mercredi 13 août 2014

Souvenirs de vacances.


Ce jour-là, je roulais sur l'autoroute des vacances lorsque j'ai eu envie de m'arrêter pour faire une pause. J'ai choisi alors de faire halte dans une station d'essence avec restaurant et boutique libre service. Il y avait peu de monde sur le parking. Je rentre dans la boutique où il y a un peu de tout. C'est calme . Je "traînaille" un peu pour faire mon choix. Ce n'est pas encore l'heure de pointe. J'apprécie le silence de la pièce. Les serveurs sont « relax » mais on sent qu'ils se préparent pour le coup de feu de tout à l'heure.

 Et puis soudain la porte d'entrée claque. Une jeune maman de 25 ans environ entre précipitamment avec un petit garçon de trois/quatre ans dans les bras hurlant comme une sirène d'alarme. Tout le monde s'arrête et les regarde. Que se passe-t-il? Un drame? Une catastrophe? Une urgence? Non pas du tout. Le petit garçon devait dormir dans la voiture. On l'a réveillé. Il est de mauvais poil. Il le fait savoir. Il hurle et se débat dans les bras de sa mère. Il me semble pourtant fort capable de marcher tout seul mais sa maman le porte et le cajole, le pouponne. Elle s'efforce de le calmer. Elle lui explique que c'est l'heure de faire la pause et que maintenant c'est bien de s'arrêter parce qu'il n'y a pas beaucoup de monde et que là il va pouvoir manger et boire tout ce qu'il veut mais  lui ... il ne veut rien! Et surtout pas se calmer. Nous sommes quelques uns dans la pièce à nous regarder un instant dans les yeux. Personne ne dit rien et chacun reprend ses activités dans son coin. Le petit garçon ne veut pas de gâteau ni de chocolat ni de chaise haute ni de jus de fruit. Et maman a beau demander " Mais qu'est-ce que tu veux?" son enfant ne se calme pas. Le papa vient de faire son entrée. Il referme la porte. Je l'observe. Va-t-il intervenir? A la main droite, il tient un tout petit bout de chien noir bien plus calme que son fils. A la main gauche une mallette avec tout ce qu'il faut pour l'enfant. Il ne dit rien. Il n'intervient pas. Il reste en retrait. Le dialogue entre la mère et son fils se poursuit: " Tu ne veux pas rester là?  Où veux-tu aller?".  Le petit garçon montre du doigt une autre boutique de l'autre côté du parking. Alors... tout notre petit monde ressort dans le bruit et la fureur. Le petit chien noir les suit docilement au bout de sa laisse rouge.

 En les regardant partir je me demande ce que va devenir cet enfant? En grandissant, ses exigences vont-elles grandir? Va-t-il devenir de plus en plus tyrannique? Où tout cela va-t-il mener les parents? Papa va-t-il continuer à ne rien dire? à laisser faire? Maman va-t-elle continuer à parler à son fils comme à son amoureux? Va-t-elle continuer à lui passer tous ses caprices?

Est-ce que je viens d'avoir affaire à un cas isolé?  Oui sans doute quoique j'ai parfois l'impression qu'il y a de plus en plus d'enfants et de parents comme ça. Qui d'entre nous n'en a pas rencontrés dans le bus, le train, dans les allées des grandes surfaces, dans la salle d'attente du médecin ou du dentiste? Et parfois même... dans sa propre famille. Bien entendu " Quand on n’a plus à s’occuper de ses  enfants, on peut trouver que les enfants des autres sont mal élevés."

Mais ce jour-là il m'a semblé que cet enfant manquait de NON car " Ce sont les NON qui construisent l’enfant. Mais pas n’importe quel NON. Pas le NON baudruche qui s’enfle de toute la fatigue d’une journée d’adulte et vient se fracasser sur la longue attente d’une journée d’enfant. Pas le NON alibi, qui tonne pour le futile et masque une infinité de oui piteux sur les affaires sérieuses. Un NON, ça se pèse, ça se mérite, il faut du temps pour le rendre intelligible. Un NON,  ça ne se galvaude pas, ça n’est pas une vocifération, une crise de nerf. Un NON, il faut que ce soit encore de l’amour. " (1)

 Dire NON à son enfant quand il faut c'est l'aimer. Et même si parfois c'est difficile de dire NON il faut savoir dire NON. Aux enfants comme aux adultes. Mais qu'en pensez-vous?


                                                                   Photo jfs47


5 commentaires:

  1. (1) extrait d'un article " Laisse pas traîner ton fils "de BOGGIO Philippe dans le numéro de « Marianne » du 22 au 28 février 1999.

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  2. Bonne chance pour ce nouveau blog, pour ce qui est de l'enfant cette scène ne m'étonne pas, je n'ai pas encore d'enfants mais pour en avoir gardés - et d'après mes souvenirs ! - il leur est très difficile de supporter la frustration et quand on a quelque chose sur le cœur, il faut l'exprimer à grand cris ou turbulences intempestives. J'avais lu quelque part que ce n'est pas seulement une volonté de tyranniser les adultes mais aussi du au fait de l'immaturité du cerveau après pour ce qui est des méthodes éducatives à suivre, je n'ai pas d'opinion tranchée.

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    1. Dans l'antiquité grecs et romains trouvaient déjà les enfants mal élevés alors rien de bien nouveau sous le soleil. Merci de votre commentaire Ismène.

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  3. "Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. A notre époque, les enfants sont des tyrans." (Socrate)

    "Ils ont beau nous faire du mal, nous n'avons pas de haine pour nos enfants." (Sophocle)

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  4. J'ai reçu par mail le commentaire suivant: “ Je suis d’accord pour le NON, mais ponctué de OUI, tous deux bien justifiés évidemment ! Orane ”

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