vendredi 15 juillet 2016

Retour en arrière.

Ce n'était pas un poisson d'avril.





Vendredi 1er avril 2016, salle des fêtes de Durance(1), Lot-et-Garonne, 20h30. Nous sommes plus ou moins deux cents personnes venus écouter le général Henri Pinard-Legry.

Les organisateurs de cette conférence sur "La nation, son armée et le terrorisme" nous le présente.

Il a 67 ans. Il est marié, père de trois enfants. Il est entré dans l'armée en 1969 et a demandé à quitter le service actif en 2002 pour raisons personnelles. En début de carrière, il a servi en Allemagne.Puis il a rejoint la légion étrangère où il est monté en grade tout au long des 11 années qu'il y a passées. En tant que militaire, il a été en Arabie Saoudite et en Bosnie. Il a son brevet de parachutiste. Il a été instructeur commando. Il a un Diplôme d'Etudes Approfondies d'Histoire militaire obtenu à l'université de Montpellier. Le général Henri Pinard-Legry est officier de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite. Il a été délégué général des associations de l'Institut des Hautes Études de Défense Nationale. Il est depuis 2009 président de l'Association de Soutien à l'Armée Française (ASAF).

Le général Henri Pinard-Legry a alors pris la parole pendant quarante minutes. Il a commencé par donner une définition de la Nation tirée d'un dictionnaire. Il a souligné l'importance, le poids des mots et l'intérêt de nommer, définir les choses avec clarté et précision. Puis il a fait une présentation de l'ASAF. Il a rappelé qu'une guerre ne peut pas être menée et gagnée sans une forte cohésion de la nation. Il a souligné l'importance pour une Armée de métier, une armée "professionnelle" de ne pas se couper de la population. 
L'Association de Soutien à l'Armée Française, dont il est le président, est une association loi de 1901 créée en 1983. L’ASAF regroupe tous les citoyens qui estiment que l’armée doit demeurer au « cœur de la Nation », c'est-à-dire une priorité pour l’Etat et une préoccupation pour les Français. Indépendante de tout pouvoir, sans aucun caractère politique ou syndical, ne recevant aucune subvention, elle s’exprime en toute liberté. Le général Henri Pinard-Legry a ensuite fait l'état des lieux de la situation de l'Armée professionnelle aujourd'hui. Il estime que c'est une Armée aguerrie qui a appris à s'adapter aux différents théâtres d'opérations sur lesquels elle a été engagée depuis des années maintenant. Il est critique sur les évolutions actuelles de l'Armée française. Plus particulièrement sur les contraintes budgétaires qui mettent en péril les capacités militaires de la France. Il a poursuivi son intervention en évoquant le terrorisme qui frappe notre pays. La France a déjà connu par le passé des attentats terroristes. Mais la situation est nouvelle car ils sont commis par des jeunes qui ont grandi chez nous. Des jeunes qui tuent en se tuant. Il nous alors invité à nous interroger sur notre système éducatif, sur le rôle des parents. Et sur le rôle de chacun de nous face à une telle réalité. Le général Henri Pinard-Legry a terminé sa conférence sur l'importance de la notion de respect (de soi et des autres) et sur l'importance de la recherche de l'excellence (pour soi et pour les autres).


Les organisateurs de cette soirée nous ont alors invité à poser des questions. Il y avait de nombreux militaires de tout âge dans la salle . Des hommes et des femmes qui ont été au Liban, en Afrique, en Irak et à Paris après les derniers attentats. Tous à travers leurs questions ont témoigné de leur vécu sur le terrain. A 22h30 il nous a été demandé de mettre fin à nos échanges avec le général Pinard-Legry.

"Tant que la patrie n'est pas directement menacée, l'opinion répugne aux charges militaires."  Capitaine De Gaulle, 1932, "Au fil de l'épée".


(1) Durance est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de Lot-et-Garonne. C'est une ancienne Bastide dont il reste des vestiges dans le village. Durance est entourée par la forêt landaise Lot-et-Garonnaise.


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Questions sans réponses.

Clémenceau disait que la guerre est une chose trop grave pour être laissée entre les mains des militaires. Peut-être que la lutte contre le terrorisme est une chose trop grave pour être laissée aux mains des politiques?


Une armée de métier peut-elle venir à bout du terrorisme? Peut-elle se passer du soutien de la population du pays qu’elle défend? A-t-elle les moyens financiers et matériels de mener à bien les missions qui lui sont confiées? Peut-elle se passer d’un corps de volontaires pour la libérer de certaines tâches de présence dans les gares, dans les rues, dans les aéroports?

