C'est selon Chateaubriand lui-même un double deuil (la mort de sa mère et celle de sa sœur en 1798) qui l'incite à écrire le Génie du Christianisme ou Beautés de la Religion chrétienne. Il avait publié en 1796-1797 un Essai sur les révolutions, qui réduisait le christianisme à un simple fait historique et social. Avec le Génie du Christianisme, il opère une étonnante conversion.
Le Génie du Christianisme paraît en France en 1802, juste après la réconciliation entre l'Église et l'État, et à un moment où le pays sort du chaos révolutionnaire et aspire à un renouveau religieux. Ce livre remporte un immense succès, l'auteur ayant su capter les aspirations de l'époque.
Chateaubriand résume lui-même sa pensée :
« De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste. »
Le Génie du Christianisme contient également une réflexion politique et morale, Chateaubriand souhaitant démontrer que la religion chrétienne est aussi un facteur de progrès.
Source: Réserve des livres rares de la Bibliothèque Nationale de France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire