La situation présente a plusieurs causes. Je choisis de m’arrêter sur une: l’échec historique du communisme.
L’anti-communisme a été le ciment des droites françaises de
1948 à 1989.
L’anti-communisme a été aussi une ligne de fracture à
gauche. Il y avait des socialistes, des radicaux socialistes, des francs
maçons anti-communistes. Ainsi que des troskystes et des anarchistes.
François Mitterrand a su avec le programme commun et l’union de la
gauche rassembler et passer au-dessus de cette fracture. (Il se peut
aussi que des électeurs du Front National l’aient un peu aidé à devenir
président).
En prenant des ministres communistes dans son premier
gouvernement il a affaibli le PCF. Jacques Duclos, 1969, élections
présidentielles: 21.27%. Marie-Georges Buffet, 2007, élections
présidentielles: 1.93%. L’Histoire de ces 27 dernières années montrent
que les communistes ne reviendront pas au pouvoir en Russie. Qu’ils
n’arriveront pas au pouvoir en France, en Espagne, en Italie, en Grèce.
Je ne sais absolument pas ce qui va se passer dans notre pays dans les
mois à venir. Je n’ai qu’une certitude. Nous n’allons pas faire vingt
ans de plus comme ça. Il va bien finir par se passer quelque chose.
Une
des conséquences possibles de la fin du communisme c’est peut-être aussi
la fin de l’Europe vitrine d’un capitalisme social et humain?
L’Europe
peut-elle imploser comme l’ex-URSS? La France peut-elle se libaniser? se
balkaniser? imploser comme l’ex-Yougoslavie? L’Allemagne va-t-elle
jouer cavalier seul et nous faire un nouvel saint empire romain
germanique?
La France est-elle capable de faire une nouvelle Europe avec
l’Espagne, l’Italie, le Portugal tournée vers l’Afrique et l’Amérique
du Sud?
Je compte sur les lectrices et lecteurs de ce blog pour
m’éclairer et m’aider à percevoir notre futur commun.
Je compte sur les jeunes pour s'engager en politique et construire le monde de demain.
hugues a commenté ce texte sur le blog de Maxime Tandonnet, voici ce qu'il a écrit:
RépondreSupprimerBravo Colibri !! vous posez les bonnes questions. Voici quelques éléments de mes réponses:
« Nous n’allons pas faire vingt ans de plus comme ça. »: pas sûr!! La population française vieillit et devient donc de plus en plus conservatrice (au sens propre du terme, conservation de ses acquis surtout en matière de retraite, de sécurité de l’emploi). Il suffit, qu’à chaque élection nos politiques continuent à dire ce que les gens veulent entendre tout en faisant abstraction de la réalité, pour que cela dure. Comme je l’ai déjà dit, la mentalité française est plus affective que rationnelle. Regardez la Grèce…
« l’Europe vitrine d’un capitalisme social et humain »: c’est une vision très française des choses. Je ne pense pas que notre capitalisme soit plus social ou humain que celui des USA. Est-ce plus social/humain d’assister les gens tout au long de leur vie, de les laisser dans leur médiocrité sans grand espoir d’autre chose (10% de chômeur en France) plutôt que d’offrir un cadre libéral sans trop de contrainte où les gens ont la possibilité de travailler/d’entreprendre s’ils le veulent/peuvent ?
« L’Europe peut-elle imploser comme l’ex-URSS »: bien sûr !! et elle implosera. Le problème est savoir quand cela se fera, à court, moyen ou long terme. La République Romaine a duré 5 siècles, tout comme l’Empire qui lui a succédé. Mais je pense que votre question concerne le court-terme��. N’est-ce pas un peu trop tôt pour se poser la question sachant que la construction Européenne a juste un demi-siècle ? Par contre que les structures de l’Europe changent dans les années à venir, je n’ai aucun doute là-dessus. Mes réponses à vos questions suivantes donnent quelques idées sur ces changements potentiels.
« La France peut-elle se balkaniser? »: je pense qu’elle l’ai déjà en tout cas dans la tête des gens. l’Europe des nations telle qu’elle existe aujourd’hui permet de faire cohabiter (plus ou moins bien) différents modèles de capitalisme. Chaque Français connaît un peu mieux le modèle des autres nations et peut donc avoir ses préférences pour un modèle plutôt qu’un autre: le modèle scandinave pour certains, celui à l’allemande pour d’autres, celui plus business-oriented des anglais, etc. Aujourd’hui un Français n’a pas le choix et doit vivre selon le « modèle Français » quand il vit sur le territoire de la nation française. S’il ne le supporte plus il doit obligatoirement quitter la France. C’est peut-être ca qui risque de changer (de s’amplifier car ca a déjà commencé) dans les années à venir: on pourra choisir le territoire sur lequel on vit tout en étant dépendant d’un autres modèle. C’est le cas par exemple des retraités allemands qui vont vivre leur retraite en Espagne ou des retraités Français au Portugal. C’est aussi le cas des travailleurs détachés, des frontaliers, des expatriés Français à Londres, du cadre Français travaillant pour une multinationale française à Bucarest, vivant en Roumanie (donc fiscalisé en Roumanie) avec sa femme et leur fils benjamin qui va à l’Ecole française de Bucarest, la cadette qui est en pension au Lycée International à Paris et l’ainé qui fait des Etudes à Oxford: ils ont mis en location leur maison de la banlieue parisienne et ils payent les impôts sur leur revenus fonciers au taux effectif au fisc Français: bref un vrai mélange.
Mais je pense que la question était relative à la balkanisation territoriale ? En fait on voit que le problème ne devrait pas vraiment se poser si les nations Européennes facilitent cette liberté de travailler et de se déplacer, de choisir son modèle de vie à la carte. Bien sûr on n’empêchera pas certains régionalismes de s’exprimer (e.g. Catalogne) tout comme certains nationalismes: c’est aujourd’hui un grand risque pour les Etats Nations, mais pas pour l’Europe du moins sur le moyen et long-terme.
la suite:
RépondreSupprimer« L’Allemagne va-t-elle jouer cavalier seul et nous faire un nouvel saint empire romain germanique? »: si cela arrive, je ne pense pas que cela sera à l’initiative de l’Allemagne. En cas de sortie de la France de l’euro, il me parait en effet evident que l’Allemagne « fédèrera » naturellement autour d’un « euro-mark » tous ces pays qui dépendent d’elle économiquement: de la Finlande, au Benelux, à la Pologne, Tchéquie…de plus une telle zone n’est pas militarisée, donc soit devra s’appuyer sur l’OTAN, soit se doter d’une Défense crédible.
La fin:
RépondreSupprimer« La France est-elle capable de faire une nouvelle Europe avec l’Espagne, l’Italie, le Portugal tournée vers l’Afrique et l’Amérique du Sud »: à mon avis vous oubliez la Grèce et la Roumanie dans votre liste. Par contre je ne mettrais pas le Portugal qui n’est pas méditerranéen et qui n’en a pas la mentalité. Pour répondre à votre question, la France n’en est pas capable car elle est aujourd’hui très faible économiquement, politiquement et diplomatiquement (ce serait une zone déficitaire alors que l’Europe actuelle est excédentaire). Cette zone aurait-elle une monnaie commune? J’en doute. Je ne pense pas que l’Italie du Nord serait partante, ni la Catalogne. Encore moins l’Ile de France, la région Rhône-Alpes et grand-Est, l’Aquitaine. Bref toutes les grandes régions ouvertes de l’Europe. Cela génèrerait des problèmes politiques internes à ces états nations, et un risque réel de balkanisation comme vous dites.