 Qui sont aujourd’hui nos alliés? nos amis?

Est-ce que l'Onu fonctionne comme il faut? Est-ce que l'Otan fonctionne comme il faut?

 Est-ce que nos services secrets fonctionnent comme il faut?

Quelle est la ligne conductrice de notre politique étrangère?

Pourquoi des jeunes nous tuent en se tuant?

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans l'éducation de certains enfants chez nous? 
 
 

9 commentaires:

  1. Poser des questions c'est aussi avoir déjà sa petite réponse qq part ! Paraphraser Clémenceau, pourquoi pas ?
    La Démocratie n'est pas une décharge des responsabilités car à chaque instant le citoyen doit rester responsable pour lui-même et pour les autres. C'est aussi dans ce domaine de l'exercice de ses responsabilités au quotidien, qu'intervient l'Education.
    Quant à la répugnance de la dépense militaire en période de paix, j'aurais tendance à voir dans ce rejet, le contrepied de la maxime latine qui prêche la guerre permanente : "si tu veux la paix prépare la guerre". Il me serait agréable de voir des écoles de non violence élaborer et propager des manières d'être non violents et donc de résoudre les difficultés du vivre ensemble autrement qu'en ayant recours aux moyens mortifères ! Le service civil peut être une de ces écoles et l'embryon d'une force de paix qui maintient l'ordre...sans faire appel uniquement aux "précieuses" institutions de la Police et de l'Armée.
    Le fonctionnement de nos institutions internationales n'ont pas la capacité de tout régler pacifiquement parce que les "fondateurs" ne les ont pas voulus ni prévus. L'ONU est un peu mieux que la Société des Nations, mais n'est pas devenue le pivot incontournable et inviolable de nos relations internationales. Elles ont hélas déplacé les champs de batailles et permis les guerres dans d'autres pays, ceux du Sud en général, au détriment du Développement !
    Apprendre la vérité des rapports humains dès le plus jeune âge est indispensable, mais les adultes dits "responsables" qui inventent des "casus belli" ne sont-ils pas coupables de mensonges et de malheurs subséquents, autrement plus importants dans leurs effets que les attentats ?
    D'où le retour à la question initiale : ne pas se décharger de ses responsabilités, même si du point de vue pratique nous confions par nos votes aux politiques et aux institutions républicaines, un rôle essentiel de la mise en œuvre des dites responsabilités citoyennes.

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  2. C'est vrai que derrière mes questions j'ai des réponses qui me trottent dans la tête. Ce soir du premier avril j'étais le seul dans la salle à ne pas être militaire et à n'avoir aucune expérience militaire. Ma seule expérience de soldat a été celle d'un soldat bénévole du feu dans mon village natal.Je suis ressorti de cette conférence avec le sentiment que la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui ne se réglera pas que sur le plan militaire et policier. Ni sans faire un bilan des politiques menées depuis la chute du shah d'Iran. Mais ce qui m'intéresse ce sont les réponses que d'autres que moi feront.J'ai du mal aussi à me faire au discours dominant actuel: c'est comme ça, il faut apprendre à vivre avec, il y aura d'autres attentats etc... etc... J'espère que nous arriverons à mettre fin à l'engrenage infernal dans lequel nous nous trouvons depuis la première guerre du Golfe.Et pour le faire il faudra prendre en compte vos remarques ci-dessus.

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  3. http://monde.blogs.la-croix.com/etats-unis-les-guerres-hybrides-de-barack-obama/2016/07/11/

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  4. https://www.youtube.com/watch?v=PBzfCR3FPu4

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  5. J'ai montré ce compte-rendu ci-dessus à trois responsables de journaux locaux, à un maire, à un journal catho, à un responsable de blog. Une seule réaction d'une seule personne: il n'y avait pas deux cents personnes dans la salle.Du coup je n'avais même pas osé le mettre sur mon blog.C'est ce qui vient de se passer à Nice qui me l'a fait ressortir de mes archives.

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  6. Le bien ne fait pas de bruit, ni de buzzzzz !

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  7. Entendu ce matin à la radio pendant l'office protestant: "Nous devons regarder le monde avec des yeux corrompus d'Amour."

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  8. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/07/16/attentats-repenser-notre-rapport-au-monde_4970702_3212.html

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