samedi 30 décembre 2023

Passeur de lumière

 


Photo: Triptyque en situation de l’église Saint-Paul d’Angoulême 600x300cm – Huile s/bois – 1996


J'ai rencontré "pour de vrai" Jean-Paul Ingrand à Houeillès, petit village de la forêt landaise lot-et-garonnaise. J'ai beaucoup parlé avec lui et je ne l'ai pas assez écouté. De retour à la maison j'ai regardé la plaquette qui présente ses oeuvres d'artiste peintre. Puis j'ai cherché sur internet ce que je pouvais trouver le concernant pour en savoir plus sur lui. Je suis sorti de notre rencontre avec le sentiment qu'il y a chez Jean-Paul Ingrand la présence de Dieu et une forte spiritualité en lui. 


J'ai lu sur son site http://www.jp-ingrand-peintre.com/regard-exterieur/?lang=fr?lang=fr ce qui suit:

"La peinture de Jean-Paul Ingrand est une invitation au voyage.

Un cheminement dans une palette de couleurs dont la lumière est l’âme éclatante.

Le promeneur qui s’engage dans le chemin tracé pas à pas par le travail du peintre est pris tout d’abord par l’esthétique du trait où la matière s’avance, brutale et nue, compacte et mouvante, claire, obscure. S’il continue sa marche, il lui faudra rythmer son pas dans le tempo de l’œuvre, tranquille et décidé. Il devra accepter de laisser sur le bord du chemin les urgences du présent qui le tiennent dans l’oubli de lui-même.

Il devra prendre son temps, être attentif.

Car un monde nouveau s’offre à lui. " Michel Gros-Dumaine


Voici ce qui nous dit Jean-Paul Ingrand de son travail de peintre:

"Peindre c'est avant tout recréer de la lumière avec des pigments qui captent ou réfléchissent l'énergie solaire. Ce double acte de percevoir et de créer de la lumière, la recréer, ne peut s'accomplir qu'en mettant en oeuvre l'obscurité, l'ombre. La perception et surtout la conscience de la lumière sont entièrement dépendantes de celles des ténèbres, de l'obscur. (...) Notre psychologie même s'imprègne de ces correspondances photosensibles et nous nous sentons plus ou moins ténébreux, plus ou moins lumineux".


Pour en savoir plus sur Jean-Paul Ingrand sur internet:

www.jp-ingrand-peintre.com


 Citations sur la beauté:

"La beauté sauvera le monde".Dostoïevski.

"L'Art authentique est en soi une conquête de l'esprit ; il élève l'homme à la dignité du Créateur, fait jaillir des ténèbres du destin un éclair d'émotion et de jouissance mémorable, une lueur de passion et de compassion partageable."  François Cheng.


mercredi 27 décembre 2023

Eva, décembre 2023

 


Pourquoi lorsque l'amour est fort il nous rend vulnérables et fragiles ? 

Grand Corps Malade, "Mais je t'aime".

lundi 25 décembre 2023

Voeux 2024

 


« Que cette année vous soit heureuse: que la paix, le repos et la santé vous tiennent lieu de fortune ».

Madame de Sévigné ( 1626/1696)

dimanche 24 décembre 2023

Jean Claude Davenne (3)

 





Sur son site internet la Fesu snuipp 47 a publié un entretien de Jean Claude Davenne avec la Ligue de l'Enseignement. Le voici ci-dessous:

Je viens d’une famille très modeste qui vivait à Monbahus, petit village retiré, au nord du département. Nous n’avions pas de voiture et j’ai vécu jusqu’à l’âge de 15 ans dans cet endroit où il ne s’organisait des activités qu’autour de l’école qui avait une Amicale Laïque. Dans ce village, le côté religieux était très présent et l’école privée catholique bien implantée. Elle avait toutefois la même importance que l’école laïque. J’ai tout de même fait mon catéchisme, quoique la religion ne fut pas au centre de mon éducation, ni des préoccupations de ma famille.

Mon père était ouvrier menuisier dans une toute petite entreprise où ils étaient deux, le patron et lui. Il ne gagnait pas beaucoup d’argent et n’était pas toujours payé à temps. Mais dans cette famille modeste, j’ai vécu une enfance heureuse et j’ai fait de nombreuses découvertes à travers l’école, avant d’aller au collège public de Casseneuil pour lequel je n’ai pas de souvenirs particuliers en dehors de ce que l’on doit apprendre. J’étais en pension du fait que mes parents n’avaient pas le permis de conduire (nous étions d’ailleurs nombreux dans ce cas). Et puis, parce que des professeurs m’ont aidé à choisir, j’ai passé le concours d’entrée à l’Ecole Normale. A l’époque, il existait des professeurs qui faisaient un peu de social et qui sentaient que certains élèves avaient du potentiel. Ils savaient que je n’étais pas mauvais à l’école, que je pouvais poursuivre après le collège mais que je ne ferais pas d’études supérieures parce que nous étions quatre dans une famille avec peu de moyens. Ils m’ont incité à passer le concours d’entrée à l’Ecole Normale, ce que j’ai fait en troisième, sans guère d’espoir, d’autant que je savais qu’il y avait une classe spéciale au collège qui était constituée d’élèves qui préparaient le concours ; alors je n’avais pas trop d’illusions.

Mais je l’ai eu, et cela a été un changement total d’univers pour moi, parce que nous étions en 1969, donc après Mai 68... Ce qui était formidable, surtout, c’était l’ouverture culturelle. Il y avait un ciné-club, nous faisions des sorties au théâtre... J’ai découvert également la FOL qui organisait ce que je n’ai jamais revu depuis. Durant la première semaine de cours, il n’y avait pas d’enseignants et la FOL proposait des activités dans le but premier de permettre aux élèves de faire connaissance. Nous avons vécu une semaine formidable, avec des ateliers de théâtre, de cinéma qui permettaient de voir la FOL autrement qu’à travers des discours, mais autour d’activités qui nous passionnaient.

C’est là que je suis rentré « dans le bain », que je me suis tourné vers l’audiovisuel, d’abord par intérêt personnel. Tout le reste m’intéressait aussi, mais j’étais particulièrement attiré par le cinéma. L’audiovisuel se mettait en place. Au départ, c’était des diaporamas, des photos, du son, sans lien. Et puis j’ai fait des stages départementaux de formation où j’ai rencontré des gens qui étaient militants à la FOL. Cela m’a donné envie d’aller plus loin et donc j’ai fait de la formation audiovisuelle.

J’ai rencontré l’UFOLEIS, Marcel Desvergnes, ou d’autres gens comme lui et j’ai compris que j’avais des actions à mener là. C’est comme cela que je suis entré dans le milieu de l’animation et de la FOL. Quand je suis revenu de coopération, j’ai été mobile un temps, parce que, pour les jeunes qui débutaient comme moi, il n’y avait pas de poste fixe disponible. Il nous était donné des postes intéressants, des classes de transition, mais comme il y avait un poste qui se libérait à la FOL... je l’ai pris.

J’ai alors été responsable du service UFOLEIS, à la suite de Jacques Riche. J’étais arrivé à une époque où cela « bougeait » beaucoup. L’UFOLEIS faisait du prêt de matériel et du prêt de documents pédagogiques aux enseignants. A ce moment-là, le CDDP (Centre Département de Documentation Pédagogique) a pris de l’ampleur et nous avons été beaucoup plus sur le terrain, en lien avec d’autres services. La transversalité fonctionnait bien à la FOL, nous venions en complémentarité. Au départ nous allions aux Assemblées Générales des associations. Nous nous partagions le travail, avec les autres délégués, à la réunion hebdomadaire. Cela m’impressionnait parce que c’est là que je me suis aperçu que c’était très disparate, les associations étaient très diversifiées. Celles qui nous invitaient voulaient travailler avec nous.

Le Conseil Général, à ce moment-là, aidait beaucoup la FOL dans tous les domaines mais, au début des années quatre-vingt, tout a changé ; un premier coup nous a été porté. La FOL gérait beaucoup de centres de loisirs dans le département, les subventions y arrivaient et, brusquement, ce fut l’arrêt total. Mais ce n’était que le début car cela a continué, de façon assez radicale. Mon poste a été un des premiers à disparaître en 1987, durant la première cohabitation.

Concernant l’audiovisuel, nous avions maintenu les stages départementaux qui se faisaient le week-end. Il y a eu de moins en moins de participants et ils ont périclité. Il y avait aussi les ciné-clubs (66 lorsque je suis arrivé), quand je suis parti il en restait très peu. Il y en avait beaucoup dans les collèges et les lycées et, lorsque l’internat a disparu, les ciné-clubs ont cessé. Un épisode vidéo a suivi. Au début, nous faisions des stages surtout photos (argentiques à l’époque, diaporama, son, cinéma super 8), mais, à partir du moment où le ciné-club a disparu, nous avons essayé de renouveler l’activité cinéma.

