L'abbé Laurent Camiade nous avait invités à une rencontre chrétiens musulmans à la salle polyvalente. C'était une première à Lavardac. Les consignes étaient simples: porter son couvert, une entrée, un dessert. Les grillades étant fournies sur place.
Nous avons été plus de 120 à répondre à son invitation. Nous nous sommes retrouvés dans une vaste salle très bien décorée avec de vraies fleurs. Tout avait été fait pour que le lieu soit accueillant, agréable. Disposition des tables, des chaises; nappes, serviettes, assiettes de couleurs différentes. Un lieu pour l'apéritif, un lieu pour le repas. Une bonne sono.
Nous étions tous plus ou moins dans la retenue, l'observation, l'étonnement d'être si nombreux. Nous nous demandions tous plus ou moins comment cela allait se passer?
Mais dès l'apéritif, sans alcool, les contacts se sont établis entre nous naturellement et les discussions se sont engagées en un premier temps pour savoir qui était qui, d'où il venait, qu'est-ce qu'il faisait dans la vie.
L'apéro terminé, les équipes de musulmans et de chrétiens qui avaient préparé cette soirée se sont présentées. Ils nous ont expliqué leur motivation: être des artisans de paix.
Avant de passer à table, l'abbé Laurent Camiade nous a fait quelques suggestions: ne pas rester entre nous mais au contraire nous mélanger, ne pas hésiter, dans le respect de l'autre, à nous parler pour de vrai, à aborder tous les sujets y compris religieux. Je n'ai pas circulé de tables en tables mais là où je me trouvais ces suggestions ont été suivies sans difficultés. Nous ne sommes pas restés entre nous. Et tout au long du repas les discussions sont allées bon train.
Le repas, il faut en dire quelques mots tout de même: les entrées excellentes, des mélanges d'odeur et de saveur grâce aux herbes et aux épices; les grillades savoureuses et les desserts: un véritable bouquet final de feu d'artifices! Le thé très bien aussi.
Signe que la soirée a été réussie: le temps passait, le repas était terminé et nous étions toujours là peu pressés de rentrer chez nous. Et nous avons exprimé un souhait: qu'il y ait une suite à cette première rencontre chrétiens/musulmans de Lavardac. Puissions nous ainsi donner tort à Romain Gary:
"Si les hommes de notre temps ne trouvent pas aux problèmes qui déchirent le monde de solutions fraternelles, c'est peut-être la condamnation des hommes de notre temps, ce n'est pas une condamnation de la fraternité".
Photo jfs47