mardi 28 juillet 2015

Incendies: avant c'était pire.

C'est après la seconde guerre mondiale que les départements des Landes, de la Gironde et du Lot-et-Garonne mettent en place les pompiers forestiers tels que nous les connaissons aujourd'hui. Ils seront au début "mécanisés" avec des surplus de l'Armée américaine du débarquement: des jeeps, des Dodge et des GMC. Aujourd'hui la caserne DFCI de Casteljaloux, Lot-et-Garonne, est équipée de jeeps Land Rover et de camions tout terrain porteurs d'eau de marque Mercédes.

 Le corps des sapeurs pompiers forestiers a été créé par le décret du 25 mai 1947. Il est chargé de la lutte contre les incendies et de la surveillance du massif forestier landais.

Depuis le terrible incendie de 1949 qui fit 82 morts, de nombreuses casernes de pompiers ont été construites, des centaines de kilomètres de pistes forestières ont été aménagées en pare-feu, des points d'eau ont été installés pour permettre de remplir rapidement et autant de fois qu'il faut les véhicules de lutte contre le feu sans avoir à parcourir de longues distances pour se ravitailler. Des tours de guet ont été construites pour surveiller le massif forestier. (18 dans le département des Landes). Dans les périodes à risques 39 guetteurs se relayaient à leur sommet pour donner l'alerte dès la moindre fumée repérée. Les liaisons radios entre toutes les tours permettaient une triangulation précise du départ de feu. En juillet 2004 un guetteur est retrouvé mort foudroyé au pied d'une tour de guet. Depuis elles ont été équipées de caméras de vidéo-surveillance.

Dès 1967, la France s'est dotée de bombardiers d'eau de différents types et de différentes marques, la plus connue étant celle des Canadairs. La flotte comprend aujourd'hui 26 bombardiers d'eau basés à Marignane commune française située dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. La région Aquitaine souhaite qu'en période de crise un ou plusieurs Canadairs soient basés à l'aéroport de Bordeaux Mérignac. Pour raccourcir le délai d'intervention.

 
 
 
Avant la seconde guerre mondiale les associations syndicales de Défense des Forêts Contre les Incendies regroupaient des propriétaires forestiers et des sylviculteurs. Elles assuraient seules la prévention et la lutte contre le feux de forêt avec des moyens dérisoires comme on peut le voir sur la photo ci-dessus. Il n'y avait pas alors de pompiers forestiers professionnels. La commune de Vielle-Soubiran, près de Labastide d'Armagnac, était divisée en quartier. Dans chaque quartier il y avait un chef de feu bénévole, en général un homme d'expérience,  avec une dizaine d'hommes bénévoles sous ses ordres. En période critique, ils surveillaient la forêt et, au moindre départ de feu accidentel (la foudre par exemple) ou criminel, ils intervenaient immédiatement en coupant la cime de jeunes pins à la hache, les utilisant ensuite pour frapper au sol les flammes, les étouffer et les empêcher de prendre de l'ampleur. Si le feu leur échappait la situation devenait vite incontrôlable. Il y a eu jusqu'en 1949 de très grands incendies causant des dégâts très importants avec parfois hélas morts d'hommes.
 
Depuis la mise en place des moyens de lutte modernes nous n'avons plus subi d'incendies aussi catastrophiques que ceux d'avant les années cinquante.


Pour en savoir plus:

http://www.feudeforet.org/francais/qui/

http://www.prevention2000.org/cat_nat/risques/feu/chevrou/gironde.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt_des_Landes

http://www.landes.chambagri.fr/fileadmin/documents_CA40/Internet/foret/historique-foret_landes.pdf

http://mediaforest.net/p158-l-histoire-du-massif-des-landes-de-gascogne.html

http://www.cap-sciences.net/upload/DCO_foret_des_Landes_.pdf

C'est bien long à lire mais je vous invite à lire le lien suivant:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_des_grands_incendies

Il est intéressant aussi de lire ou relire François Mauriac. Dans plusieurs de ses livres la forêt landaise girondine y est décrite admirablement, non seulement cette nature particulière mais les êtres humains qui l'habitent et subissent son influence.

7 commentaires:

  1. Une version flamboyante de l'histoire Rouge et Noir, sans soutanes ni costumes d'armée (quoique !), avec beaucoup d'eau, souvent des larmes très amères, des cris et des pertes inhumaines quand la vie est sauve. Pour ceux et celles qui sont loin de ces foyers, grandes sont la tristesse et la colère, surtout si une main criminelle (pire si un pompier pyromane) a joué avec le feu (et les primes !)
    La négligence dans les comportements, "incivils", de beaucoup de concitoyens (en deux mots ?) qui n'ont cure de la nature, et laissent sur leur passage tout ce qui encombre, y compris des bouteilles et autres verroteries vite transformées en loupes incendiaires quand soleil et sècheresse se conjuguent, ajoute de la confusion dans nos âmes et des sentiments indescriptibles.
    Aujourd'hui c'est mieux qu'hier certes, mais c'est encore insupportable !
    Et ces forêts qui brûlent ne font qu'augmenter le dégagement de CO2, ou GES - gaz à effet de serre, qui commence à être bien connu pour les changements climatiques qu'il entraîne.
    Si les services anti incendies sont mieux équipés et plus organisés et y perdent des hommes parfois, notre mode de vie, basé sur toujours plus de consommation, reste une source de catastrophes importantes et insupportables hélas. Mi♭