C’est comme cela qu’est arrivé Cinéma Chez Nous qui, au départ, consistait à organiser une manifestation par an sur un secteur : Marmande, Casteljaloux, Duras et aussi dans le canton de Tournon. C’était dur, nous n’avions pas accès à tous les films de la distribution commerciale parce que nous n’étions pas un cinéma fixe. Ceux que nous arrivions à avoir étaient souvent des films très difficiles et vouloir développer le cinéma en milieu rural avec des films d’un abord compliqué, ce n’était pas gagné.

C’est comme cela que nous sommes arrivés, petit à petit, en allant voir des maires, à créer ce réseau qui, à l’époque, était régional. Nous avions Cinécole et déjà nous faisions, à Agen, des projections de films en plein air. Ensuite, nous avons mis en place Cinéma Chez Nous et, au départ, nous projetions les films comme nous pouvions. Je suis allé moi-même en projeter certains et je me souviens notamment d’un soir où j’étais intervenu à Duras. D’habitude, cela fonctionnait bien mais, cette fois-là, il faisait très froid et personne n’était venu. Il n’y avait que le curé. J’ai donc naturellement annoncé que, vu qu’il faisait si froid et qu’il n’y avait personne, j’allais partir. Mais non... Le curé voulait voir le film ! Alors, j’ai tout monté et lorsque le film a été terminé, personne n’était là pour m’aider à plier le matériel que j’ai dû charger seul dans ma voiture dont le coffre ne fermait pas. Je vous laisse imaginer le retour sur Agen avec le coffre partiellement ouvert, le froid qui rentrait ainsi que les fumées d’échappement qui m’obligeaient à ouvrir les vitres pour les évacuer, faisant ainsi encore plus rentrer le froid. Et de Duras à Agen, il y a quand même une heure et demie de route !

Pour la vidéo, nous avons aussi essayé beaucoup de choses, notamment avec les premiers caméscopes noir et blanc à bande. Le matériel coûtait cher et nous ne savions pas, à ce moment-là, que la vidéo allait évoluer très rapidement. Nous avions acheté avec l’aide de la Région du matériel de montage semi-professionnel « trois- quarts de pouce ». Il a été très vite dépassé par le VHS et ce n’était plus possible de gérer cette activité ; l’aventure a donc été courte. D’autant que sont arrivées tout de suite des structures privées qui avaient pour fonctionner des moyens bien plus importants que les nôtres, sans avoir pour autant les mêmes objectifs.

Nous avions des idées, comme par exemple avec Cinéma Chez Nous, nous nous étions dit que cela serait bien de réaliser un petit film sur le village et de le projeter avant le film commercial. Mais nous n’avions pas les moyens financiers d’appliquer nos idées.

Nous faisions aussi du prêt de matériel notamment les projecteurs de cinéma 16 millimètres, mais ce n’était pas toujours évident car les gens, sachant plus ou moins s’en servir, ils revenaient souvent dans des états improbables. Nous avions aussi des accessoires de théâtre et des projecteurs lumière ; l’action à ce niveau-là était très importante.

Ensuite, en 1987, j’ai quitté ce poste et, très vite, je suis arrivé à St-Pierre-de-Clairac où je suis resté 17 ans dans une école à deux classes. Je me suis senti bien dans cette école qui était proche de Radio Bulle où je me suis le plus investi. La radio, c’est quelque chose qui demande un gros investissement. A l’époque, j’ai été vice- président auprès de Louis Chevalier ; ensuite, je suis devenu président. C’était compliqué parce qu’il y avait quand même toute l’histoire de la radio à porter et je m’y suis fatigué. Nous avons eu pas mal de départs et puis des personnes se sont lassées. Nous avons fini à très peu, c’est devenu lourd à porter. J’ai donc arrêté parce que je n’en pouvais plus. La radio, c’était faire des émissions, les préparer à l’avance, y être, gérer, pallier le manque de bénévoles... Et puis c’était le moment où nous étions le plus reconnus, le moment où il y avait le plus de demandes. J’ai donc complètement arrêté pour ne plus me consacrer qu’à l’école parce que je n’avais pas l’énergie pour les deux.

En 2009, j’ai décidé de faire ma dernière année de classe et de prendre ma retraite. Mais comme j’avais peur de la coupure, pour ne pas qu’elle soit trop brutale, je suis entré, un an avant mon départ, aux Montreurs d’Images. J’étais jusque-là un simple adhérent mais j’ai décidé de m’y impliquer davantage. Je suis donc aujourd’hui trésorier de l’association et je compte m’y investir encore plus.

