’occuper de mes photocopies et met son doigt sur plusieurs endroits de la carte. Je n'y vois rien sans mes lunettes. Et, pendant 20 minutes, il me parle des « arcs de crise » dans le monde et des accords Sykes-Picot. Il me fait un cours d’Histoire. Je reste muet. Je l’écoute sans dire un mot. Il m’affirme que les nouvelles guerres sont toujours les conséquences des aspects désastreux des traités de paix des précédentes. Au-delà du fait religieux, il m’explique les sunnites, les chites. Je l’écoute et je le laisse parler sans l’interrompre. Lorsqu’il m’a tout dit ce qu’il avait sur "la patate", il termine mes photocopies.

 Je vais payer à la caisse. La jeune caissière qui a tout écouté me dit: « Il a fait fac d’histoire et il devait être prof mais il a arrêté ». Je n’ai pas demandé pourquoi. La prochaine fois peut-être.

Chaque fois que j’éteins la télé, et que je sors dans la vraie vie, "il suffit de passer le pont (qui nous sépare des autres) et c’est tout de suite l’aventure."



https://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_Sykes-Picot





Le pont de Mostar.

mercredi 23 mars 2016

Après l'émotion et la compassion, la réflexion?

Oui bien sûr comparaison n’est pas raison. La situation est nouvelle et n’a rien à voir avec le passé mais notre pays comme la Belgique d’ailleurs peuvent-ils s’effondrer comme en 1940 mais d’une autre façon?

 La situation présente découle du traité de Sèvres en 1920 et des décisions prises par les vainqueurs de la seconde guerre mondiale concernant le Moyen Orient. Puis des politiques suivies par les deux blocs pendant la guerre froide. Et enfin par les politiques suivies depuis l’effondrement de l’ex-URSS.

De plus en plus de pays du Moyen Orient n’en font qu’à leur tête quitte à défier les USA, à nous défier.

Nous avons vécu jusqu’à ce jour sous le « parapluie » sécuritaire américain qui nous a sauvé deux fois. Si la situation continue à dégénérer et s’aggraver pour nous que feront les USA cette fois-ci?

 L’enseignement de Histoire est trop souvent considéré comme une activité futile comme le dessin, la peinture et le chant et le sport. Pourtant le passé permet souvent de comprendre le présent et de construire l’avenir.

Voir lien suivant:

http://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/HG/HGTermL/livret_hg_TermLES/TermL_H08_T3_Q2_Le_Proche_et_le_Moyen_Orient_un_foyer_de_conflit.pdf



dimanche 20 mars 2016

Paix et Amour.



Nous sommes nombreux à être nés après la seconde guerre mondiale. Nous avons été appelés la génération « Baby boom ».Nous étions encore enfants au moment de la guerre d'Indochine et d'Algérie. Nous étions adolescent(e)s, jeunes femmes, jeunes hommes au moment de Mai 1968. Un grand nombre d'entre nous a vraiment voulu un monde « Peace and Love ». ( Paix et Amour) . Nous voulions faire mieux que nos parents et grands parents qui avaient connu deux guerres mondiales. Avec nous le monde allait être nouveau ! Meilleur. Nous voulions bâtir le paradis sur Terre. Les progrès du progrès le permettaient.

Et aujourd'hui nous découvrons avec stupeur ce qui se passe en Syrie depuis 5 ans maintenant. C’est pire que la guerre du Vietnam, pire que la guerre d’Algérie. Et il n’y a pas de manifs, de mouvements de masse, de pétitions significatives pour dire stop ça suffit. Les images télés donnent l’impression qu’il y a un Guernica par mois dans ce pays et une multitude de mini ghettos de Varsovie. Et tout cela en toute impunité. L’ONU ne parvient pas à arrêter ce conflit pas plus d’ailleurs que le conflit Israélo-palestinien , l’OTAN non plus, l’Europe non plus. La guerre de Syrie va-t-elle rester localisée à ce pays ou s’étendre? Va-t-elle s'éteindre ? Les crimes contre l’Humanité qui y sont commis seront-ils un jour punis?

Etait-ce une bonne chose d'armer et de financer les glorieux combattants de la liberté Afghans ? Fallait-il vraiment « lâcher » le shah d'Iran ? Protéger l'ayatollah Khomeiny ? Etait-ce une bonne chose de montrer sur toutes les chaînes de télévision du monde entier Saddam Hussein quelques heures avant sa pendaison ? Fallait-il vraiment intervenir militairement en Libye ?

Oui nous sommes nombreux à appartenir à une génération qui n’a connu que la paix. Des voix s’élèvent en Europe pour affirmer qu’il n’y a pas eu une telle violence guerrière depuis bien longtemps. Des voix s’élèvent aussi pour dire que nous ne pouvons pas accueillir les migrants. Ils vont nous submerger et nous islamiser. Mais pourtant ils ne fuient pas vers la Mecque, vers d’autres grands pays musulmans du Moyen Orient mais vers chez nous. Ils sont nombreux à vouloir prendre leur distance avec l'islam et les guerres civiles.

Nous devons reconnaître le droit aux femmes, aux enfants, aux malades, aux personnes âgées de quitter légalement des zones de guerre et donc de prendre légalement le train, l’avion, le bateau pour quitter leur pays. Les guerres dites modernes font trop de victimes civiles. Il n'est pas interdit d' interdire de tuer des civils, de massacrer des populations entières.

Nous appartenons à une génération qui n’a connu que la paix. C’est avec stupeur et incompréhension que nous découvrons des jeunes hommes (dont certains ont grandi sans père et repères) remplis de haine à notre égard. La haine, ce poison de l’âme et du coeur. Et ils communient entre eux dans la haine qu’ils ont de nous. Une haine maladive. Alors si l’Amour du prochain, cher aux chrétiens, peut nous sauver de leur folie et bien il est encore temps de nous rappeler et de rappeler nos racines chrétiennes européennes. Amour et paix.



lundi 14 mars 2016

De la fragilité.

"(...) J'avais tout du prototype préconisé par notre société de performance et d'apparence. Je m'écrase en parapente en 1993. Je suis cassé mais pas fragilisé. (...) Totalement paralysé, j'entends enfin le silence. Nous sommes une société de bruit et de mouvement qui empêche le silence, occulte notre conscience et dénature l'Autre.  (...) Je deviens un patient, (...) un parmi d'autres, ouvert à l'autre. Je dépends totalement des autres. Dans cette dépendance, il y a enfin la possibilité d'une relation à l'autre, vraie. "

Philippe Pozzo di Borgo à la page 20 du Hors série de La Vie qui a pour titre "Oser la fragilité."


samedi 12 mars 2016

Pourquoi tant de haines?

 Je ne sais pas ce qu’il va se passer dans les semaines et les mois et les années à venir. Je ne sais pas ce qu’il faut faire. Je n’ai pas de solution. Mais je trouve que ce qui se passe en Syrie depuis 5 ans est terrible. C’est pire que la guerre du Vietnam, pire que la guerre d’Algérie. Et il n’y a pas de manifs, de mouvements de masse, de pétitions significatives pour dire stop ça suffit. Les images télés donnent l’impression qu’il y a un Guernica par mois dans ce pays et une multitude de mini ghettos de Varsovie. Et tout cela en toute impunité. L’ONU ne parvient pas à arrêter ce conflit pas plus d’ailleurs que le conflit Israélo-palestinien , l’OTAN non plus, l’Europe non plus. La guerre de Syrie va-t-elle rester localisée à ce pays ou s’étendre? Les crimes contre l’Humanité qui y sont commis seront-ils un jour punis?

L'homme est devenu une catastrophe naturelle pour l'homme.

vendredi 11 mars 2016

En mémoire de Pierre Olivier Lafage.

Jean-François
Un grand poète a évoqué "Celui qui croyait au Ciel, celui qui n'y croyait pas". Dans ses pas, en tant qu'ami et beau-frère de Pierre Olivier, nous voudrions dire quelques mots le concernant. En effet, si nous nous connaissons peu, nous avons tous les deux quelques points communs qui peuvent expliquer que nous voilà ensemble devant vous. Nous avons été tous les deux instituteurs de l'enseignement public et nous avons été tous les deux des communistes rencontrant un instituteur catholique de l'enseignement privé.


Serge
Nous savons tous ici que sa vie fut en partie une vie de souffrance et de douleur. Celle-ci a commencé tôt avec l'arrachement et le départ de la terre d'Algérie où il était né. Mais ce n'est pas de cela dont nous nous souviendrons. Ce que nous garderons en mémoire, c'est sa force morale qui lui a permis d'être un fils, un frère, un père, un mari, un ami, un beau-frère empli d'humanité, d'amour et d'humour.


Jean-François
Ainsi, Pierre-Olivier et Danièle ont été, pendant plusieurs décennies, des soutiens constants pour leurs amis qui se trouvaient en difficulté dans leur vie privée ou professionnelle.


Serge
Vous avez compris que nous ne sommes pas les mieux placés pour juger les convictions religieuses. Mais nous avons été impressionné par le fait que Pierre-Olivier continue d'exprimer, de manière discrète mais continue, sa foi à travers ses activités d'enseignant et de catéchèse. Avec Danièle, il a aussi parcouru les Chemins de Saint-François d'Assise, exemple du don de soi et d'engagement total dans l'ascèse.


Jean-François
Aimant la musique, parfois de manière assourdissante ce dont se plaignaient Danièle et Agnès, Pierre-Olivier a joué de l'accordéon. Nous avons aimé qu'il fasse la basse dans une chorale à Beauziac et dans les soirées familiales, notamment au moment de Noël.


Serge
Maniant l'humour, Pierre-Olivier nous faisait rire par ses histoires jamais méchantes, parfois ironiques, y compris sur lui-même et sa maladie.


Jean-François
Souvent légèrement en retrait, il regardait le monde avec son intelligence fine, sa perception des personnes, son intelligence du cœur. Il était tout sauf superficiel. Il lisait en nous et ne nous disait pas tout. Juste ce que nous étions probablement capables d'entendre.


Serge
Cette force morale est indissociable du soutien de ses proches, de sa belle-famille, de ses parents, de sa sœur Marie-Hélène et de Danielle et Agnès qui ont toujours été là autour de lui quelles qu'aient été leurs propres peines.
Nous savons que votre souffrance est immense et notre parole de ce jour est trop pauvre pour retranscrire ce que nous aurions envie de vous dire.
Et, même si nous savons que cela ne peut compenser cette perte, nous vous disons, en notre nom mais aussi au nom de tous, que nous vous aimons.



Jean-François
Pour terminer cet adieu à Pierre-Olivier voici deux textes. Le premier est un extrait d'un poème de Louis Aragon. Le second est la traduction d'une prière en patois landais à la Vierge Marie.


Serge
Rien n'est jamais acquis à l'homme
Ni sa force Ni sa faiblesse ni son cœur.
Et quand il croit Ouvrir ses bras
son ombre est celle d'une croix
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri


Jean-François
Bonne Mère du Bon Dieu
Dans tous les mauvais passages
Guide ton enfant
Et nous, nous promettons
De te servir et de t'aimer
Toujours, toujours
A l'heure du grand voyage
Pour que nous ayons du courage
Prie pour nous

samedi 5 mars 2016

Demain.

http://www.demain-lefilm.com/le-film

Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent partent avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter.

Durant leur voyage, ils rencontrent les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain.