lundi 15 mai 2023

Il y a cinquante ans

 Il y a 50 ans, le 28 avril 1973, mourrait Jacques Maritain. Né en 1882, à Paris, dans une famille protestante, il se convertit au catholicisme en 1906 avec son épouse Raïssa d'origine slave et juive. Ami de Charles Péguy, disciple du philosophe Henri Bergson, filleul de Léon Bloy,  il enseigne à l'Institut Catholique de Paris de  1914 à 1939. Puis il vit aux USA de 1940 à 1944. Il est en contact avec des personnes qui ont choisi de soutenir De Gaulle et la France libre. De 1945 à 1948, le Général De Gaulle le nomme ambassadeur de France au Vatican.

Jacques Maritain apparaît dans plusieurs romans de François Mauriac. Il fait partie de ces femmes et de ces hommes critiques à l'égard du communisme, du socialisme, du national socialisme, du capitalisme. Il voulait une troisième voie passant par la démocratie-chrétienne.Une démocratie chrétienne inspirée des valeurs sociales portées  par la doctrine de l'église catholique, en vue d'incarner l'Évangile dans les réalités politiques, économiques et sociales de notre pays. Jacques Maritain voulait aider les catholiques à faire le lien entre la vie de foi et l'engagement dans la vie sociale.

Certaines personnes ont adhéré à sa démarche avec enthousiasme. D'autres l'ont critiqué car dans sa jeunesse il avait été proche de l'Action Française et parce que plus tard dans sa vie il en a été très critique. Sa condamnation du national catholicisme de Franco a plu à certains mais en a agacé d'autres. 

A la mort de son épouse Raïssa en 1960, il se retire à Toulouse chez "Les Petits frères de Jésus". Où il meurt le 28 avril 1973. Il ya 53 ans.

Il n'y a jamais eu en France de Parti Démocrate Chrétien de masse. 


Quelques livres de Jacques Maritain


"Trois réformateurs", 1925.

"Du Régime temporel et de la liberté", 1935.

"De la guerre sainte", 1937.

"L'impossible antisémitisme", 1937.

"A travers le désastre", 1941.

"L'Homme et l'Etat", 1951.

"La philosophie morale", 1960.


Quelques extraits d'écrits de Jacques Maritain


"Si la victoire n’apportait pas les bases d’une réorganisation mondiale engageant l’effort des hommes dans une œuvre commune dominée par un tel idéal, la civilisation n’aurait échappé à un péril imminent de destruction que pour entrer dans une période de chaos."

"Une grande cause de l’échec des démocraties modernes à réaliser la démocratie est le fait que cette réalisation exigeait inéluctablement de s’accomplir dans l’ordre social comme dans l’ordre politique, et cette exigence n’a pas été satisfaite. Les antagonismes irréductibles inhérents à une économie fondée sur la fécondité de l’argent, l’égoïsme des classes possédantes et la sécession du prolétaria ont empêché les affirmations démocratiques de passer dans la vie sociale ; et l’impuissance des sociétés modernes devant la misère et devant la déshumanisation du travail, leur impossibilité à surmonter l’exploitation de l’homme par l’homme ont été pour elles une amère faillite."

"La question n’est pas de trouver un nom nouveau pour la démocratie, mais de découvrir sa véritable essence ; de passer de la démocratie bourgeoise, desséchée par ses hypocrisies et par manque de sève évangélique, à une démocratie intégralement humaine ; de la démocratie manquée à la démocratie réelle."

"C’est une réalité concrètement et entièrement humaine, qui tend vers un bien concrètement et entièrement humain, le bien commun. C’est une œuvre de raison, née des obscurs efforts de la raison dégagée de l’instinct, et impliquant essentiellement un ordre rationnel. Le corps politique est fait de chair et de sang, il a des instincts, des passions, des réflexes, un dynamisme et des structures psychologiques inconscientes — tout cet ensemble étant soumis, au besoin par contrainte légale, au commandement d’une Idée et de décisions rationnelles. La justice est la condition première de l’existence du corps politique, mais l’amitié est sa forme animatrice elle-même."


Sources consultées:


Le site de Cairn.info et le site France mémoire.





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