S’il fallait faire le point sur mon engagement, je dirais que j’étais déjà dans l’équipe audiovisuelle de la FOL en 1972 avant même d’y être délégué. J’étais dans l’équipe de bénévoles autour de Jacques Riche, avec Louis Chevalier, André Jourdes et d’autres... Depuis, je me sens toujours militant. Alors c’est normal pour moi de continuer aujourd’hui et je pense que je continuerai tant que je pourrai, parce que je suis ainsi, cela fait partie de moi.

Source: 

https://47.snuipp.fr/La-FSU-SNUipp-est-en-deuil?fbclid=IwAR39lhPrWGV4O0i_hO80JVQFJh2abwvlOfSh4t3u1upUWXJa7pdh5u87tAE



samedi 23 décembre 2023

Jean-Claude Davenne (2)

 



La FSU-SNUipp est en deuil …
Jean-Claude Davenne, militant de l’éducation populaire nous a quittées

Parce qu’il le fallait

À tes débuts professionnels, tu es tombé dans le bain des images et du son.
Parce qu’il le fallait, tu t’es engagé dans la grande épopée des ciné-clubs de la Ligue de l’Enseignement.
Donner à voir et à entendre des contenus culturels dans le Lot-et-Garonne rural relevait de l’éducation au service du peuple : l’éducation populaire.

Au début des années 80, parce qu’il fallait libérer les ondes, tu t’es engagé dans la création de Radio-Bulle.
Toujours le même objectif : produire et mettre à disposition du plus grand nombre des informations et du contenu libérés des pouvoirs.

Au début des années 90, parce qu’il le fallait, tu as participé à la création du SNUipp 47.
La défense collective de ta profession méritait un outil syndical à la hauteur, sans compromissions.
Jusqu’au dernier moment, et encore au début du mois, tu étais venu au local pour aider au pliage et à l’étiquetage du dernier numéro du bulletin syndical Singuliers-Pluriel.

Au début de ta retraite, parce qu’il le fallait, tu es retourné aux images et aux sons en t’investissant encore plus dans « Les Montreurs d’Images ». Sans oublier la Jeunesse au Plein Air (JPA 47), et puis la Fédération Générale des Retraitées (FGR 47).

« Parce qu’il le fallait » ne doit pas être compris de travers.
Il n’est pas question d’obligation de service. Il n’est pas question d’occupationnel charitable. Il n’est pas question de recherche de médailles. Il n’est question d’aucune allégeance à qui ou quoi que ce soit.
Juste la nécessité de donner une dimension collective à la vie.

Tu n’as jamais oublié que l’école peut - et doit - être émancipatrice pour les élèves, que le curseur devait être du côté des plus faibles et que l’éducation, c’est avant tout l’apprentissage de la coopération, avec ses difficultés et ses richesses.

Pour alléger un peu notre peine, nous retiendrons que tu n’auras pas eu à connaître la loi scélérate sur l’immigration votée par celles et ceux qui ne causent que d’obligations, de charité, de colifichets, d’allégeances, mais jamais de « vivre ensemble », jamais de « collectif ».

Tu laisses beaucoup de souvenirs de discussions, de rires, d’actions.
Tu nous manques déjà mais nous sommes heureuses et heureux d’avoir croisé ta route.

Salut camarade.

Source: https://www.blogger.com/blog/post/edit/1917754557656476389/5004427048307467015

vendredi 22 décembre 2023

Décès de Jean Claude Davenne (1)

 


                                                    Photo journal Sud-Ouest


Bénévole suractif, toujours souriant, il était trésorier des Montreurs d’Images, administrateur d’Au Fil des Séounes et ex-président de Radio Bulle. Son corps sans vie a été retrouvé lundi à son domicile.

Ceux qui ont œuvré avec lui, ou qui l’ont simplement croisé, se souviendront d’un homme adorable, toujours souriant, et cheville ouvrière des associations auxquelles il a contribué, dont le cinéma Les Montreurs d’Images, Radio Bulle et Au Fil des Séounes. Le corps de Jean-Claude Davenne a été retrouvé lundi 18 décembre à son domicile de Boé par la police, alertée par des amis qui s’inquiétaient de ne pas avoir de ses nouvelles. On ne connaissait pas ce mercredi 20 décembre les causes de son décès, « mais il était malade depuis quelques jours », rappelle l’une de ses relations. Jean-Claude Davenne avait 69 ans.

Source: Journal Sud-Ouest.

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jeudi 14 décembre 2023

Un goûter-concert pour le Cameroun



Un concert-goûter pour partager avec le Cameroun

En 1820, un prêtre du Lot, le père Jean.Liausu crée la congrégation des Filles de Jésus de Vaylats. Depuis, les religieuses œuvrent pour pallier aux carences d’éducation et de soin en milieu rural en France et dans les pays où elles sont implantées. Elles ouvrent des écoles et forment des infirmières. Elles ne sont pas cloîtrées. Elles vivent dans nos vies dont elles partagent joies et souffrances.

Sœur Anna Nguyen est née, elle, en 1983 dans la région du nord Vietnam à environ 300 kms de Hanoï. Elle est arrivée en France le 14 décembre 2005 pour entrer chez les sœurs Filles de Jésus du couvent de Vaylats dans le Lot-et-Garonne. Elle a été accueillie à Casteljaloux par Bernadette, Madeleine et Marie Joseph, religieuses avec qui elle a vécu en communauté pendant sa période d’aspirante. Elle apprend le Français chez nous et passe son permis de conduire durant sa période casteljalousaine.

En mission au Cameroun,

En 2010 elle est envoyée au Cameroun où elle poursuit sa formation religieuse et une formation professionnelle d’infirmière. Les religieuses Filles de Jésus lui confient des responsabilités dans des centres d’accueil d’enfants, d’adultes malades et de personnes âgées. Elle a aujourd’hui la responsabilité d’aider des enfants et des ados sur le plan scolaire. Nien a été responsable du centre de santé de Karna dans le Nord du Cameroun. Maintenant elle est responsable d'un foyer d'étudiants.

Le dimanche 26 novembre 2023, nous nous sommes réunis au nouveau presbytère de Casteljaloux pour un concert-goûter partagé au profit de sœur Nien. Une partie musicale a été assurée par Michel Queyreur et Maurice Vendé pour un concert à dominante chants et musique « country ».  Un goûter partagé après le concert nous a permis de faire connaître l’œuvre de sœur Nien qui a passé deux ans à Casteljaloux dans son chemin de vie vers son engagement religieux. Ce moment joyeux s’est terminé par une collecte pour l’aider à financer la scolarité d’enfants et d’adolescents dont elle a la charge au Cameroun. La somme collectée durant ce concert-goûter sera intégralement reversée à Sœur Nien. 

Jean François Sadys, rédacteur Journal Paroissial, Casteljaloux(47)


Sur la photo Anne Lyse et Nien aujourd'hui. Orpheline en danger de mort par dénutrition grave voici l'enfant pleine de vie qu'elle est devenue maintenant.



samedi 9 décembre 2023

Une guerre sans issue?

 



                                              Source: Ali Dilem dessinateur algérien.

mercredi 6 décembre 2023

Communiquer... où et quand?

 


                             Le Coureau, Lot-et-Garonne, photo Michel Queyeur.


Ce soir-là, je téléphonais à un de mes cousins et amis et je sentais que je le dérangeais mais qu'il n'osait pas me le dire .

-« Où es-tu ?, qu'est-ce que tu fais ? »

-« Je suis au restaurant et je mange une brrrrouillade de truffes »

Comme nous sommes de Narbonne, il roule les rr .

La brouillade de truffes est un plat très savoureux qui ne peut pas attendre

-« Bises, je te rappelle plus tard »

A d'autres moments, il aurait été très content d 'entendre ma voix mais là ce n'était pas le moment, ce n'était pas le lieu.

Cette anecdote nous est restée accompagnée d'un grand éclat de rire .

.....

Un soir de printemps où le jardin embaume de vie et d'espoirs, juste avant de me coucher, je vais fermer mon ordinateur pour la nuit.

Un message apparaît : Le responsable des Restos du Cœur nous annonce le. décès de l'un d'entre nous, un des bénévoles les plus jeunes toujours prêt à plaisanter avec tous, mort subite.

Cette triste nouvelle m'aurait seulement fait de la peine si je l'avais apprise à un autre moment.

Par contre, je n'en ai pas dormi de la nuit et ma journée du lendemain a été gachée


De la même manière, la télé déverse ses tombereaux de catastrophes tous les soirs, souvent pendant le repas. 

Triple nuisance : le moral des téléspectateurs en berne, le repas plus ou moins gâché, et l'impossibilité pour les convives d'échanger ce qu'ils ont sur le cœur.


Manger en silence peut être un répit , un moment accordé à la communication avec soi-même. 

A l'abbaye du Rivet nous mangions parfois en silence, j'y passais quelques jours de repos. Aucun moyen moderne de communication.

Pour remercier les sœurs, je suis allée acheter des fleurs pour la chapelle à la ville la plus proche.Au monastère du Rivet, la plupart des visages reflétaient le calme,la sérénité . En ville les habitants avaient des visages tendus, anxieux . A voir la mine triste des habitants, j'ai cru qu'une catastrophe que j'ignorais était arrivée dans cette ville.

Pas du tout,

ils portaient seulement sur leurs visages tous les malheurs du monde qu'ils avaient vus à la télé, et

c'était il y a quelques années.

Le monde de la communication a encore beaucoup évolué, pour ne pas en être victime, il nous faut vraiment « un supplément d'âme » et beaucoup de silence.

Marie-Christine Queyreur

lundi 4 décembre 2023

Cessez le feu libération immédiate de tous les otages

 


                                         Guernica, fragment du tableau de Picasso


Carte postale de la France d’en-bas à gauche

Le samedi 26 novembre 2023 deux personnes âgées m’ont demandé de les emmener à Agen à 15h rejoindre la manifestation pour demander un cessez le feu immédiat en Palestine. Le rendez-vous était place Jasmin.

M… a quatre-vingt ans et marche toujours mais avec difficultés et sur de courtes distances. Elle est la fille d’un militaire qu’elle a suivi hors de France en fonction des endroits où son père a été envoyé. Elle est veuve d’un cadre supérieur, mère de trois garçons, grand-mère de trois petits enfants. Elle est catholique pratiquante et affirme qu’elle n’est ni de gauche ni de droite mais du Christ.

F…a soixante-quinze ans. Elle est la fille d’un catholique pratiquant qui toute sa vie durant a commencé sa journée en allant à la messe de 6h dans une grande ville bretonne. Il se marie en 1939. En 1940 il est mobilisé et combat dans une unité d’artilleurs dont les canons sont tirés par des chevaux. Après la débâcle il est démobilisé. Il rentre chez lui. Avec son épouse ils auront 8 enfants. Il reprend l’activité artisanale de son père. Michel Debré lui propose de devenir son secrétaire : il refuse. Il a écrit un livre où il raconte « sa » guerre qui a pour titre« Le cauchemard ». A la fin de sa vie il vote De Villiers.

Toutes les deux veulent faire acte de présence pour demander un cessez le feu immédiat et la libération immédiate des otages. En ne se faisant aucune illusion sur le peu de cas qui sera fait de leur demande.

Ma dernière participation à une manif à Agen remonte à la guerre du Golfe. Arrivé sur le lieu du rassemblement je remarque qu’il n’y a pas d’élus ni de notables des gauches du 47. Il n'y a pas d'élus des droites du 47. Il n'y a pas de prêtre, de pasteur, de rabbin, d 'imam. 

Les personnes qui sont là se connaissent. Depuis le 7 octobre elles se retrouvent tous les samedis à 15h. Un jeune homme de la France insoumise vient à mon contact. Je lui dis que Mélanchon ce n’est pas trop ma tasse de thé. Il me montre le badge au revers de son blouson: « Fakir ». Le journal de François Ruffin. Il me dit en souriant « les réunions avec Mélanchon et Roussel c’est fatigant ».Il m'a vu discuter avec trois vieux militants du PCF. 

A coté de moi deux jeunes lycéennes préparent sur un grand morceau de carton leur pancarte sur laquelle elles ont écrit aux stylos feutres:

«Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’humanité » sur l’une et sur l’autre « Pourquoi faites-vous aux Palestiniens ce qu’Hitler vous a fait ». Un jeune homme passe à coté d’elles et dit à voix haute « Je ne valide pas ». Elles haussent les épaules et ne répondent pas.

Un peu à l’écart je remarque un vieil homme seul. Sur sa pancarte en carton d’emballage je lis « Antisémite non, anti-sioniste oui. » 

A 15h30 le maigre cortège de moins de 100 personnes part d’un pas tranquille sur les grands boulevards d’Agen. Et nous rentrons chez nous.

Ce jour là il n’y a pas eu de voitures, de poubelles incendiées ni de vitrines de magasins cassés et pas d’affrontements violents avec les forces de l’ordre.

Jfsadys