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  2. Bonjour Mi♭, mon papier que j'ai envoyé au journal paroissial de Limoges est effectivement très incomplet. J'ai essayé de me limiter pour ne pas partir dans tous les sens comme j'ai tendance à le faire très facilement. Et j'ai choisi effectivement de manière délibérée de privilégier l'idée que les incendies sont moins importants et moins graves qu'avant la seconde guerre mondiale. C'est un fait. Comme la canicule qui a toujours existé et qui était très dure à vivre par exemple quand il fallait faire les moissons et le foin à la main. Mais en ces temps là il n'y avait pas la télé pour amplifier et dramatiser des réalités de toujours. Je n'ai pas les chiffres officiels des causes d'incendies mais il y aurait matière à écrire un nouveau papier rien que sur ce sujet.(1) De même il y aurait un papier à écrire sur les questions qui se posent à nous actuellement par rapport aux incendies d'aujourd'hui.(2)

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  3. (1) Pour ce qui est de la forêt landaise je pense que les feux sont souvent accidentels: impacts de la foudre. Peu de feux de forêt ont pour origine un tracteur qui prend feu, un camion de débardage qui prend feu. Peu de feux de forêt ont pour origine une imprudence individuelle sauf sans doute sur les zones côtières très touristiques. Au départ la forêt landaise existe peu à l'état naturel. Il y avait de vastes étendues marécageuses recouvertes d'une herbe que nous appelons la molinie. C'était le domaine des bergers sur leurs échasses pour ne pas surveiller les moutons les pieds dans l'eau. C'est à partir de Napoléon III que les marais vont être asséchés et ensemencés en pins maritime. Il y aura alors des conflits entre éleveurs de moutons et "éleveurs" de pins. Quelques incendies alors ont pu avoir pour origine des actes commis par conflits d'intérêts. Il y a eu de très grands incendies par imprudences, maladresses. (1947 et 1949) Il peut y avoir des incendies effectivement à cause d'un pompier pyromane mais c'est assez rare. Il y a encore parfois des incendies par rivalités de chasse et il peut arriver que le feu soit mis à des palombières. Il y a aussi parfois des feux dont l'origine est une rivalité amoureuse entre hommes. Il m'a pris ma femme, ma maîtresse, je me venge en mettant le feu à une de ses propriétés mais c'est tout de même rare.

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  4. (2) Les incendies auxquels nous assistons depuis une trentaine d'années dans les Landes invitent à se poser les questions suivantes:
    -Est-ce que nous n'avons pas planté trop de pins? Est-ce que nous n'avons pas trop asséché les zones humides?
    -Ne faudrait-il pas diversifier les plantations? Trop de pins acidifient les sols. Trop de pins augmentent le risque d'incendie. Ne faudrait-il pas plus de grands champs de maïs par exemple?
    -La Défense de la Forêt Contre les Incendies qui reposent aujourd'hui sur des professionnels et toujours plus d'équipements qui coûtent toujours de plus en plus d'argent est-ce une bonne chose? Ne faudrait-il pas une plus grande participation de bénévoles à la surveillance, la protections, le nettoyage de la forêt?
    -Est-ce à nous à payer par nos impôts la protection d'une forêt à 92% privée?
    -Quel est le risque réel ou pas de nous voir dépasser par les feux de forêt un jour prochain par accumulations de facteurs aggravants?
    -Par rapport à mon enfance où nous pouvions monter dans les jeeps de pompiers et sur les GMC et participer à la lutte contre le feu les pompiers d'aujourd'hui se sont coupés des populations locales et le feu est désormais devenu leur affaire personnelle dont nous sommes écartés et tenus à distance. Ce qui n'était pas le cas dans les années 50/60.

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  5. Pour être rares, ces épiphénomènes n'en sont pas moins cruels et incendiaires, profondément blessants, voire mortels.
    Mi♭

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    1. Mettre le feu volontairement est effectivement Mi♭un crime. Un jeune collègue prof d'Histoire m'a envoyé il y a de cela fort longtemps une photocopie d'une lettre de Napoléons 1er au préfet du Var de l'époque. Je ne l'ai pas conservée et je le regrette d'autant plus qu'aujourd'hui certains remettent en cause son existence. Voir lien suivant: http://forum.napoleon1er.org/viewtopic.php?p=276519&sid=3394344b68570e45e45b31a5329b6686

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  6. Un dernier commentaire: l'âge d'or de la forêt landaise c'est lorsque les pins jeunes sont utilisés comme poteaux de mines et que les vieux pins sont résinés. Aujourd'hui le bois de pin est surtout utilisé dans les papéteries. Le parquet ou le lambris est en perte de vitesse. Et l'utilisation comme bois de charpente est limitée car d'autres bois sont jugés meilleurs et arrivent sur le marché français à meilleur prix que le pin des Landes. Je pense qu'il faut 200 ha de forêt pour pourvoir en vivre correctement et en faire un métier.

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